Le Bresil s'ouvre au rugby avant les Jeux Olympiques de 2016

Par Rugbyrama
  • Fernanda Maciel court au cœur des Favelas de Rio
    Fernanda Maciel court au cœur des Favelas de Rio
Publié le Mis à jour
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La Rocinha, une des plus grandes favelas de Rio de Janeiro, s'est mise au rugby au moins quelques jours lors d'une opération destinée à développer ce sport au pays du football roi avant les jeux Olympiques de 2016.

Le capitaine de l'équipe d'Angleterre de rugby à VII, Ollie Phillips, et son homologue brésilien, Fernando Portugal, ont fait découvrir le ballon ovale aux jeunes de la Rocinha, le bidonville emblématique de Rio, sous la houlette de Justin Thornycroft, un entraîneur brésilien d'origine zimbabwéenne. "Il y a huit ans je jouais au 'touch-rugby' (rugby sans contact) sur la plage et j'ai vu qu'il y avait des gamins qui voulaient jouer", explique Thornycroft, qui a ensuite mis en place un programme social "Le rugby est notre passion".

Thornycroft a aussi relancé le Rio Rugby FC, le plus vieux club de rugby du pays, fondé dans les années 1940 par des dockers anglais. Si le club continue à porter un nom de football (FC), il compte aujourd'hui une équipe féminine de rugby. Le rugby doit lutter contre l'ombre faite par le volley et le basket, des sports où le Brésil est traditionnellement très présent sur la scène internationale. Jadis réservé à une élite d'origine européenne, et notamment aux lycées privés du sud du pays, le rugby tente néanmoins de faire sa petite place au soleil. Selon la presse locale, la discipline est en plein essor avec 10.000 joueurs. "Ces dernières années, la diffusion à la télé du Top 14 français et de la Coupe d'Europe ont augmenté la visibilité et ouvert les yeux des Brésiliens", précise Fernando Portugal.

Peu de terrains en herbe

"Nous avons un championnat national (essentiellement des équipes des Etats de Sao Paulo et Rio, NDLR) de dix clubs qui commence à attirer des spectateurs. La télé aussi s'y intéresse. Le problème, c'est qu'on n'a pas beaucoup de terrain en herbe. Ils ont surtout réservé au foot, souligne Portugal, qui a joué deux ans en Italie. Les JO vont nous donner un grand coup de fouet en 2016", espère-t-il. Le rugby à VII figurera en effet pour la première fois au programme olympique de 2016 alors que le rugby à XV a disparu des Jeux depuis 1924.

Pour sa part, Ollie Phillips a souligné que le format du rugby à VII était "très excitant et conviendra parfaitement à Rio". "Je crois que les JO vont nous donner un coup de pouce, il faudra profiter du moment et empêcher que tout s'arrête après les JO, souligne Jonathan Mier, un jeune joueur originaire du Maranhao (nord du Brésil) qui a redécouvert le sport en 2009. Mon grand-père jouait, mon père voulait que je joue mais moi je voulais jouer au basket. Un jour, j'ai été à la plage et j'ai essayé...". Toutefois, peu de monde semble convaincu par ce sport au drôle de ballon qui ne rebondit pas droit et disparait sous une mêlée... où les passes vers l'avant sont interdites. "Je ne comprends pas vraiment. Ce n'est pas ma tasse de thé. Je vais rester au foot", affirme Ruel, un des jeunes de l'école Deodoro venu découvrir le rugby dans le cadre de l'opération. En 2012, l'équipe nationale "les Tupis" (nom d'une tribu) avait concédé 111 points aux Pumas argentins, les voisins honnis. Le rugby a encore du chemin à faire pour concurrencer le foot.

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