Michalak, Mas, Papé: 3 noms gravés à jamais dans l’histoire du XV de France

  • Frédéric Michalak, Nicolas Mas et Pascal Papé
    Frédéric Michalak, Nicolas Mas et Pascal Papé
  • Frederic Michalak (XV de France) face au Canada - le 1er octobre 2015
    Frederic Michalak (XV de France) face au Canada - le 1er octobre 2015
  • Nicolas Mas (France), un genou à terre après le revers face à la Nouvelle-Zélande
    Nicolas Mas (France), un genou à terre après le revers face à la Nouvelle-Zélande
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La triste élimination du XV de France en quart de finale de la Coupe du monde a précipité la fin de carrière internationale de trois monstres du rugby français : Nicolas Mas, Pascal Papé et Frédéric Michalak.

Il est descendu au ralenti, marche après marche, dans les entrailles du Millennium de Cardiff. Samedi dernier, une heure et demi après l’humiliante défaite du XV de France face aux All Blacks (62-13) en quart de finale de la Coupe du monde, Frédéric Michalak (33 ans, 77 sélections), tête de basse, vivait ces dernières heures sous le maillot frappé du Coq. Touché aux ischio-jambiers, le demi d’ouverture tricolore tournait la page. Pour moi, c’est la fin, nous confiait, abattu, le recordman de points en équipe de France (436). C’est sûr. Je pense que physiquement, c’est très compliqué de pouvoir tenir le haut niveau en permanence. Mon corps ne me suit plus. C’est triste d’arrêter comme ça. Franchement, je me suis tout imaginé, avec une Coupe entre les mains. Mais je ne me suis pas imaginé sortir comme ça.

Véritable icône du rugby français des années 2000, Frédéric Michalak, sélectionné la première fois à l’âge 19 ans contre l’Afrique du Sud (11/10/2001), a tout connu avec les Bleus : l’ivresse de quatre succès dans le Tournoi des 6 Nations, dont trois Grand Chelem, la gloire d’un quart de finale historique face aux All Blacks lors de la Coupe du monde 2007, et le goût amer de trois Coupe du monde au destin inachevé. Auteur de 10 essais, l’actuel ouvreur du Rugby Club Toulonnais quitte finalement le XV de France en laissant derrière lui la frustration d’une carrière internationale qui aurait certainement dû connaître une autre issue.

Frederic Michalak (XV de France) face au Canada - le 1er octobre 2015
Frederic Michalak (XV de France) face au Canada - le 1er octobre 2015

Michalak: "Je me suis tout imaginé, avec une Coupe entre les mains. Mais je ne me suis pas imaginé sortir comme ça"

Le bus est rentré au dépôt. Nicolas Mas (35 ans, 85 sélections) restera comme un des plus grands piliers du rugby français. Depuis 2003, le Catalan a connu une carrière internationale freinée par de nombreuses blessures: blessé lors de sa première sélection contre les All Blacks, il fut touché aux cervicales (hernie discale) contre l’Italie en 2005 nécessitant six mois d’arrêt. Mais Nicolas s’est toujours relevé pour revêtir le maillot du XV de France. Il y a les moments passés ensemble, le prestige de pouvoir dire que l'on est dans cette équipe, confiait le pilier droit montpelliérain avant le quart de finale contre les All Blacks. Et plus tu es sur la fin, plus tu veux en profiter. De toute façon, il y a une mort pour tout. Après, c'est sûr que pour moi, la famille c'est très important. Ma femme commence à en avoir un peu marre du rugby (rires). Je la comprends, c'est dur de s'occuper de trois enfants. Mais tout ce que je fais c'est pour après, pour avoir une vie stable après le rugby. Je pense que j’ai vécu des choses extraordinaires avec l’équipe de France et je vis encore de belles choses. Je les vis autrement. J’en profite à fond. Tout le monde passe un jour à la retraite. Le principal, c’est d’en être conscient. Ne vous tracassez pas, je ne vais pas jouer jusqu’à 40 ans (sourire). Pour moi, c’est plutôt la fin mais je suis heureux.

Nicolas Mas (France), un genou à terre après le revers face à la Nouvelle-Zélande
Nicolas Mas (France), un genou à terre après le revers face à la Nouvelle-Zélande

Mas: "Il y a une mort pour tout..."

Avec Michalak et Mas, Pascal Papé (34 ans, 65 sélections) est le troisième monument tricolore à tirer sa révérence. Tout au long de sa carrière, le deuxième ligne du Stade français se sera distingué par sa bravoure, son sens du sacrifice. Au cœur du combat, Pascal Papé était l’âme du XV de France. Ce n’est pas une nouvelle mais oui, c’était ma dernière compétition et mon dernier match avec les Bleus, avouait-il samedi dernier. C’est beaucoup de déception car finir comme ça, c’est très dur. J’ai passé onze ans avec l’équipe de France et j’ai aussi connu de grands moments et de belles victoires. Je n’oublierai rien et je ne souhaite que du bonheur à la future équipe de France. Papé a connu le bonheur de deux Grands Chelems en 2004 et 2010 mais la Coupe du monde restera une cicatrice douloureuse avec cette finale perdue en 2011 et cette sortie indigne en 2015. Papé, Mas, Michalak : trois noms gravés à jamais dans l’histoire du XV de France.

De notre envoyé spécial à Cardiff, Vincent PERE-LAHAILLE

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