Mamuka Gorgodze : "Il me fallait détester mes adversaires pour être plus fort"

  • Gorgodze avec la Géorgie lors du Mondial 2015
    Gorgodze avec la Géorgie lors du Mondial 2015
  • Vasil Lobzhanidze (Géorgie) face à la France.
    Vasil Lobzhanidze (Géorgie) face à la France.
  • Mamuka Gorgodze (Montpellier)
    Mamuka Gorgodze (Montpellier)
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INTERNATIONAL - À 38 ans, Mamuka Gorgodze (72 sélections) est aujourd’hui retourné vivre en Géorgie. Membre de la fédération géorgienne, il revient pour nous sur les dernières bonnes performances des Lelos et évoque quelques morceaux de son immense carrière…

Il y a deux ans, vous mettiez un terme à votre carrière professionnelle. Quelle est votre vie, aujourd’hui ?

Je suis revenu au pays et j’ai intégré le board de la fédération géorgienne. J’ai une petite vie tranquille, quoi…

Le rugby vous manque-t-il ?

Pas plus que ça... Mais je continue à faire du sport de manière quotidienne. J’ai une salle de muscu à la maison, je fais aussi du "cross fit"… Je n’ai pas pris un seul kilo depuis l’arrêt de ma carrière.

L’équipe de Géorgie a battu la sélection italienne (28-19) lors de la dernière tournée de juin. Comment expliquez-vous ce bon résultat ?

Le match contre l’Italie était super important car il nous a permis de battre pour la première fois une grande nation du rugby, laquelle avait d’ailleurs battu le pays de Galles pendant le Tournoi des 6 Nations (21-22). […] Cette rencontre, on l’a disputée à Batumi, au bord de la mer noire : c’était un truc de dingue, il y avait 20 000 personnes au stade et une ambiance extraordinaire… Les gens adorent les Lelos, ici. Le rugby devient de plus en plus populaire en Géorgie.

Les Lelos ont prouvé ces derniers temps qu’ils savaient aussi marquer par l’intermédiaire de leurs trois-quarts. Est-ce surprenant, à vos yeux ?

Les choses changent, dans notre rugby. En novembre dernier, les Français ont d’ailleurs pu le constater puisqu’ils ont été accrochés jusqu’au bout à Bordeaux. Mais l’arbitre n’a pas été très gentil avec nous ce jour-là et le score n’aurait pas dû être aussi lourd (41-15)… […] Dans la foulée, on a même fait match nul contre les Fidji (15-15). Mais c’était la grosse équipe des Fidji ! Il ne leur manquait que Radradra !

Vasil Lobzhanidze (Géorgie) face à la France.
Vasil Lobzhanidze (Géorgie) face à la France.

Quid du style de jeu, alors ?

On est moins performants devant que derière, à l’heure actuelle. Notre ligne de trois-quarts est vraiment très belle : contre la France et l’Italie, elle a même marqué des essais en première main, sans le moindre ruck au préalable, ce qui est très rare chez nous.

Comment expliquer la montée en puissance du rugby géorgien ?

Déjà, on bosse dur et on affronte plus régulièrement les grandes équipe du circuit international. Et puis, le rugby géorgien doit beaucoup à son mécène, Bidzina Ivanishvili (ancien premier ministre du pays et actuelle 300 ème fortune mondiale, N.D.L.R.). Chez nous, il a mis des dizaines et des dizaines de millions dans le rugby : il a construit des stades, des terrains d’entraînement… Il nous faut le remercier.

Parlez-nous un peu de vous, à présent. Y avait-il un joueur que vous n’aimiez pas affronter sur un terrain de rugby ?

Les joueurs étaient tous très forts en Top 14. Mais je n’ai jamais flippé au rugby. De toute façon, il me fallait détester tous mes adversaires pour être plus fort.

Faisiez-vous peur à certains joueurs ?

Ce serait mieux de leur demander à eux, non ? (rires)

Mamuka Gorgodze (Montpellier)
Mamuka Gorgodze (Montpellier)

Et quel rapport aviez-vous avec les arbitres, alors ?

A la fin de ma carrière, j’étais bien avec tous les arbitres du circuit professionnel. A Toulon, Bernard Laporte m’avait beaucoup fait progresser sur la discipline et là-bas, je passais cinq ou six matchs sans prendre la moindre pénalité…

Vous souvenez-vous de votre premier jour en France ?

Je suis arrivé à Montpellier en 2005, à tout juste 21 ans. Les trois premières années ont vraiment été très difficiles mais après ça, la France est devenue comme un deuxième pays pour moi. Elle m’a ouvert les bras et beaucoup donné. Je n’oublierai jamais Montpellier et Toulon…

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