Duel de légendes : Smith - Betsen, les plaqueurs implacables

Par Rugbyrama
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INTERNATIONAL – Ce duel de légendes nous emmène aujourd’hui sur les flancs de la mélée avec deux plaqueurs redoutables, et redoutés, qui ont marqué les années 2000. D'un coté Serge Betsen, soldat, au sens du sacrifice élevé et à la technique de plaquage reconnue, et de l'autre George Smith, un des troisième-ligne les plus complets de l'histoire, au sommet de la polyvalence.

Le CV :

Serge Betsen découvre le rugby à Clichy, à 12 ans, à peine arrivé en France, et se prend de suite d'affection pour le plaquage, ''l'essence meme du rugby'' pour lui. C'est à 18 ans qu'il débarque à Biarritz en sport-études, et signe au Biarritz Olympique. Le natif de Kumba (Cameroun), est naturalisé français en 1994, l'année où il joue ses premiers matches en Top 14 avec le club basque. A l'aise dans les taches de combat, et de conquête, le jeune Serge se fait remarquer et décroche sa première cape en avec le XV de France, face à l'Italie en 1997, la première de ses 63 sélections avec le maillot frappé du coq.

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Il porte le maillot des Barbarians français en 1999, mais c'est en 2000 qu'il commence à cumuler les feuilles de matches en bleu. Deux ans plus tard, il s'impose en tant que titulaire au poste de 3e ligne lors du VI Nations, inscrivant trois essais et décrochant avec le XV de France, un Grand Chelem. En fin de saison, il est champion avec le Biarritz Olympique. Un Brennus qu'il remportera à trois reprises avec les Rouge et Blanc (2005 et 2006).

Après deux défaites en demi-finale lors des coupes du Monde 2003 et 2007, Betsen prend sa retraite internationale. En club, il quitte le BO en 2008 pour se lancer dans une nouvelle aventure anglaise, chez les London Wasps. Une épopée de quatre ans, à l'issue de laquelle, ''le sécateur'' prend sa retraite à 38 ans.

⭐️ Legendary @wallabies status

5️⃣ Top 5 RWC moments for Australia stalwart and icon George Smith

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— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) December 17, 2020

George Smith grandit dans la banlieue de Sydney, et fait preuve de précocité puisque qu'il honore sa première sélection avec les Wallabies, au Stade de France, dans une victoire face aux Bleus (13-18) à seulement 20 ans. Eddie Jones le fait venir aux Brumbies en 1999. Avec ses dreadlocks, il s'impose comme un cadre dans l'équipe championne du Super 12 à trois reprises (2000, 2001, 2004). En parallèle, il participe à la coupe du Monde 2003, où il s'incline en finale face à l'Angleterre de Wilkinson, ainsi qu'à la coupe du Monde 2007.

Il décide en 2010 de se tourner vers l'Europe en 2010, après près de 130 matches sous la tunique de la franchise des Brumbies. Direction Toulon, le premier de ses 5 clubs en Europe. Au Japon, chez les Sunthory Sungoliath, il remporte les championnats en 2012 et 2013, et continue de jouer en Europe, notamment en Top 14. au Stade français et à Lyon. Mais aussi chez les Wasps, avant de retourner en Australie chez les Reds, pour jouer ses derniers matches de Super Rugby (164 matches au total).

C'est dans l'ambitieux club de Bristol que George Smith prend sa retraite en 2019, à presque 40 ans, après avoir connu huit clubs et plus de 350 matches en professionnel. Des chiffres impressionnants qui ne comptent pas ses 111 sélections avec l'équipe d'Australie et ses 6 apparitions sous le maillot des mythiques Barbarians.

Redoutables en défense

Quand ils entendent ces deux noms, tous les ouvreurs des années 2000 tremblent d'effroi. Entre ''le sécateur'' et ''Mr. Régularité'', il y a plusieurs points communs. Tout d'abord leur physique, assez proches au niveau du gabarit entre les 98 kgs pour 1,83m de Betsen, et les 103 kgs de Smith, qui culmine aussi au mètre 80. Ensuite, leur passion pour la défense sur l'homme. Ronan O'Gara, Johnny Wilkinson pour l'un, Andy Ellis et Paul Sackey pour l'autre. Les deux flankers ont laissé des traces chez leurs adversaires directs. Considéré comme le meilleur plaqueur du monde, à son apogée, Serge Betsen, aussi connu sous le surnom de ''Faucheuse'', était redouté pour ses plaquages au ras du sol, dans les chevilles.

La paire de troisième-ligne qu'il a formé avec Thierry Dusautoir lors de la coupe du Monde 2007, avait de quoi faire trembler. À Cardiff, face aux All-Blacks, Serge Betsen se sacrifie, comme il en avait l'habitude, en s'assommant sur le coude de Joe Rokocoko dès la 4e minute de jeu. Outre ses montées rapides, Betsen était aussi efficace en touche, même s'il laissait volontiers Imanol Harinordoquy, coéquipier au BO et en Bleus, briller dans cet exercice.

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George Smith a aussi marqué les esprits avec des gros plaquages, souvent à l'épaule, surement un héritage qu'il doit à ses origines tongiennes. Mais là où le Wallaby a été déterminant pendant près de deux décennies dans le monde professionnel, c'est bien dans les rucks, où ses mains ont gratté bons nombres de ballons (ou de pénalités). Modèle pour les David Pocock et Michael Hooper, avec qui il a joué ensuite, Smith était lui, plus complet offensivement que son homologue français.

Une vitesse, une puissance et une grande dextérité font de George Smith l'un des meilleurs flankers de l'histoire. Capable de gratter, raffuter, percuter et meme intercepter. Célèbre pour ses dreadlocks, il se les rase en 2006 pour les vendre aux enchères au profit de la lutte contre le cancer, chez les enfants. Contrairement à Samson, il n'en perd pas sa force pour autant, et peut surtout évoluer à plusieurs postes. Flanker, numéro 8, mais aussi deuxième-ligne ou centre, le natif de Manly est très surprenant. Niveau offensif, la palette de Serge Betsen est plus maigre, mais il a su lui aussi se montrer opportuniste pour conclure les actions, et signer un doublé contre l'Irlande lors du Tournoi 2002, ou encore un essai sublime contre l'Ecosse à la coupe du Monde 2003.

BON ANNIVERSAIRE @MagneOlivier1 ?
90 sélections avec @FranceRugby et toujours au top ! pic.twitter.com/vAveefjxaZ

— World Rugby FR ?? (@WorldRugby_FR) April 11, 2020

L'avis de Rugbyrama

Chacun des deux ont leurs qualités, et leur longévité parlent pour eux. En club, entre la fidélité de Betsen et l'envie toujours plus grande de se challenger, de Smith, on tient aussi deux modèles différents du rugby professionnel. Les deux auraient été très complémentaires dans une troisième-ligne, mais, à qui les auriez vous associé ?

Par Jules Poquet

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