Australie : chef d’oeuvre en péril

  • Bernard Foley (Australie) face à l'Ecosse - le 18 octobre 2015
    Bernard Foley (Australie) face à l'Ecosse - le 18 octobre 2015
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INTERNATIONAL - Les Wallabies, deux fois champions du monde, n’en finissent plus de décliner. Une victoire au Stade de France serait un exploit.

L’Australie n’est plus un épouvantail. Samedi soir, elle me redeviendra peut-être, on ne veut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais c’est un fait, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous constatons que les observateurs placent les Wallabies clairement un cran en dessous des All Blacks et des Springboks, et même des Français et des Anglais. En août dernier, les joueurs de l'Île Continent se sont retrouvé à la septième place au classement World Rugby, un rang synonyme de disgrâce pour la nation deux fois titrée en Coupe du Monde.

Fin octobre, ils avaient carrément chuté à la neuvième place, on ne trouve plus les mots pour qualifier ce désastre. Il y a un an déjà, l’Australie avait vécu un automne à zéro victoire en tournée automnale, ce qui n’était plus arrivé depuis 1976. Une statistique qui tintait comme une fin de cycle. Les plus anciens se souviennent que naguère, les Wallabies n’étaient pas considérés comme une nation majeure. Ils le sont devenu au début des années 80, avec le fameux Grand Chelem de 1984 conduit par Alan Jones (entraîneur) et Andrew Slack (capitaine). Depuis, ils avaient toujours maintenu leur rang dans l’aristocratie planétaire, avec quelques passages à vide peut-être, mais jamais de cette ampleur.

Foley, symbole d'une époque

C’est peu dire que ces Australiens se présenteront à Paris sans confiance excessive. La semaine passée, ils se sont néanmoins imposés en Écosse 16 à 15, mais en marquant un seul essai contre deux, et avec un buteur adverse qui manque une pénalité "abordable" à la dernière minute. Le pauvre sélectionneur Dave Rennie risque de terminer son mandat avec le pire pourcentage de victoires de l’ère professionnelle. Ce dernier a pourtant des références. Néo-zélandais de naissance, il conduisit naguère les Chiefs à la victoire en Super Rugby en 2012 et 2013 et Glasgow à une finale de Ligue Celte (en 2019). Difficile de le voir comme un minus. Mais il n’a visiblement pas le " matériel " de ses prédécesseurs.

La preuve, en plein Tournoi des Quatre nations sudistes, l’été dernier, Rennie a rappelé le demi d’ouverture Bernard Foley, 33 ans, qui n’avait plus été sélectionné depuis trois ans et qui s’était exilé au Japon. Naguère, les Australiens se refusaient à faire jouer des joueurs partis chercher fortune à l’étranger, mais cette digue a cédé voici quelques années. Le pays ne parvient plus à former, et surtout à garder des jeunes talents. Le deuxième ligne Will Skelton qui joue à La Rochelle est un exemple parfait. Il est parti à 25 ans pour l’Angleterre (aux Saracens), il a été privé de sélections pendant cinq ans avant d’être rappelé en 2021. Ses performances en club étaient tellement énormes…. Mais il est aussi le visage du déclin rugbystique de sa nation.

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