Cinq raisons de croire à un réveil des Bleus du VII

  • Terry Bouhraoua - France VII - Décembre 2012
    Terry Bouhraoua - France VII - Décembre 2012
  • Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
    Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
  • Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
    Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
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Défaite par les Américains en finale de Bowl sur la Gold Coast, l’équipe de France de VII a terminé ce premier tournoi mondial de la saison à la dixième position, consécutive à une courte et frustrante défaite en poule contre les Samoa (19-12). En l’absence de certains joueurs, ils ont néanmoins affiché des progrès dans le jeu. Une des raisons, pour les Bleus, de continuer à croire en leur qualif.

.Ce tout petit rien face aux Samoa qui change tout

Ils savaient cette confrontation déterminante. Après une défaite d’entrée contre les All Blacks (36-7) samedi, les Bleus se devaient de prendre la mesure des Samoans afin de rester en course pour une première qualification en Cup de la saison. Auteurs de deux bonnes entames de mi-temps, conclues par deux essais de Vincent Inigo, les Tricolores ont à chaque fois laissé leurs adversaires revenir, puis les dépasser, au terme d’un match qu’ils ont pourtant dominé. "Il y a beaucoup de frustration puisque l’équipe de France n’était pas surclassée", concède Jean-Baptiste Gobelet. "Dépité", Frédéric Pomarel évoque, lui, une "grosse déception". D’autant plus grande que les Samoa ont ensuite poursuivi leur route jusqu’en finale, là où les Bleus ont échoué à la dixième place.

La principale cause de cette défaite décisive, c’est un défaut dans la finition. "Je ne conçois plus ce type d’erreur, insiste l’entraîneur. Surtout lorsque l’on a le match en mains, qu’on maîtrise les coups d’envoi, le combat, les phases statiques." Si ce problème de "lucidité, de choix stratégiques" détaillé par Gobelet n’est pas occulté, les Français savent à quel point ils sont passés tout près des quarts de finale qu’ils visaient. "Les garçons sont prêts, mais ça s’effiloche mentalement ensuite", reprend Pomarel. Très loin d’être ridicules, les Tricolores ont pris conscience de ces petits détails qui font la différence. "On ne lâche pourtant pas trop le fil, mais on n’a plus le droit de se chercher des excuses", termine Gobelet.

Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima

.Des absences probablement préjudiciables

Pour l’entraîneur non plus, pas question de s’échapper au moment de faire le bilan. "Cette équipe faisait la maille pour les quarts de finale", attaque ainsi Frédéric Pomarel, en réponse aux absences forcées de certains joueurs en Australie. "Je ne sais pas si elles ont été préjudiciables", poursuit-il. Pourtant, pour régler le tir d’ici le tournoi de Dubaï début décembre, leur retour ne pourrait être que positif. Sur la plus grande lucidité nécessaire dans les moments décisifs, la présence de Manoël Dall’Igna aurait été un atout non négligeable.

Touché à un genou la saison passée, le talonneur n’était pas encore prêt, dans le cadre de son long protocole de retour à la compétition. Quatre autres joueurs étaient également au repos forcé, entre Jérémy Aicardi un peu juste, et les trois blessés Paul Albaladéjo, Julien Jané, et Julien Candelon, capable à tout moment de "déverrouiller les défenses", dixit Pomarel. Et l’entraîneur de concéder notamment à propos des deux Julien : "S’ils ne s’étaient pas blessés derrière, c’est sûr qu’ils auraient dû partir."

.Des progrès validés, malgré un bilan comptable décevant

Dans le jeu, malgré ce résultat décevant, les Bleus ont affiché plusieurs points de satisfaction. Très loin de se réjouir du bilan comptable de ce tournoi de Gold Coast, Jean-Baptiste Gobelet liste des progrès : "Dans notre possession de balle assez forte, notre capacité à conserver le ballon, ou notre conquête avec des ballons gagnés en touche, en mêlée ou sur les coups d’envoi." Des belles entames qui, au côté d’une bonne animation offensive, ont souvent mis les Français sur de bons rails, à l’exception de leur premier et leur dernier match (contre les Etats-Unis). "Ce groupe a une véritable férocité, retient Frédéric Pomarel. Ils ont joué sans complexe."

Pas question donc, pour les Tricolores, de se rabaisser face à leurs adversaires directs dans la course à la quatrième place mondiale. "Nous ne sommes pas surclassés", avalise Gobelet. Son entraîneur reprend : "L’écart est quasiment comblé. On a moins de déchet qu’auparavant, et on a aussi progressé sur les contests dans les zones au sol. Derrière les Blacks, les Fidjiens et les Sud-Africains, toutes les autres équipes devraient être à notre portée si on joue à notre niveau." A condition de maîtriser un peu mieux les choix tactiques dans les moments décisifs. "Sur ces matchs qui se jouent sur un coup de dés, nous ne sommes peut-être pas assez matures", illustre Pomarel.

Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs

.Sept semaines pour travailler sur leurs faiblesses

Sept semaines séparent désormais les Français du prochain rendez-vous international, à Dubaï le 5 décembre. Alors ils n’ont pas perdu de temps pour cibler leurs points faibles. Ce cycle assez long doit leur permettre de les travailler. Dans l’interminable avion du retour, ils ont notamment observé leurs lacunes défensives. "Là où on met beaucoup d’énergie pour marquer, certaines équipes reviennent trop facilement puisque notre défense est trop fébrile, trop naïve, assume Jean-Baptiste Gobelet. Sans grande défense, on ne sera pas invité."

Frédéric Pomarel rentre dans le détail de ce point noir, problème collectif bien plus qu’individuel : "Il y a un problème d’agressivité, nous sommes trop en attente. Sur ce tournoi, la défense en bout de ligne nous a posé de gros problèmes." La cohésion est en cause. "Même s’ils ne vont pas aimer ça, ils vont faire des rucks, où ils ont perdu trop de ballons, et de la défense, individuelle comme collective, enchaîne l’entraîneur. Ils ont progressé dans tous les autres domaines, ils doivent maintenant faire cet effort supplémentaire là."

.Une poule plutôt favorable à Dubaï

Au classement IRB, si les Fidjiens ont pris la tête devant les Samoans suivis des Anglais, certains adversaires directs des Français n’ont pas connu de terrible réussite sur la Gold Coast. C’est notamment le cas des Kenyans, diminués (14e), des Canadiens (13e) ou des Australiens (7e) qui restent à la portée des Tricolores. Un moindre mal. "Le jeu de nos adversaires rend les choses encore faisables, valide Frédéric Pomarel. On s’en sort plutôt bien. Mais il faudra sortir quelques exploits puisqu’on s’est grillé l’unique joker de la saison." A condition de passer à autre chose.

Le tirage du prochain rendez-vous, dans le Emirats début décembre, est tombé comme une deuxième (et dernière ?) chance pour les coéquipiers de Vincent Deniau. S’ils joueront les leaders fidjiens, les Bleus ont, sur le papier du moins, les capacités de passer en quart de finale à Dubaï, face aux surprenants Argentins, et les discrets Brésiliens. "De par notre résultat, c’est sûr qu’on aurait pu tomber dans une spirale infernale en jouant par exemple Fidji et Nouvelle-Zélande en poule", concède Gobelet. "Il nous faudra réagir de suite, faire au moins un quart de finale, insiste Pomarel. Tout dépendra des Argentins." Dans le vol du retour, l’entraîneur a déjà débuté l’analyse de son futur adversaire.

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