Bekov : "Mon oncle ukrainien prépare des cocktails Molotov dans sa cave"

  • International - Nikita Bekov (Russie)
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INTERNATIONAL - Le deuxième ligne de Blagnac Nikita Bekov est international russe, né d’un père russe et d’une mère ukrainienne. Littéralement déchiré par les évènements qui concernent ses deux pays, l’avant blagnacais de 26 ans et aux 4 sélections se dit "sous le choc" et tremble pour ses proches restés au pays.

Vous êtes international russe, votre père est russe et votre mère ukrainienne. Comment vivez-vous la guerre qui frappe vos deux pays de cœur ?

Je suis très, très touché. Je n’arrive pas à croire ce que je vois en fait. Je ne pensais pas que l’on pouvait en arriver là. J’ai de la famille des deux côtés de la frontière et j’ai surtout très peur pour celle qui vit en Ukraine, du côté de ma mère. Je les ai au téléphone trois à quatre fois par jour. D’une manière générale, je le vis très mal. Je reçois néanmoins des tas de messages de soutien depuis trois jours, depuis que la guerre a commencé. C’est compliqué. C’est vraiment compliqué et je ne pense qu’à ça en ce moment. Le rugby, c’est loin…

Où sont vos parents ?

Ma mère est à Paris avec ma petite sœur, et mon père est en Russie. Il vit dans le sud du pays, pas loin de la frontière ukrainienne, à côté de Rostov. Ma famille ukrainienne, elle, vit dans la ville de Poltava. C’est à 300 kilomètres à l’est de Kiev. Donc du côté russe, et pas loin de la frontière.

Que vous racontent vos proches restés en Ukraine ?

Ma marraine est enfermée dans son appartement au nord de Kiev alors que les combats ne sont qu’à quelques kilomètres de chez elle. Mon cousin est avec ses grands-parents, ils sont enfermés dans une cave depuis deux jours parce que les sirènes n’arrêtent pas de retentir. Enfin, j’ai mon oncle qui est chez lui pour l’instant. Mais il fabrique des cocktails molotov dans sa cave, et se dit prêt à aller combattre si les troupes russes arrivent dans la ville. C’est inconcevable. C’est pour ça que je suis sous le choc depuis trois jours. Je n’arrive pas à comprendre comment on en est arrivé là. Ce sont des lieux où j’ai vécu. Pour moi, c’est comme si la guerre arrivait à Paris ou à Toulouse, en France quoi. Je suis choqué.

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