Le Japon, une nation en perte de vitesse
INTERNATIONAL - Depuis la fin de la Coupe du monde 2019 et un quart de finale prometteur, le Japon semble avoir un peu de mal à confirmer ses belles performances. Battu lourdement contre les Anglais, le week-end dernier, le futur adversaire des Bleus n’est plus tout à fait cet outsider menaçant des années précédentes.
Ils avaient créé l’exploit lors de la Coupe du monde 2015, après une victoire 34-32, contre l’Afrique du Sud lors du premier match de poule. Eddie Jones alors sélectionneur de la sélection Nippone avait déclaré ce jour-là, "C'est un résultat fantastique, on a travaillé vraiment dur pour y arriver. Aujourd'hui, ce n'est que le début, on veut aller en quarts de finale, on joue contre l'Écosse dans quatre jours, mais ce résultat reste un exploit incroyable pour le rugby japonais". Ils ne verront finalement pas les quarts de finale, mais le Japon entame sa marche en avant au sein des grandes nations du rugby mondial.
Quatre ans plus tard, lors de la Coupe du monde 2019, organisée sur son territoire, le Japon réalise le double exploit de battre tour à tour l’Irlande puis l’Écosse, et termine premier de son groupe de qualification. Cette fois-ci, le peuple japonais tient enfin son quart de finale, et retrouve les Sud-Africains, sa première proie des grosses nations. Malheureusement pas de troisième exploit dans cette édition 2019, les Japonais s’inclinent 03-26 contre le futur champion du monde.
"Au final, je suis fier de mon équipe, de leur courage, de leur ténacité, de leur incroyable détermination. Les deux derniers plaquages montrent à quel point on est un groupe soudé. Je veux également remercier les fans. On n'en serait pas là si on n'était pas soutenues par tout le pays. Ils ont été absolument merveilleux. Je suis fier de ce que l'on a réalisé sur cette Coupe du monde", avait déclaré déçu mais fier, le sélectionneur Jamie Joseph à l’issue de la rencontre.
Une traversée du désert
Si l’issue de cette compétition laissait envisager un avenir prometteur, la réalité en est tout autre. En treize rencontres depuis le mondial, c’est dix défaites et trois petites victoires contre des nations de second rang comme le Portugal ou l’Uruguay. Le sélectionneur d’origine néo-zélandaise Jamie Joseph, qui avait prolongé en 2019 pour un nouveau mandat le conduisant jusqu’en 2023 avait déclaré quelques jours avant d’affronter la France cet été :
"En deux ans et demi, nous avons joué cinq ou six matches. Nous sommes très loin derrière en termes de test-matches joués ensemble, et cela est aggravé par les blessures de nos joueurs clés. On n'est pas en avance sur le planning (en vue du Mondial 2023, ndlr), mais il faut faire avec ces circonstances."
Des mauvais résultats qui pourraient s’expliquer donc par le manque de rythme et d’automatisme dû aux peu de rencontres disputées. Depuis 2019, le Japon a joué seulement treize matchs, quand une nation comme la France, en a disputé vingt-neuf. Les Brave Blossoms en grande perte de vitesse n’ont plus une seule victoire contre une top écurie du circuit mondial, depuis leur dernier succès contre l’Écosse durant la phase de poule de la Coupe du monde 2019.
Plus important encore les récents résultats de la sélection japonaise, futur adversaire des Bleus, ont de quoi inquiéter. Battue 31-38 contre une équipe bis de la Nouvelle-Zélande, qui n'a pas proposé grand chose, en ouverture de la tournée d’automne, elle a surtout sombré ce week-end, (52-13), contre un XV de la Rose qui avait à cœur de se racheter après sa défaite initiale contre l’Argentine. La prochaine rencontre pour les Nippons sera face au XV de France de Fabien Galthié qui reste sur une victoire contre l’Afrique du Sud et une série d’invincibilité de douze matchs, la tâche risque donc d’être une nouvelle fois ardue pour le XV japonais.
Par Ghyslain Le Roy
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