Basilaia : "J’ai dit aux Ukrainiens : donnez-moi un fusil, je resterai avec vous"

Par Rugbyrama
  • Dimitri Basilaia
    Dimitri Basilaia
Publié le Mis à jour
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Ancien international géorgien (38 sélections), il vit à Kiev où il a décidé de participer à la lutte contre la Russie. À 36 ans, l’ancien numéro 8 de Valence-d’Agen, d’édimbourg ou encore de Perpignan nous parle de son combat pour défendre l’Ukraine, de l’engagement des rugbymen et de ses espoirs pour la suite.

Comment avez-vous réagi à au déclenchement de la guerre ?

Quand la guerre a commencé le 24 février, j’ai été impressionné par la réaction des Ukrainiens. C’était un pour tous, tous pour un. C’était étonnant. La panique est vite passée et il y a eu une grande détermination qui a émergé. Ils ont commencé à construire des barricades, on a vu le maire de la ville, le boxeur Vitali Klitschko, prendre les armes, les acteurs se sont publiquement mobilisés… Quand j’ai vu à quel point les gens étaient unis, je me suis dit que je devais rester à leurs côtés. En tant que Géorgien, j’ai connu les invasions russes de 1990 et 2008. J’en ai marre de vivre à côté de ce voisin, je n’en peux plus. Surtout quel’Ukraine a toujours été le premier pays à aider la Géorgie quand elle était attaquée. Au début, les gens se posaient des questions à mon sujet, il y avait un peu de méfiance. Il y en a qui m’ont même interpellé en me demandant ce que je faisais. Je leur ai répondu : "Je reste ici pour vous aider, c’est notre guerre, donnez-moi un fusil et je resterai avec vous." Heureusement, dans le quartier, tout le monde me connaît.

Que faites-vous au quotidien pour participer à la lutte ?

J’ai décidé de maintenir mon restaurant ouvert afin de cuisiner des plats que l’on distribue aux civils, aux maisons de retraite, aux personnes handicapées. On se sert aussi de l’établissement pour recueillir et fournir des médicaments. Une partie des gars de mon équipe les amène et il y a les femmes qui gèrent les commandes. Et l’on vient de décider d’ouvrir un deuxième restaurant. Tout le monde ferme, nous, on se développe (sourire). Le premier était situé sur la rive droite du Dniepr où il y a le centre-ville. Nous en avons désormais un deuxième à gauche du fleuve. Les civils s’organisent tout seuls, c’est assez épatant. Dès les premiers jours, nous avons aussi fait des patrouilles afin de débusquer les saboteurs et les subversifs. Ce sont ceux qui travaillent pour l’ennemi. Ils font notamment des croix pour indiquer les bâtiments à bombarder à l’armée russe. Nous traquons ces personnes. Chacun fait ce qu’il peut pour défendre la capitale.

Interview à lire en intégralité sur midi-olympique.fr

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