Pourquoi l'Irlande va remporter la série face à la Nouvelle-Zélande

Par Rugbyrama
  • Irlande
    Irlande
  • Jonathan Sexton (Irlande)
    Jonathan Sexton (Irlande)
Publié le Mis à jour
Partager :

INTERNATIONAL - L’Irlande s’élancera dans un troisième col hors-catégorie, samedi, face à la Nouvelle-Zélande. Après une défaillance lors de la première étape, et une victoire lors du deuxième test, le XV du Trèfle a l’occasion de marquer l’histoire en levant les bras à Dunedin.

Elle n’avait jamais gagné en terre néo-zélandaise en quarante-six années, elle est aujourd’hui aux portes d’un doublé fantastique. Cet été, l’Irlande est arrivée en Nouvelle-Zélande avec le costume d’outsider. Dans leurs jardins d’Auckland ou de Dunedin, les All Blacks devaient punir un XV du Trèfle insolent lors de la tournée de novembre. Si le premier acte tourna rapidement à l’avantage des Néo-Zélandais, les Irlandais du maestro Sexton se réveillèrent frontalement lors de la deuxième rencontre.

Un partout, mais pas de statu quo. L’Irlande est dans une confiance totale et jouera sans complexe pour marquer l’histoire. Doté d’un XV type défini depuis plusieurs années, les hommes d’Andy Farrell connaissent leur chemin. En face, la Nouvelle-Zélande tremble. Ian Foster est au bord du précipice, les All Blacks restent sur trois défaites en quatre matchs et sont aujourd’hui quatrième nation mondiale, une première pour les Maoris.

Autre facteur, de taille, les Blacks semblent être dépendants d’un seul homme : Sam Whitelock. Absent du deuxième acte, le deuxième ligne des Crusaders n’a pas pu guider ses coéquipiers vers la victoire. Pour cet ultime test, les yeux seront également rivés sur une paire de centre expérimentale : David Havili - Rieko Ioane. Les deux hommes joueront pour la première fois ensemble depuis la tournée d’été 2021. Dans ce contexte bouillant, l’Irlande a toutes les cartes pour balayer la Nouvelle-Zélande.

Jonathan Sexton (Irlande)
Jonathan Sexton (Irlande)

Le talisman Sexton

Un être vous manque et tout est dépeuplé. Les Irlandais l’ont appris à leurs dépens lors du premier test avec la sortie de leur maestro à la 30e minute. Privés de Sexton pendant le reste de la partie, le XV du Trèfle semblait perdu. Une semaine plus tard, comme par magie, les Verts jouaient la partition parfaite pour contrer les Blacks et s’imposer nettement 23-12. À 37 ans, l’ouvreur du Leinster est en état de grâce.

Sa précision chirurgicale au pied (un raté depuis le début de la série), sa maîtrise du tempo en attaque et son aura naturelle donnent une force presque mystique à ses coéquipiers. Surtout, le Leinsterman éclipse son vis-à-vis direct, Beauden Barrett. L’ouvreur des Blues semble inhibé et joue de manière trop classique pour faire basculer la série, pour le moment. Il y eut bien son essai plein de malice lors du second test, mais l’aîné de la fratrie Barrett souffre de la comparaison avec l’Irlandais.

Pour l’Irlande, la grandeur de Sexton est autant une force qu’une faiblesse : avec lui, l'Irlande semble insatiable, sans son maître à jouer, elle s’éteint. Les All Blacks le savent et pourraient cibler le numéro 10 irlandais pour s’ouvrir la voie d’un succès.

Un pack ultra mobile

Il est tout juste neuf heures du matin en France lorsque Tadhg Beirne traverse le terrain, au début du second test. Sa percée tranchante est à l’origine du premier essai irlandais conclu par Andrew Porter. Cette séquence imposée par le XV du Trèfle illustre à la perfection la domination du pack irlandais sur son adversaire. À l’instar du Leinster, qui joue suivant un système méticuleux de cellules de quatre joueurs, Andy Farrell suit les préceptes de la province finaliste de la dernière Champions Cup.

Ireland's superior Attack shape (1/3/2/1) again creates the try that won the test match. some clever off the ball movement. #NZLvIRE #NZvIRE #NZLvIRL pic.twitter.com/1nVwKkFcm8

— Brett Igoe (@brettruganalyst) July 9, 2022

Dès qu’ils le peuvent, les Irlandais se mettent en ordre de marche pour perturber les Néo-Zélandais et faire jouer leurs avants. Dotés de "bonnes mains", les Beirne, Ryan, Doris et autres Furlong sont autant indispensables en attaque que les trois-quarts irlandais. Le doublé de Porter illustre cette stratégie déployée depuis plusieurs années par le staff d’Andy Farrell. Symbole éclatant de cette série, Josh Van der Flier est le soleil de la troisième ligne verte.

Impressionnant au plaquage (21/21 lors du second acte), le flanker du Leinster déploie une activité à fort rendement sur chacune de ses apparitions. Comme Sexton, l’Irlande devra compter sur un grand Van der Flier pour partir de Nouvelle-Zélande avec un deuxième succès.

Occuper intelligemment

Les Irlandais le savent, ils ne gagneront pas le bras de fer néo-zélandais s’ils ne concrétisent pas leur supériorité territoriale. Lors de la première rencontre, les Verts ont terminé la rencontre avec 60% d’occupation et 42 points encaissés. Minés par des pertes de balles et des scories dans leur jeu, les Irlandais s’étaient fait prendre en contre ce jour-là. Les All Blacks avaient également fait parler leur créativité et leur rapidité d'exécution pour punir le XV du Trèfle.

Une semaine plus tard, les protégés d’Andy Farrell réglaient la mire en étant bien plus précis dans leur ligne d’attaque. Plus cliniques, et privant de ballon les Blacks, les Verts ont mis les têtes néo-zélandaises sous l’eau. Dans la même rencontre, les Irandais ont plaqué 166 fois contre 100 pour les Néo-Zélandais. Avec une défense de fer, dans le camp des Blacks, les Irlandais ont trouvé la recette gagnante pour battre les hommes en noir… Assez pour rééditer l’exploit ?

Par Clément LABONNE

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?