Fils d'Alain, bac, précoce, ambianceur... voici Damian Penaud

  • Damian Penaud (France U20) face au pays de Galles - 2 juin 2015
    Damian Penaud (France U20) face au pays de Galles - 2 juin 2015
  • Alain Penaud en Bleu en 1994
    Alain Penaud en Bleu en 1994
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Il a su se faire rapidement un prénom. Le centre de Clermont, Damian Penaud, 18 ans, fils de l’ancien international tricolore, Alain, est l’un des atouts de l’équipe de France moins de 20 ans qui dispute lundi une demi-finale de Coupe du monde contre la Nouvelle-Zélande. Découverte de cet espoir du rugby français.

"Repasse ton bac d’abord"

Après avoir alterné foot et rugby dans ses plus jeunes années, Damian Penaud s’est tourné définitivement vers le ballon ovale. Depuis les cadets, j’étais à Brive. Avant, je jouais dans un petit club à côté avec les copains. J’ai l’intégré l’ASMCA l’année dernière, je suis au centre de formation depuis cette année. J’ai signé au cours de l’année un contrat Espoir pour deux ans à partir de la saison prochaine, raconte le trois-quarts centre. Cette année j’ai fait quelques entraînements avec les pros. Vu que j’ai loupé mon bac l’année dernière, le staff et le directeur du centre voulaient que je me consacre plus à mes études. Je repasse le bac en septembre. Si je l’ai, je pense que je ferai plus d’entraînements l’année prochaine. Cette année, son programme a été chargé entre ses cours de 8 heures à 16 heures, l’entraînement à 17 heures, puis encore une séance de musculation. Ses journées se terminaient vers 20h30. Mais le jeune homme de 18 ans est bien conscient qu’une carrière de rugbyman peut s’arrêter très vite, à cause d’une blessure par exemple. Il ne veut donc pas négliger le reste.

Les conseils d'Alain Penaud

Quand on a un père, Alain, qui a été trente-deux fois international, on peut obtenir de bons conseils. L’ancien demi d’ouverture revient avec son fils sur les matchs qu’il a disputés, notamment quand ils sont moins bons, pour l’aider à progresser. Il m’aiguille surtout sur les placements offensifs et défensifs. En défense, sur comment plaquer, comment maîtriser le plaquage, précise Damian Penaud. De par son talent, il est parvenu à se faire un prénom dans le monde de l’ovalie.

Parmi ses atouts, la puissance et la vitesse. Je n’aime pas trop dire mes qualités, après les défauts je peux les dire. Les points sur lesquels je dois travailler surtout, ce sont les aspects défensifs, notamment sur les rucks et le plaquage, explique-t-il. C’est un gros potentiel physique qui est encore perfectible au niveau de sa technique individuelle, mais qui a le potentiel pour arriver à haut niveau, jugeait Fabien Pelous, le manager des moins de 20 ans, durant le Tournoi des Six Nations. Si Alain Penaud le conseille sur son jeu, il n’interfère pas sur ses choix sportifs. Il m’a déjà dit que ce n’était pas sa carrière. Il m’aiguille plus sur le scolaire et me laisse libre sur le rugby. Aller à Clermont, c’est moi qui ai décidé de faire ce choix, indique l’intéressé. L’ASMCA ne s’en plaindra pas.

Alain Penaud en Bleu en 1994
Alain Penaud en Bleu en 1994

Une ascension ultra-rapide

Chez les Tricolores, Damian a d’abord évolué avec les moins de 19 ans. Le premier match, c’était contre l’Italie. J’étais ému et content à la fois. Ça fait plaisir de porter le maillot bleu et de défendre ces couleurs. C’est quelque chose de magnifique. Il gravit rapidement les échelons. Jusqu’à intégrer l’équipe de France moins de 20 ans durant le dernier Tournoi. Il a su nous taper dans l’œil avec les moins de 19 ans, confiait Fabien Pelous. Il entre pour la première fois en jeu en Irlande, une expérience positive malgré la défaite (37-20). J’ai quand même pu goûter au haut niveau. Ça change de la compétition Espoirs. Il acquiert ensuite ses galons de titulaire contre le pays de Galles (27-5) et enchaîne depuis les rencontres, associé au centre à un autre grand espoir du poste, Eliott Roudil. Vu qu’on est de la même génération, on a joué ensemble en moins de 19 ans cette année. J’ai plus de repères avec lui qu’avec quelqu’un d’autre.

Dans cette Coupe du monde en Italie, il s’est notamment fait remarquer en inscrivant un doublé contre l’Angleterre lors du dernier match. Ces deux essais étaient un peu chanceux j’ai envie de dire: le premier, c’est sur une chandelle mal réceptionnée, une passe de Lucas (Bachelier), je n’ai plus qu’à aller à marquer. Le deuxième, c’est une interception sur une mauvaise passe du talonneur anglais. On était en surnombre, j’ai pu me permettre d’avancer tout seul pour essayer d’intercepter et ça m’a souri. Damian reste modeste et continue de travailler. Ses coéquipiers se chargent des compliments: Il s’affirme totalement. Il a fait un très bon début de Coupe du monde. Il met les occasions au fond quand il faut, il est opportuniste, il est là au bon moment. Nous, ça nous va très bien, se félicite l’ailier Arthur Bonneval.

Cette victoire contre les Anglais offre à Penaud et aux Bleuets une demi-finale lundi contre les Néo-Zélandais (match à 18h30 sur Eurosport). Je crois que c’est une grande chance de jouer contre les (baby) Blacks. Même en phase de poules, la France en moins de 20 n’a pas souvent joué contre eux. En plus avec le Haka, ça va être quelque chose de magnifique. Après, on continue à bosser, on fait de la vidéo..., indiquait samedi soir le Clermontois depuis l’Italie.

Pas le dernier à mettre l’ambiance

En général, je m’intègre rapidement avec une équipe. J’aime bien mettre l’ambiance. On a souvent des petits jeux qu’on fait, des blagues aussi. On s’entend tous bien. Il y a un bon esprit de groupe. C’est ça aussi qui fait qu’on en est là aujourd’hui, je pense. Il y a une grosse cohésion de groupe, apprécie le centre qui fêtera ses 19 ans fin septembre. Il confie néanmoins qu’à son arrivée chez les Bleuets lors du Tournoi, il lui a fallu un petit temps d’adaptation. Au début, j’ai eu du mal à m’intégrer. A partir du match contre le pays de Galles, ça allait de mieux en mieux. Et maintenant, je suis bien intégré au groupe et je m’éclate.

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