Procès Laporte : le fantôme de "gorge profonde"

  • FFR - Bernard Laporte
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JUSTICE - L’audience de jeudi après-midi, qui a largement tourné autour d’un possible conflit d’intérêtes entre Mohed Altrad et Bernard Laporte, connut aussi un prolongement inattendu…

On l’a dit : la première audition de Bernard Laporte par le tribunal, survenue jeudi après-midi à Paris, fut nerveuse, fiévreuse, agitée. La présidente du jury, Rose-Marie Hunault, a souvent mis le président de la FFR dans les cordes, l’interrogeant sur sa définition du "conflit d’intérêts", lui demandant s’il avait un jour consulté "la charte de l’élu fédéral" qu’il avait lui-même mis en place, lui reprochant, un sourire aux lèvres, de "manquer de curiosité" lorsque le patron du rugby français assura n’avoir pas regardé dans les détails le contrat d’image que lui avait soumis Mohed Altrad, avant d’y répondre favorablement.

Malgrè tout, Laporte -certes imprécis et trop léger dans certaines de ses réponses- a fait front, quatre heures durant et n’a occulté aucun sujet. Visiblement briefé par ses conseils, il n’a jamais flanché, ne s’est jamais laissé emporter par les accès de colère qui lui sont pourtant familiers, quand bien même son échange avec l’avocat de la Ligue Nationale de Rugby, Philippe Pech de Laclause, fut tendu, pour ne pas dire houleux… Dès lors, Bernard Laporte a-t-il convaincu le jury ? S’est-il au contraire sabordé ? Il est évidemment trop tôt pour le dire, la deuxième partie de l’audition de l’ancien sélectionneur des Bleus étant prévue lundi après-midi, à 14 heures.

Ce constat posé, un passage des échanges entre le prévenu, la présidente, l’accusation et la défense a également retenu notre attention. Il concerne la "gorge profonde" à l’origine de l’affaire. A ce sujet, l’avocat de Mohed Altrad, Antoine Vey, disait donc hier après-midi : "Pensez-vous, monsieur Laporte, que la révélation par le Journal du Dimanche du contrat d’image vous liant à Mohed Atrad est dû à la ténacité d’un journaliste ou croyez-vous que celui-ci a été téléguidé par quelqu’un ?" Entendez par là qu’à l’époque, les relations entre la FFR et la Ligue étaient épouvantables et qu’aux yeux de la défense, il est envisageable que Bernard Laporte ait été victime d’un odieux complot. Mais de quoi parle-t-on, au juste ? Et en quel cloaque veut donc nous attirer la défense en ressortant le fantôme de "gorge profonde" ? L’objet central de ce début de procès est le suivant : y avait-il oui ou non "conflit d’intérêts" lorsque Bernard Laporte accepta de signer un contrat d’image avec Mohed Altrad ? C’est à cela, et à rien d’autre, que doit aujourd’hui répondre le tribunal. Le reste n’est que du bavardage, qu’un écran de fumée…

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