L'antisèche : un terrible goût d’inachevé
XV DE FRANCE FÉMININ - Ce Crunch était l’occasion de finir en beauté ce printemps international. Malheureusement les actrices n’ont pas pu aller au bout de leur magnifique combat.
Le résumé : un terrible goût d’inachevé
Comme la semaine passée, lors de la finale du Tournoi, ce sont les Bleues qui ont fait la meilleure entame. Cette fois-ci, elles avaient réussi à scorer. Un premier essai dès la 9e minute par la centre toulousaine Maëlle Filopon. Si elles n’avaient jamais terminé dans l’en-but la semaine passée, elles y parviennent une seconde fois en première mi-temps, grâce au raffut et à la capacité de Jessy Trémoulière (32e). Malheureusement, l’Angleterre se nourrit de miettes et en particulier Abigail Dow. L’ailière s’offre un doublé, un essai en première main, ou elle dépose Jessy Trémoulière dans le couloir des 5 mètres. Un second suite à un numéro individuel. Une percée de 50 mètres ou elle met sur les fesses, Romane Ménager, Pauline Bourdon et Élise Pignot avant de résister au plaquage de Jessy Trémoulière. Colossale. 12-14 à la pause, sous pression, les Bleues réalisent une énorme séquence défensive devant leur en-but avant de reprendre le contrôle de la rencontre, et puis rideau, le black-out.
La clé du match : la mêlée
2 ballons récupérés en première mi-temps sur introduction anglaise. 3 pénalités au total. Cette première ligne (Anaëlle Deshaye, Agathe Sochat, Rose Bernadou), on savait qu’elle est capable de faire des ravages sur tous les packs du monde. Elles ne se cachent pas, à plusieurs reprises, elles ont avoué être une référence. Pas la plus puissante, mais certainement la plus technique. Ce vendredi soir, c’était criant, le pack tricolore a complètement enfoncé l’édifice anglais. C’est d’ailleurs suite à une mêlée que Jessy Trémoulière inscrit son essai. Les débats se sont équilibrés dans le deuxième acte, ce qui explique que les filles d’Annick Hayraud ont eu beaucoup moins d’air qu’en début de match.

Les joueuses : Gabrielle Vernier et Jessy Trémoulière, même combat, excellent résultat
Elles semblaient installées et pourtant elles ont eu un rôle secondaire dans ce Tournoi. Élue femme du match, lors de l’ouverture du Tournoi contre le pays de Galles, Gabrielle Vernier s’était vu reléguée sur le banc voire hors du groupe ensuite après l’arrivée des septistes. Ce soir, elle rendait 15 kg à sa vis-à-vis, la meilleure joueuse du monde Emily Scarratt. Une nouvelle fois elle s’est montrée précieuse en défense, sans se priver de réaliser deux percées de plusieurs dizaines de mètres.
Titulaire indiscutable avant ce Tournoi, la seconde a subi l’éclosion d’Émilie Boulard à l’arrière. Si elle n’a pas les cannes de cette dernière, elle a amené beaucoup de sérénité, excellente au pied, (au but mais surtout dans l’occupation) et difficile à faire tomber, elle s’offre même un essai.
L’instant insolite : le black out
On joue l’heure, la France perd 17-15, mais l’Angleterre n’a jamais semblé aussi atteignable. Les Françaises sont dans les 22 anglais, remontées comme des pendules, elles sortent d’une grosse séquence défensive. Et puis rideau, le black-out, lumières éteintes. Le stade Villeneuve d’Ascq est plongé dans le noir. Coupure d’électricité. Après 15 minutes d’arrêt, la situation n’est pas rétablie. Les Anglaises et on les comprend, refusent d’attendre plus. Cette fenêtre internationale s’achève la-dessus, 9e défaite consécutive contre l’Angleterre, qui n’avait jamais semblé aussi proche.
Par Baptiste BARBAT.