Durant le Mondial, les Bleus sont des twittos sous surveillance

  • Uini Atonio, Guilhem Guirado, Nicolas Mas, Dimitri Szarzewski, Thierry Dusautoir et Yannick Nyanga dans les rues de Cardiff - 6 octobre 2015
    Uini Atonio, Guilhem Guirado, Nicolas Mas, Dimitri Szarzewski, Thierry Dusautoir et Yannick Nyanga dans les rues de Cardiff - 6 octobre 2015
  • Louis Picamoles pose pour un supporter lors d'une balade à Cardiff - 6 octobre 2015
    Louis Picamoles pose pour un supporter lors d'une balade à Cardiff - 6 octobre 2015
Publié le Mis à jour
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Plus que jamais, la Coupe du monde de rugby 2015 est aussi celle des réseaux sociaux. Habitués à faire partager leur intimité, les joueurs du XV de France doivent toutefois se plier à la charte particulièrement stricte de la Word Rugby.

Lors de la cérémonie de bienvenue du XV de France organisée dans les salons fastueux du Old Royal Naval College à Greenwich avant le coup d'envoi du Mondial, les Bleus ont enfin pu gazouiller ! A l’instar de Wesley Fofana, une grande partie des 31 joueurs retenus par Philippe Saint-André pour disputer la Coupe du monde 2015 y sont allés de leur tweet - à l’exception du pilier Nicolas Mas, seul absent sur Twitter - pour immortaliser la traditionnelle remise de caps.

Depuis la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, le XV de France a définitivement succombé aux réseaux sociaux pour légender ses péripéties. J’aime bien même si je ne suis pas ultra actif à poster un truc toutes les cinq minutes , confiait le trois-quarts centre clermontois. On essaie de faire partager quelques moment parce qu’on a des demandes des gens qui nous suivent, expliquait le trois-quarts aile Yoann Huget. C’est une marque de respect parce qu’ils prennent le temps de venir voir ce que l’on fait. On a appris à vivre avec (sourire). Il ne faut pas que ça occupe toute la journée.

Belle cérémonie et caps récupérées !!! ?? le tournoi est lancé... ???? pic.twitter.com/qLrWrTHZbh

— Wesley Fofana (@wesleyfofana) September 14, 2015

Jusqu’à 13.000 euros d’amende pour tout écart à la charte de la World Rugby

Oui, mais voilà. Habitués à faire partager les facéties de la vie du groupe comme les moments les plus solennels, les Bleus sont aujourd’hui invités à la plus grande confidentialité ; la World Rugby et le staff tricolore imposant un règlement assez strict pour encadrer les publications des joueurs sur Internet. Placés sous l’étroite surveillance de l’instance organisatrice de la compétition - qui a mandaté une unité spéciale pour disséquer la moindre publication de joueur possédant un compte Twitter, Facebook, Instagram - les Tricolores sont menottés par un contrat de participation où le moindre écart sera sévèrement sanctionné : jusqu’à 13.000 euros d’amende en fonction de la gravité de la faute.

L’enjeu de cette "censure" est bien évidemment économique, la Word Rugby souhaitant avant tout éviter tout conflit commercial avec les sponsors officiels. Les acteurs de la Coupe du monde ont surtout interdiction de s'afficher avec une marque non-partenaire de la compétition ou de poster des vidéos. Objectif de la Word Rugby : protéger leurs droits. Et le "flicage" va encore plus loin avec l'interdiction de se servir de son téléphone au cours des 50 minutes précédant le coup d'envoi d'un match pour dissiper tout risque de corruption sur les paris sportifs.

Louis Picamoles pose pour un supporter lors d'une balade à Cardiff - 6 octobre 2015
Louis Picamoles pose pour un supporter lors d'une balade à Cardiff - 6 octobre 2015

Ce dispositif n’est pas une première. En 2011, déjà, l’ancienne IRB avait dicté un protocole similaire. Le but est également de préserver l'intimité des Bleus aussi bien que toute information sensible à l’intérieur du groupe. Si jamais une information individuelle ou collective majeure est portée à la connaissance des joueurs, ils ont l’interdiction de la communiquer via un réseau social avant que la Fédération française de rugby ait officiellement divulgué cette information, précise Lionel Rossigneux, Media Manager du XV de France. Pas question d’apercevoir un selfie de Mathieu Bastareaud dans sa chambre d'hôtel. C'est vrai que ça permet de déconnecter un peu, mais c'est pas évident, souligne le trois-quarts centre toulonnais. On est une génération tout le temps pendue au téléphone, il faut se déshabituer. Pour tout espoir de buzz, les followers de Thierry Dusautoir et ses coéquipiers repasseront.

VINCENT PERE-LAHAILLE, envoyé spécial à Londres (Angleterre)

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