L'attitude des Bleus récemment, Pomarel ne veut plus la revoir !

  • Frédéric Pomarel (France 7) - février 2016
    Frédéric Pomarel (France 7) - février 2016
  • Les Bleus du 7 à Sydney - février 2016
    Les Bleus du 7 à Sydney - février 2016
  • Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
    Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
  • Stephan Parez (France 7) - février 2016
    Stephan Parez (France 7) - février 2016
Publié le Mis à jour
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SEVENS - Revenu de l'Hémisphère Sud avec deux contre-performances dont un tournoi conclu à Sydney par une défaite en demi-finale de Shield, l'entraîneur des Bleus du 7 n'a pas caché pas sa colère. S'il s'y attendait face aux absences de nombreux cadres, Frédéric Pomarel n'a pas accepté de voir les siens baisser les bras. Il fait le point sur l'état de l'effectif en vue des Jeux de Rio.

Au mois de décembre, nous nous demandions depuis combien de temps n'étiez-vous pas monté sur un podium. Après le tournoi de Sydney, l'interrogation portait cette fois sur votre dernière défaite en Shield. Cela vous met-il un petit coup au moral?

Frédéric POMAREL: Honnêtement, on le savait. On avait au préalable divisé la saison en trois blocs et on attaquait la partie la plus dure en Nouvelle-Zélande et en Australie. D'autant que l'équipe n'était pas vraiment dans une position confortable. Le mauvais résultat est certes plus accentué que prévu. On est même redescendu dans les bas fonds, c'est vrai. Mais il n'y a rien d'anormal avec les jeunes et les néophytes que nous avons fait jouer ou le nombre de nos blessés et leaders absents. Sans Terry (Bouhraoua, ndlr), Viri (Vakatawa), Vincent (Inigo), (Jean-Baptiste) Maz (oué), et Mano (Dall'Igna), on ne fera pas de miracle.

Avec une telle deuxième journée à Sydney (défaite contre l'Ecosse 22-19, puis 22-5 contre le pays de Galles), finir néanmoins si bas a dû vous décevoir...

F.P: Ce qui m'embête en Australie, c'est qu'on lâche dans les têtes et dans le combat. On savait que ce serait sportivement compliqué mais je ne m'attendais pas à ce que les garçons lâchent. L'équipe de France n'avait jamais lâché ainsi. On en a parlé entre nous, j'espère qu'on a réglé le problème.

Les Bleus du 7 à Sydney - février 2016
Les Bleus du 7 à Sydney - février 2016

En année de préparation aux JO où vous viserez un bon résultat, pensez-vous que ça fait tâche?

F.P: Pour ceux qui ne savent pas comment on fonctionne, peut-être. Mais on sait bien qu'on ne peut pas s'aligner tout le temps sur le cinq majeur du circuit mondial cette saison, bien qu'on aimerait. L'objectif est assez clair depuis longtemps, on bosse pour Rio. Dans cette idée, il nous faut ménager notre monture et trouver les deux ou trois joueurs qui viendront nous renforcer. Alors, si ça doit passer par ce genre de résultats, tant que ça nous permet d'avancer sur certaines questions... Au final, ça ne fait pas de mal de se retrouver dans l'inconfort, ça vexe.

A quelles interrogations avez-vous justement besoin de répondre d'ici les Jeux?

F.P: Sur les joueurs du Top 14 qui viennent nous aider et le temps d'adaptation nécessaire à nos côtés, sur nos leaders, sur nos joueurs en devenir... Qui sera capable de performer dans les mois à venir? Qui tient la baraque stratégiquement?

Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016
Terry Bouhraoua (France 7) - 30 janvier 2016

Concernant les renforts venus du XV justement, il est clair qu'ils auront besoin de plus de temps.

F.P: On le savait. Certains avaient vu le niveau européen. On voulait qu'ils mesurent l'énorme marge avec le World Series. Malgré leurs qualités, ils auront besoin de plus d'expérience. Les premiers tournois ont été compliqués. Combien leur en faudra-t-il? En tout cas, il faut qu'ils s'entraînent plus avec nous. L'idée reste de travailler avec un peu plus de continuité. Concernant Fulgence Ouedraogo par exemple, on aurait aimé qu'il aligne deux tournois. Il voulait jouer malgré sa blessure, mais par respect pour lui, son club et ses équipiers sur le banc, on a préféré le ménager. Je ne suis pas déçu de ce qu'il a fait, il s'est bien battu et je pense qu'il aurait été au niveau sur le deuxième tournoi. Pourtant, depuis quatre mois au quotidien avec les All Blacks, on voit bien que les entrées de Sonny Bill Williams ne sont pas si faciles. Alors pour nous qui ne pouvons pas intégrer des garçons une année durant, une semaine est évidemment loin d'être suffisante. Mais on compte encore sur eux. On s'était engagé à revoir Fulgence, Romain (Martial), comme Rémy Grosso et Marvin O'Connor (également présents aux championnats d'Europe), j'espère encore pouvoir leur donner de nouvelles occasions, même si on n'est pas sûr de la durée nécessaire pour les mettre à niveau. Ils ont une haute valeur initiale, mais on n'a pas de temps à perdre.

Dans la mesure où Virimi est avec le XV, on a besoin de quelqu'un en bout de ligne

Sur quelles tournées à venir espérez-vous ainsi intégrer des joueurs du Top 14?

F.P: Ce n'est pas finalisé mais il pourrait y en avoir un sur la prochaine aux Etats-Unis et au Canada début mars (qui sera Sofiane Guitoune, ndlr). Dans la mesure où Virimi est avec le XV, on a besoin de quelqu'un en bout de ligne. Pour les autres, il y a une fenêtre un peu plus grande pour la tournée suivante, à Hong-Kong en avril (sur un week-end de quart de finale de Coupe d'Europe où tous les clubs ne joueront pas), puis sur le tournoi de Paris, mi-mai (un week-end sans Top 14).

Du côté de vos leaders, que vous a appris cette tournée en termes de dépendance?

F.P: J'ai lu et entendu des choses blessantes à propos de l'absence de fond de jeu en équipe de France. C'est faux. Mais on a besoin de nos joueurs importants pour guider ce jeu. Viri, Terry ou Maz sont des breakeurs capables de faire la différence mais surtout de grands connaisseurs du système qu'ils ont usé. Le projet est forcément plus difficile à mettre en place avec des jeunes et des joueurs de l'extérieur. Tout le monde me paraît à même de le comprendre. On dépend de certains joueurs oui mais avant tout par rapport au projet de jeu collectif.

On n'a pas le droit de le refuser le combat

A Sydney, on vous a également vu en colère. L'implication des joueurs est-elle en cause?

F.P: Ils ont effectivement lâché dans les têtes. Sauf que nous n'avons pas de marge de manœuvre et qu'en se comportant ainsi, ça tourne vite au vinaigre... C'est intolérable. J'accepte les erreurs, surtout de la part des jeunes, mais pas qu'on baisse les bras. On n'a pas le droit de le refuser le combat. C'est la première et la dernière fois que ça se produit!

C'est une déception que vous risquez d'avoir du mal à oublier dans le choix des hommes en course pour Rio...

F.P: Pas forcément puisqu'il s'agit de jeunes joueurs pour la plupart et ils ont le droit à l'erreur. Mais que ça ne se reproduise pas! Pour les plus expérimentés, c'est la même chose. Je n'enterre personne, mais la position de certains s'est peut-être un peu affaissée. J'espère qu'ils sauront réagir.

D'ici votre départ pour Las Vegas, ce résultat a-t-il entraîné un travail plus profond que prévu?

F.P: On bosse énormément le secteur défensif. On a fait un très bonne séance aujourd'hui (vendredi) mais c'est à valider sur du plus intensif maintenant. Côté stratégique par contre, on a réduit la voilure. Sur le nombre de combinaisons en touche et les lancements de jeu par exemple, comme à chaque fois que ça va moins bien... Et puis, après des discussions avec des arbitres, on va contester et défendre différemment dans les rucks, où on subit souvent, avec des joueurs qui viennent autour.

Stephan Parez (France 7) - février 2016
Stephan Parez (France 7) - février 2016

Il serait donc plus simple d'intégrer les nouveaux au système offensif que défensif?

F.P: C'est vrai qu'il y a quand même eu des choses intéressantes dans les mouvements offensifs, autour des points de circulation. Ces principes comment à être systématisés. Ensuite, on voit en fait que les jeunes passés par la filière et qui ont fait du 7 avec le pôle ont une plus grande capacité d'adaptation au système que les joueurs de Top 14 aux qualités supérieures. Sur le long terme, c'est un travail à accentuer.

Dans l'immédiat, vite repartir en tournée, est-ce une bonne chose pour passer à autre chose?

F.P: Je pensais que le court bloc entre Sydney et Las Vegas serait un handicap. Mais finalement, quand vous faites une tournée sans satisfaction réelle, c'est bien de ne pas trop attendre pour réagir, et éviter de tergiverser.

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