N'Tamack: "Une superbe aventure"

Par Rugbyrama
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Suite de notre semaine spéciale consacrée à la demi-finale de la Coupe du monde 1999, remportée par le XV de France face à la Nouvelle-Zélande. Aujourd'hui, Emile N'Tamack, titulaire au centre en ce 31 octobre 1999, témoigne à son tour. Il se souvient d'un groupe en parfaite harmonie.

Au sein de l'actuel staff tricolore, deux membres sur trois étaient titulaires en ce jour glorieux pour le rugby français. Marc Lièvremont, en troisième ligne, avait cédé sa place à Arnaud Costes à un quart d'heure de la fin, laissant ses partenaires en situation favorable au score. Emile N'Tamack, lui, avait joué l'intégralité de la rencontre, au centre, aux côtés de Richard Dourthe. 10 ans après, l'ancien Toulousain revient sur cette incroyable victoire, forgée selon lui dans les liens très forts qui unissaient ce groupe.

"Avant ce match, je me souviens d'une sensation de bien-être au sein du groupe. C'est un groupe qui était seul, parce que personne ne croyait vraiment en lui avant cette demi-finale, mais c'est un groupe qui vivait bien ensemble.

A Twickenham, je ne me souviens pas si nous étions rentrés sur le terrain avec la conviction de pouvoir gagner contre les Blacks. Mais une chose est sûre, nous étions là pour disputer un vrai combat, un match d'hommes, un match dur et intense. Nous n'étions pas partis battus d'avance, même si pas grand monde nous voyait sortir vainqueur de ce match.

L'autre chose qui est certaine, c'est que nous n'avions pas peur de jouer cette équipe. Les autres avaient peur pour nous. Les supporters, les journalistes, mais pas nous. Je vais vous raconter une anecdote. Juste avant le match, dans le vestiaire, je me rappelle d'être parti dans un énorme fou rire, je crois que c'était avec Fabien Galthié. Ce n'est quand même pas commun avant un match aussi important, mais c'était le symbole de la sérénité de cette équipe. Nous étions tranquilles.

Est-ce que les Blacks ont été surpris de nous voir aussi forts sur le terrain? Oui, sans doute. Mais nous aussi, nous étions surpris! On ne pensait quand même pas sortir un tel match, un match presque parfait. Je crois que le scenario du match n'a pas plus aux Néo-Zélandais. Une fois qu'ils ont perdu le contrôle de la situation, ils n'ont pas été capables de changer de plan de jeu et de se remettre dedans.

Même si nous n'avons pas été au bout, je n'ai pas gardé d'amertume par rapport à cette finale perdue. D'abord parce que, sur l'ensemble de la compétition, je crois que les meilleurs avaient gagné. Ce n'était pas un scandale de voir l'Australie sacrée quand même. Moi, j'avais vécu une demi-finale en 1995. Là, j'étais en finale, c'était quelque chose de fort. Je garde le souvenir d'une Coupe du monde extraordinaire, tant par la vie du groupe que pour les résultats. Puis les gens nous faisaient tellement sentir que notre victoire face aux Blacks effaçait tout le reste, que la déception de la finale perdue a été relativement vite évacuée. C'était une magnifique deuxième place mes yeux.

Finalement, je garde davantage de regrets concernant l'édition 1995. Je pense sincèrement qu'en Afrique du Sud, nous avions l'équipe pour être champions du monde. A l'époque, je ne m'en rendais pas forcément compte, car j'étais plus jeune. Mais avec le recul, nous avions les armes pour aller au bout. D'ailleurs, nous n'avons été battus par personne. Nous avons été battus par des circonstances, c'est tout. Mais même les champions du monde, qui nous ont éliminés en demi-finales, n'ont pas prouvé sur le terrain qu'ils étaient plus forts que nous. Cette équipe de France était vraiment solide et elle avait une grande confiance en elle après ses deux victoires en Nouvelle-Zélande un an plus tôt. Celle de 1999 n'avait pas tout à fait les mêmes certitudes, mais elle a vécu une superbe aventure dont cette victoire face aux Néo-Zélandais fut le point culminant. Ce que j'aimerai maintenant, en tant qu'entraîneur, c'est que nos joueurs nous fassent un beau cadeau pour ce 10e anniversaire et qu'ils battent les Blacks fin novembre."

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