Australie - Nouvelle Zélande : le bug de l'an 2000

Par Rugbyrama
  • Justin Marshall auteur d'un essai incroyable lors du "match du siècle"
    Justin Marshall auteur d'un essai incroyable lors du "match du siècle"
  • Jonah Lomu enterre les espoirs australiens dans les arrêts de jeu
    Jonah Lomu enterre les espoirs australiens dans les arrêts de jeu
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INTERNATIONAL - Australie – Nouvelle-Zélande, Wallabies – Kiwi, Noirs – Dorés… Les deux meilleures nations de l’Océanie se retrouvent pour un 170e duel. Et comme à chaque affrontement entre Australiens et Néo-Zélandais, le souvenir du "match du siècle" revient dans les mémoires. Retour sur l’un des plus beaux matches de rugby de l’histoire, il y a 21 ans.

Près de 110 000 supporters se pressent dans les gradins du Stadium Australia de Sydney. Tout le pays vit à l’heure du rugby à XV, traditionnellement moins prisé que le XIII ou le football australien. En ce 15 juillet 2000, la planète ovale retient son souffle avant le premier match du Tri-Nations, ancêtre du Rugby Championship, sans l’Argentine. D’un côté, la meute de John Eales assistée du rugueux George Gregan, de l’autre, les Blacks de Jonah Lomu, revanchards d’une Coupe du monde 1999 ratée par une défaite en demi-finale face au XV de France.

Dès la première minute, le public australien transpire une première fois après un essai de Tana Umaga suite à une interception. Le ton est donné. Sur le coup de pied renvoi, les Blacks écartent à toute vitesse sur Lomu qui traverse tout le terrain avant de donner à Pita Alatini qui s’envole dans l’en-but. 14-0, coup de froid à Sydney. Troisième renvoi et troisième essai néo-zélandais. Sur une combinaison diabolique, Alatini envoie Christian Cullen sous les perches. Les hommes en noir sont déchaînés.

En moins de cinq minutes, la Nouvelle-Zélande croit faire exploser les champions du monde 1999. Mais sur leur première attaque d’envergure, les Wallabies lancent Stirling Mortlock plein champ. L’Australie réagit d’entrée. Dix minutes plus tard, Mortlock rugit à nouveau avec un essai en coin. Les Wallabies sont enfin rentrés dans la partie, les Blacks ne voient plus le jour. Chris Latham s’arrache ensuite dans l’en-but néo-zélandais, 24-19 pour la Nouvelle-Zélande en… 26 minutes. Une orgie de rugby qui n’a pas encore atteint son pinacle. L’ailier australien Joe Roeft conclue ensuite la première mi-temps d’un essai en bout de ligne. Égalité aux citrons.

Jonah Lomu enterre les espoirs australiens dans les arrêts de jeu
Jonah Lomu enterre les espoirs australiens dans les arrêts de jeu

Walker le malheureux, Lomu le magnifique

À peine le deuxième acte débuté, les Néo-Zélandais se remettent la tête à l’endroit et repassent devant grâce à un essai en soliste du demi de mêlée Justin Marshall. Le score évolue ensuite au fil des pénalités, l’intensité retombant progressivement. C’est finalement à la 73e minute que le génial Gregan trouve une brèche et se faufile jusque dans les vingt-deux mètres néo-zélandais. Deux actions plus tard, Jeremy Paul s’écroule dans le coin de l’en-but et croit donner la victoire à son pays.

Le Stadium Australia hurle comme un seul homme en voyant ses Wallabies mener d’un point (35-34) à cinq minutes du terme. Entré pour sa première sélection, Andrew Walker dévisse la transformation et tape ensuite un dégagement peu inspiré, directement dans les bras de l’explosif Cullen. Les Blacks, réputés pour leur rugby spectaculaire, sont méthodiques et appliqués pour avancer pas à pas dans le camp australien et obtenir une précieuse pénalité.

Après une longue séquence de jeu au large, le ballon arrive finalement dans les mains de Lomu qui raffûte Latham et crucifie tout un pays à trente secondes du terme. Victoire néo-zélandaise, désillusion australienne conclue par les mots de John Eales, "fier d'avoir joué le plus grand match l'histoire du rugby". Malgré cette défaite épique, les Australiens iront ensuite s’imposer en Nouvelle-Zélande au retour (23-28) et remporteront leur premier Tri-Nations.

Par Clément LABONNE

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