La grande première

Par Rugbyrama
  • Kylian Jaminet of Colomiers
    Kylian Jaminet of Colomiers
  • Sebastien Poet of Colomiers
    Sebastien Poet of Colomiers
  • Jamie Cudmore
    Jamie Cudmore
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Enfin mon heure de gloire, la chance de ma vie. J’écris. Fini de servir les cafés, terminé les heures à chercher sur la toile le résultat de la 4e division du championnat bulgare… Oui, j’écris sur Rugbyrama et j’ai une rubrique à moi pour vous faire vivre mon actu : c’est la semaine du stagiaire du Midol !

Au Midol, je suis le spécialiste de la période estivale. Deux fois que je viens à la rédaction, deux fois pendant l'été, quand la saison est terminée. Je suis même arrivé suffisamment tard pour rater l’épopée de nos moins de 20 ans, très très fort. Contrairement à l'année dernière, j'ai, cette année, eu la présence d'esprit de prolonger mon stage assez longtemps pour assister aux premiers matchs officiels de cette saison. Fini la galère des matchs amicaux et ses feuilles de matchs à 35 joueurs.

Sebastien Poet of Colomiers
Sebastien Poet of Colomiers

Mon premier match sera Colomiers – Provence Rugby. Si Provence est un promu en Pro D2, je suis un promu dans le monde des journalistes. Sur place, j'apprends que je serai à quelques mètres du célèbre auteur de : "C'est bien brow." Oui, vous avez bien lu, Jamie Cudmore assistera au match à côté de son staff, depuis les tribunes. Si j'avais le choix entre assister à une finale de Coupe du monde et couvrir un match pour le Midol aux côtés de Jamie Cudmore, je vous promets que j'aurais réfléchi à deux fois.

C'est parti, le coup d'envoi est donné, je n'ai jamais regardé un match aussi attentivement. Je note minute après minute chaque action, pénalité manquée, essai, touche ratée, tout. Je vais avoir un article à rendre après la rencontre, il me faut un maximum de matière. Je suis presque autant épuisé que les joueurs. La mi-temps sonne comme un soulagement pour les deux équipes, épuisées par la chaleur de ce mois d'août, elle l'est aussi pour moi. Enfin un moment de répit, je vais pouvoir souffler, mettre un peu d'ordre dans mes notes.

Jamie Cudmore
Jamie Cudmore

Le match reprend, la pression monte dans les tribunes, en même temps que la partie devient serrée. C'est fini, les Provençaux perdent après un drop à la dernière minute. Vous pouvez croire que c'est enfin terminé, il n'en est rien... Le plus dur commence. On abandonne nos box de journalistes pour filer dans les couloirs des vestiaires, interviewer les acteurs de la rencontre. Il faut se faire une place aux milieux des habitués. Je veux tout faire pour ne pas passer pour le petit nouveau, je pose des questions, participe pleinement aux interviews, le petit stagiaire que je suis prend son rôle très au sérieux. Il est temps de remonter en tribune écrire ses articles. Il s'agit d'avoir du recul sur un match qui s'est terminé il y a vingt minutes et en produire une première analyse. Après plusieurs minutes d'écriture, lecture et relecture, je pense que c'est bon, je peux envoyer mes articles à la rédac', mon job est terminé, enfin.

Arrivé chez moi, je suis comme lessivé, vidé par cette première rencontre officielle. Ce soir, je vais bien dormir. Cela reste entre nous, mais j'ai rêvé cette nuit que je couvrais une finale de Coupe du monde aux côtés de Jamie Cudmore. "Adulte est le mot le plus laid du dictionnaire. Il signifie qu'on a perdu le rêve, qu'on vit avec les réalités", disait Henri Salvador. Nul doute que je suis encore un enfant.

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