Duel de légendes : Caucaunibuca – Campese, chasseurs d’essais

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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INTERNATIONAL – Ce duel de légendes nous emmène aujourd’hui aux antipodes avec un duel d’artistes, qui ont fait souffrir pas mal de défenses en bout de ligne. D’un coté Rupeni Caucaunibuca, un funambule dans un corps de déménageur, et de l’autre David Campese, attaquant élégant, qui a popularisé le ‘’pas de l’oie’’. Deux époques différentes mais l’envie commune de plonger dans l’en-but.

Le CV :

Rupeni Caucaunibuca : Originaire de la province de Bua aux Fidji, Rupeni Caucaunibuca démarre le rugby, comme beaucoup de ses compatriotes, sur les plages de l’archipel. Sa vitesse est remarquée dans sa jeunesse, où il pratique l’athlétisme. Il tape dans l’œil des sélectionneurs fidjiens à VII à l’age de 20 ans et impressionne rapidement. ‘’Caucau’’ part ensuite jouer en Nouvelle-Zélande, pour la province de Northland où il s’illustre en signant 17 essais en 21 rencontres, de quoi lui ouvrir les portes du Super Rugby et des Blues, avec lesquels il est champion en 2003, et inscrit 15 essais en 14 rencontres.

Il débarque à Agen en 2004 avec son mètre 80 et ses 110 kgs. Dès son arrivée en Top 14, il termine meilleur marqueur avec 16 essais. En 2005-2006, il régale le stade Armandie de ses courses chaloupées et raffuts, et finit une deuxième fois meilleur marqueur du jeune Top 14 avec une unité de plus (17 essais). Cette saison voit l’Agenais être couronné meilleur joueur du championnat, il n’a jamais semblé aussi fort, pourtant c’est le début des problèmes pour lui. Des retards en sélection et à la reprise en club, un contrôle positif au cannabis, et Agen le met au placard. Il ne reviendra qu’à Toulouse en qualité de joker médical, pour un véritable pari. Pari gagnant puisque le puissant fidjien, plus souvent replacé au centre, est champion de France avec le Stade Toulousain (2011).

En fin de carrière, il rentre en Nouvelle-Zélande pour une courte pige avec Northland avant de terminer sa carrière dans l’anonymat, avec seulement 8 sélections avec les Fidji (pour 10 essais inscrits). Au total, en à peine plus de 10 ans de carrière, ‘’Rups’’ a franchit la ligne d’en-but 115 fois.

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David Campese : Il grandit en Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et commence le rugby au poste d’arrière. La première de ses 101 sélections, il la joue en 1982 contre les All-Blacks et score deux essais sur ses deux premiers matches, de belles promesses pour un ailier élégant qui terminera sa carrière internationale en 1996, avec 63 essais au compteur, record chez les Aussies. En 1989, il est nommé dans le XV de la décennie 1980, aux cotés de Blanco, Sella ou encore Kirwan. Il est aussi le premier à avoir franchi la barre symbolique des 100 sélections chez les Wallabies, et a, terminé sa carrière à VII, où il ramène une médaille de bronze du mythique tournoi de Hong Kong à 36 ans.

Participant à trois coupes du Monde avec les Wallabies, il remporte l’édition de 1991 après un tournoi impressionnant où il est désigné meilleur joueur, et c’est tout logiquement qu’il intègre le Hall of Fame IRB en 2013.

Des coups d’éclats en coupe du Monde

C’est en 2003, lors de la Coupe du Monde en Australie que le grand public découvre Rupeni Caucaunibuca, face au XV de France. Décalé sur son aile, l’ailier dépose Aurélien Rougerie avant d’éliminer Nicolas Brusque pour un exploit personnel de 70 mètres. Les Fidjiens s’inclinent lourdement (61-18) mais ‘’Caucau’’ frappe fort, au propre comme au figuré. Il s’accroche avec Olivier Magne, lui assenant un coup de poing, sanctionné seulement d’un carton jaune à l’époque. Ce geste d’humeur ne passe pas auprès de World Rugby, qui le suspend pour deux matches. De retour pour le dernier match de poule, décisif pour la qualification, face à l’Écosse, Caucaunibuca continue d’impressionner avec un doublé alliant vitesse et puissance, insuffisant pour la victoire (22-20) mais assez pour taper dans l’œil des équipes européennes.

David Campese participe à la première édition de la coupe du Monde en 1987, et se fait éliminer par la France en demi-finale (24-30), malgré un essai inscrit. C’est revanchard qu’il attaque l’édition 1991, en Angleterre. Une coupe du Monde où ‘’Campo’’ va être au sommet de son art avec six essais inscrits et un récital en demi-finale face aux frères ennemis néo-zélandais. Une course en travers mythique pour prendre à revers la défense des Blacks et inscrire le premier essai (6e), puis, après un coup de pied par-dessus de Michael Lynagh, une inspiration géniale, avec une passe par dessus l’épaule pour envoyer Tim Horan derrière la ligne (16-6). En finale, les Australiens battent les Anglais (12-6), que Campese qualifie ‘’d’équipe ennuyeuse’’, et affirme que s’il était anglais, il ‘’voudrait jouer demi d’ouverture car ça serait mon seul moyen de toucher le ballon’’. Un bon client, qui a aussi fait parler de lui en dehors des terrains...

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Des écarts extra-sportifs

‘’France national soccer team ?’’, s’étonnait sur Twitter, l’ex ailier de 58 ans, après le sacre de l’équipe de France de Football en 2018, pointant du doigt les origines des joueurs français, avant de supprimer son tweet. Il fustige aussi le calendrier des coupes du Monde qui ‘’désavantage les petites équipes’’ selon lui, et s’est aussi fait remarquer pour un tweet sexiste : ‘’Pourquoi le Sydney Morning Herald emploie-t-il une fille pour écrire sur le rugby. Elle ne connaît rien à ce sport". Une langue bien pendue pour un joueur qui était déjà hors cadre à l’époque où il jouait.

Rupeni Caucaunibuca ne parle pas beaucoup, mais s’est lui aussi distingué, pas forcément de la meilleure des manières, avec des frasques extra-sportives. Entre ses gros retards à la reprise des entraînements du SUA, ses kilos en trop (plus de 18, en 2010), son test positif au cannabis, ou encore ses sélections refusés au cours de l’été 2005. Des problèmes qui ont handicapé la carrière d’un phénomène qui aurait pu se hisser parmi les meilleurs.

L’avis de Rugbyrama

Si la longévité et le palmarès vont largement du coté de David Campese, la combinaison de vitesse-puissance et centre de gravité très bas a fait de Rupeni Caucaunibuca l’une des armes offensives les plus létales de la décennie 2000. Les deux se rejoignent sur leur imprévisibilité, leur capacité à éliminer leurs adversaires, mais surtout leur attirance pour l’en-but adverse.

Par Jules Poquet

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