A Hong Kong, les Bleus du Sevens auront déjà l'Europe en tête

  • Virimi Vakatawa (France 7)
    Virimi Vakatawa (France 7)
  • Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
    Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
Publié le Mis à jour
Partager :

Lucides, les membres de l’équipe de France savent que leur qualification pour les JO de Rio passera par les trois étapes du championnat d’Europe disputées en juin et juillet prochains. Alors, à l’heure d’aborder Hong Kong (de vendredi à dimanche) puis les trois dernières manches du circuit mondial, les Bleus du 7 auront l’échéance continentale en tête. Cinq raisons d'y croire...

Ne vous y méprenez pas. Non, Hong Kong ne vient pas d’intégrer l’Union Européenne. Ce n’est pas, non plus, le championnat d’Europe de rugby à 7 qui s’apprête à débuter. Mais, dans l’ambiance surchauffée de l’immense Stadium de la perle de l’Orient ce week-end, les Bleus évolueront forcément avec le rendez-vous continental de l’été - où ils se devront d’accrocher leur qualification aux Jeux de Rio - en tête.

Déjà, on va à Hong Kong, un événement important, pour d’abord défendre nos chances, et pourquoi pas faire un coup, coupe pourtant nettement Terry Bouhraoua. En terres hongkongaises dès vendredi - comme pour les trois autres derniers tournois du circuit mondial de la saison -, les Tricolores doivent poursuivre leur montée en puissance. Avec, comme autre ambition, de remonter (vers la 6 ou 7ème place) au classement World Rugby pour arriver en confiance à Moscou, Lyon puis Exeter, où une place pour les JO 2016 sera donc en jeu. Les Français disposent en tout cas des arguments pour l’atteindre. A confirmer dès ce week-end sur le tournoi de l’année ainsi que le classe Vincent Inigo.

Un jeu libéré et une confiance retrouvée

Après des résultats plutôt décevants en début d’année, les hommes de Frédéric Pomarel avaient pour objectif de retrouver un rugby libéré lors de la dernière tournée à Wellington puis Las Vegas. On savait que pour rentrer dans les quatre premiers il fallait un miracle, donc le but premier de la dernière tournée était de retrouver des couleurs et un état d’esprit, résume Julien Candelon. Et puis on s’est vite rendu compte qu’on était dans le coup. A la suite d’une victoire d’entrée contre l’Afrique du Sud (22-5) chez les Kiwis, les Bleus ont poursuivi sur leur lancée avec une Bowl remportée à Wellington et une qualification en Cup dans le Nevada.

Sans réelle pression du résultat, le relâchement recherché dans leur jeu s’est donc rapidement retrouvé comptablement avalisé. Des phénomènes aussi ont fait qu’on a eu de la réussite et de l’efficacité, prolonge l’ancien perpignanais. On a marqué vite, et ça nous a donné confiance. De la libération pour gagner en assurance, le cycle est connu. Il a permis de remettre la machine bleue en route. Jusqu’à présent, le problème de l’équipe était là, estime Candelon. La confiance nous a permis d’enclencher une attitude positive. Passés de la 11e à la 9e place au ranking mondial, les Tricolores sont de nouveau accompagnés de sourires et d’ambitions. Le bilan de l’entraîneur est également positif: On s’est rassuré, on a moins de pression, plus de confiance. Pour atteindre une nouvelle Cup?

Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII

Un état d’esprit collectif et un jeu en équipe

Je crois que, globalement, un autre visage est apparu. […] J’ai eu l’impression qu’on faisait les choses ensemble dans un objectif commun. Candelon donne un autre argument positif de la dernière tournée entre Nouvelle-Zélande et Etats-Unis, en février: France 7 a enfin réussi à (re)jouer en équipe. Un état d’esprit sur lequel les Bleus avaient décidé d’insister après un mois de décembre agité. C’est ce très bon état d’esprit qu’il faut cultiver, et gagner, complète Bouhraoua.

"En continuant d’apporter des choses à chaque nouvelle sortie. Pour trouver enfin les bons réglages, enchaîne Inigo. En visant de nouveau une qualification en Cup à Kong Kong (face, en poule, au Japon, à l’Argentine et à l’Afrique du Sud), les Français chercheront autant à gagner en plaisir qu’à gagner en progrès, puisque les deux visées sont liées. Il faut continuer à affiner le noyau dur et lui donner des habitudes de fonctionnement, ajoute Pomarel. Le coach sera particulièrement attentif à l’activité défensive de ses hommes puisque le système a légèrement évolué afin de permettre aux joueurs d’évoluer en face à face avec les attaquants - et plus en décalé - avec un défenseur de moins derrière chaque regroupement. On a bien travaillé, conclut Bouhraoua. Maintenant, toutes les sorties sont bonnes pour confirmer

Des performances individuelles majuscules en attaque

Si les Bleus ont retrouvé des couleurs, c’est par leur activité offensive que cela s’illustre le mieux. Avec 162 points et 26 essais (en 6 rencontres) inscrits à Wellington, les Tricolores ont eu une activité de qualité en attaque. Julien Candelon a trouvé les siens très très bons. Et d’ajouter: On s’est lâché! Virimi Vakatawa est évidemment le fer de lance de ces progrès dans la finition. Avec 9 essais marqués sur les deux dernières manches (6 à Wellington et 3 à Vegas), il est le joueur des Bleus Sevens le plus productif dans ce secteur, devant Candelon (7) et Bouhraoua (5) dans son sillage. Virimi apporte sa pierre à l’édifice de manière flagrante, détaille l’ancien ailier de l’Usap.

Petit à petit, on apprend à jouer autour de lui. Aujourd’hui, on essaye de se rendre plus disponible autour de lui parce qu’il a aussi la capacité à décaler, faire marquer…  Excellent passeur après-contact, le Fidjien d’origine ouvre également des espaces à ses partenaires tant il attire les défenseurs. Si on veut être performants, il faut savoir surprendre en prenant à contrepied nos adversaires qui nous attendent sur un secteur de jeu, confirme Candelon. Une complémentarité qui doit permettre à l’équipe de France de garder une telle activité, néanmoins en baisse aux Etats-Unis (12 essais en 5 matchs).

Une situation clarifiée pour le groupe des Bleus Sevens

La date butoir, attendue de tous, avait été fixée par l’encadrement français pour que tout le monde puisse se retourner avant la fin de la saison. Depuis le vendredi 6 mars dernier, les joueurs tricolores (en grande majorité en fin de contrat en juin) sont donc fixés sur leur avenir. Le groupe sera restreint à 11 unités à la fin de la saison (contre 18 actuellement), et des renforts ponctuels (de Top 14 ou Pro D2) sont attendus dès le tournoi de Tokyo, début avril. La situation clarifiée ne peut être que positive pour le groupe français, même si depuis, à l’entraînement, l’implication n’est évidemment pas la même pour tout le monde.

C’est le lot du rugby, du sport en général, commente sobrement Candelon. Mais ça remet aussi le pied à l’étrier à ceux qui perdent un petit peu de vitesse. La motivation, il faut aller la chercher vers ceux qui montrent le plus d’envie. Et de prolonger: L’objectif reste le même, on est l’équipe de France, même si la saison - voire la carrière - s’arrête en juin, je pars du principe qu’il faut apporter la pierre à l’édifice et marquer de son passage du mieux possible. Je pense que tout le monde est professionnel et impliqué dans le projet. […] Dans l’intérêt de tous, il faut que l’abnégation soit entière. Leur avenir scellé pour encore un temps en équipe de France, les 11 sélectionnés pour Hong Kong (accompagnés du jeune Sacha Valleau du pôle) vont en tout cas évoluer avec un poids en moins.

Des Anglais tout proches de la quatrième place

Finalistes de la Plate à Las Vegas, revoilà les Anglais à trois petits points de la quatrième place mondiale, dernière qualificative directement pour les JO. Et s’ils validaient ainsi leur billet pour Rio, les joueurs du 7 de la Rose débarqueraient sans enjeu aux championnats d’Europe, laissant le champ quasi-libre aux Bleus. Julien Candelon se retrouve ainsi forcé de se réjouir des derniers résultats revigorants de ses rivaux culturels.

A Las Vegas, j’ai pu discuter avec certains d’entre eux, raconte-t-il. Ils m’ont expliqué qu’ils trouvaient que l’on faisait de belles performances de temps en temps, mais qu’on n’était pas constant. Je leur ai répondu qu’on le savait et qu’en même temps, on était lucide sur notre qualification à aller chercher au niveau européen. Par conséquent, ça m’a fait très mal de devoir le dire mais on se retrouve supporters de l’Angleterre. Et ça les a fait rire! A l’image de l’ancien ailier, les Bleus suivent donc avec beaucoup d’attention la lutte pour la quatrième position du circuit entre Anglais et Australiens. La conclusion de Candelon suit: C’est aussi pour ça que l’on veut, sur le circuit mondial, finir deuxième nation européenne pour montrer une montée en puissance sur la fin de saison et marquer nos esprits et ceux des adversaires

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?