Boher : "Les Anglais sont favoris"

Après avoir revu la performance de votre équipe face à l'Australie, que retenez-vous ?

Philippe BOHER : Nous avons su élever notre niveau de jeu, notamment sur les attitudes au contact et sur les points de rencontre. En étant plus performants dans ces secteurs, nous avons pu mettre plus de vitesse dans notre jeu et être plus efficaces. Nous avons aussi su rivaliser en conquête car nous gagnons deux mêlées et trois touches. C'est très positif car cela nous a permis de négocier des très bons ballons. L'autre point intéressant a été la capacité de nos joueurs à s'adapter aux problèmes posés par la défense adverse. Ils ont su y répondre avec beaucoup de justesse sur certaines séquences.

Comment préparer la demi-finale face à l'Angleterre après une telle performance ?

P. B. : Trois points clés pour préparer ce match. Dans l'ordre, la récupération. L'exercice proposée à toutes les équipes de cette compétition est très difficile avec des matchs de haut niveau tous les quatre jours. Une récupération qui passe par des soins avec le staff médical qui effectue un énorme travail même si quatre jours restent insuffisants pour se remettre des chocs. Deuxièmement, nous devons capitaliser sur la confiance née de la performance face à l'Australie, tout en évitant de se prendre pour d'autres. Nous n'avons encore rien fait, si ce n'est sortir des poules. Nous devons donc garder beaucoup d'humilité et si un ou plusieurs joueurs ont tendance à avoir la tête ou les chevilles qui gonflent, nous avons tout de suite dégonflé tout ça. Enfin, nous devons envisager du mieux possible notre confrontation face à l'Angleterre qui nous a battu à Worcester pendant le Tournoi des 6 Nations. Les Anglais nous avaient fortement secoué pendant les vingt premières minutes donc ils seront favoris de cette demi-finale. Nos joueurs devront encore accomplir quelque chose d'énorme pour en venir à bout.

Comment battre l'Angleterre ?

P. B. : Nous allons mettre en place une stratégie pour rester dynamique dans notre jeu de mouvement mais nous savons que les Anglais sont pénibles dans les zones de rucks. Ce sont des spécialistes pour ralentir les sorties de balles adverses donc nous avons encore travaillé ce secteur car ils seront plus pénibles que les Australiens. Après, il est évident que nos joueurs devront encore aller au bout d'eux mêmes et faire preuve de ressources mentales importantes.

Quelles sont les points forts des Anglais ?

P. B. : Ils ont dans leur équipe beaucoup de joueurs qui jouent déjà en première division en Angleterre. Je pense notamment à leur demi d'ouverture George Ford (plus jeune joueur de l'histoire à faire ses débuts en championnat professionnel à l'âge de 16 ans et 237 jours avec les Tigres de Leicester, NDLR), qui est le fils de Mike Ford, l'entraîneur de la défense du XV de la Rose. Ils ont aussi au centre Owen Farrell qui joue aux Saracens. Il y a aussi le numéro huit et capitaine Alex Gray et le pilier Mako Vunipola qui sont vraiment très forts. Toute cette expérience, avec beaucoup de joueurs habitués des joutes professionnelles, permet aux Anglais de s'appuyer sur un collectif performant.

Le XV de départ: Buttin ; Palis, Barraque, Bérard, O'Connor ; (o) Doussain (cap), (m) Lesgourgues ; Come, Galan, Julien ; Vahaamahina, Demotte ; Desmaison, Bourgeois, Taofifenua.

Remplaçants: David, Fresia, Marie, Vignon, Ecochard, Plisson, Visensang.

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