Mohamed Haouas, le récit d'un procès à part

  • Top 14 - Mohamed Haouas (Montpellier)
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Jugé ce vendredi matin au Tribunal judiciaire de Montpellier pour des faits de cambriolages en réunion qui remontaient à 2014, alors qu'il avait 20 ans, le pilier droit du XV de France et du MHR, Mohamed Haouas a écopé d'une peine de 18 mois de prison avec sursis et d'une amende de 15 000 euros. Un procès forcément à part.

Mohamed Haouas va enfin pouvoir passer à autre chose. Après trois reports successifs, notamment en raison de l'épidémie de Covid et un d'un dysfonctionnement judiciaire, le pilier héraultais est enfin fixé sur son sort. Jugé pour des cambriolages en réunion ou tentatives effectuées entre février et mars 2014 à Montpellier et dans sa banlieue, le pilier héraultais comparaissait ce matin en même temps qu'un autre accusé dans cette affaire qui purge actuellement une peine d'emprisonnement. Le pilier des Bleus est arrivé peu avant 9 heures au Tribunal, accompagné de son épouse, de son agent l'ancien deuxième ligne montpelliérain Didier Chouchan, ainsi que de son avocat, Me Marc Gallix. Son manager, Philippe Sain-André, était déjà sur place. Visiblement agacé par la présence de quelques caméras et journalistes, Mohamed Haouas est entré dans le l'établissement en rabattant sa capuche sur la tête. Avant de prendre l'initiative de briser la glace entre lui et les journalistes dans le hall du Tribunal, et de lancer une conversation amicale : "Je ne veux pas passer pour un criminel. J'ai toujours tout donné sur le terrain et en dehors. Les faits remontent à huit ans en arrière, j'ai beaucoup travaillé depuis pour en arriver là." Malgré la situation forcément oppressante, le pilier droit est donc entré dans la salle d'audience détendu.

Haouas : J'étais jeune et influençable

Le procès a finalement débuté à 9h54. Après avoir longuement exposé les faits ainsi que les chefs d'accusation retenus contre les deux hommes, leurs personnalités, leurs actions et leurs trajectoires respectives ont été interrogées. Mohamed Haouas est arrivé à la barre à 10h50. Il a émis le souhait de garder le silence sur les faits, comme le droit l'y autorise. Il a ensuite eu un long échange avec le président de l'audience concernant les quelques faits inscrits à son casier judiciaire (vols et conduite sans permis par exemple) : "C'était des erreurs de jeunesse, j'étais jeune et influençable. Mais j'ai toujours eu un objectif, c'est d'avancer. Sortir de mon quartier, de ce cercle vicieux. J'ai travaillé pour sortir de tout ça, et aujourd'hui je m'investis au sein de l'association Rebonds pour aider ces jeunes, car j'aurais aimé que l'on fasse ça pour moi."

Les avocats de deux policiers légèrement blessés ont ensuite pris la parole. Le second a notamment insisté sur l'arrivée houleuse du pilier au Tribunal le matin même, et ce même s'il a admis qu'il s'était excusé ensuite. Des sommes de dommages et intérêts ont été demandées pour les policiers.

Ce fut ensuite au tour de la procureure de présenter ses réquisitions, lesquelles sont bien différentes pour les deux hommes à ceci près qu'ils devaient être tous deux reconnus coupables pour les faits qu'ils ont commis : 18 mois de prison ferme contre l'autre accusé, et 18 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende contre Haouas. La peine avec sursis s'explique par " l'évolution plus que positive, voire exemplaire, dixit la procureure, que Mohamed Haouas a connu depuis les faits. Je la prends donc en compte pour établir une peine qui va le sanctionner mais qui ne veut pas le freiner dans sa progression", a t-elle déclaré.

Il ne va pas faire appel

A 12h30, la séance est levée pour délibération. Une demi-heure plus tard et donc au terme de quatre heures d'audition, le verdict a été rendu : le droitier du XV de France a finalement été reconnu coupable pour les fait qui lui étaient reprochés, et a écopé de 18 mois de prison avec sursis, ainsi que 15 000 euros d'amende et 800 euros au titre de préjudice moral. L'autre accusé, en revanche, qui n'a pas suivi la même trajectoire (il purge actuellement une peine de prison pour d'autres faits commis bien après les cambriolages, a écopé d'une peine de prison de 18 mois ferme ainsi que 800, 400 et deux fois 400 euros d'amende. A la sortie de l'audience, Mohamed Haouas a exprimé son soulagement de voir cette affaire enfin terminée : "Je suis soulagé, c'est enfin terminé. Si je suis satisfait ? Disons qu'il vaut mieux cela que de la prison. Mais on m'a reproché des choses que je n'ai pas faites. Mais c'est comme ça", à déclaré le pilier du MHR, qui a dans le même temps assuré qu'il allait poursuivre son engagement auprès des jeunes issus des quartiers difficiles.

Dans la foulée, son avocat Me Gallix, a déclaré qu'il s'agissait d'une "bonne décision. La sanction tient vraiment compte de l'évolution de Mohamed Haouas depuis les faits. Un garçon qui s'est battu pour devenir le joueur qu'il est aujourd'hui. C'est une satisfaction. Nous avons montré qu'il ne méritait pas de retourner en prison. Maintenant, il faut qu'il oublie. L'affaire est terminée, et nous ne ferons évidemment pas appel. Il va régler l'amende et on ne parlera plus que de Mohamed Haouas sur les terrains de rugby." Il va les refouler dès demain samedi, puisqu'il sera titulaire à droite de la mêlée montpelliéraine pour affronter la Section paloise.

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