Un Szarzewski chez les Kiwis

  • Dimitri Szarzewski et son fils Hugo.
    Dimitri Szarzewski et son fils Hugo.
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CORONAVIRUS - INTERNATIONAL - Au début du mois de février, Dimitri Szarzewski a accompagné son fils Hugo, 16 ans, en Nouvelle-Zélande où ce dernier doit étudier durant sept mois. Objectif : vivre à l'heure du rugby et découvrir la culture maorie. Las, le Covid-19 frappe aussi le pays au long nuage blanc...

Même si la Nouvelle-Zélande est moins touchée que d'autres pays par le coronavirus avec 142 cas à la date du 24 mars, les autorités du pays au long nuage blanc sont convaincues que ce chiffre risque d'exploser si des mesures drastiques ne sont pas prises. Aussi, Jacinda Ardern, la Première Ministre, a donc ordonné le confinement général à compter de mercredi soir pour endiguer la propagation de l'épidémie de Covid-19.

Un coup dur pour le fils de Dimitri Szarzewski. Depuis le début du mois de février, Hugo, 16 ans, demi d'ouverture des Cadets Alamercery du Racing 92, a posé ses valises de l'autre côté du globe. "Hugo est un dingue de rugby, explique l'ancien talonneur international (83 sélections). De par ma carrière, il a toujours plus ou moins baigné de dedans. Et depuis qu'il est petit, il veut devenir rugbyman professionnel. C'est son rêve. Depuis plusieurs années, je réfléchissais donc à l'envoyer à l'étranger car c'est une expérience très enrichissante. Personnellement, j'ai souffert par exemple dans ma carrière de ne pas parler anglais couramment."

Et puis, le temps s'est accéléré. Dimitri Szarzewski a parlé de son projet à Régis Lespinas, ancien joueur du Lou, de Brive ou encore de Montpellier. Ce dernier, parti tenter sa chance en Nouvelle-Zélande il y a quelques années, en est revenu avec l'idée de créer des stages d'été au pays des kiwis. "Mais je ne voulais pas envoyer mon fils en colonie de vacances, sourit Dimitri. Je voulais vraiment qu'il passe six mois en immersion totale dans la culture locale." Hugo, de son côté, montre quelques signes d'hésitations. "Au début, il n'était convaincu, raconte son père. Laisser ses amis, son équipe, sa famille, ça lui faisait un peu peur." Et puis, un matin, il s'est levé. A ses parents, il a dit sur un ton affirmé : "je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai bien réfléchi, je veux partir en Nouvelle-Zélande."

Quelques jours plus tard, en collaboration avec Régis Lespinas, plusieurs options s'offrent alors à la famille Szarzewski. Le choix se porte sur la Rotorua Boys High School. "Pour plusieurs raisons, explique Dimitri. D'abord, parce que c'est une vraie terre maorie et que pour la découverte culturelle ça nous semblait opportun. Ensuite, parce que c'est une ville de campagne, une ville thermale, loin de la vie citadine, ce qui est un vrai changement pour Hugo qui a grandit à Paris."

Vu la situation en France, il est mieux là-bas

Le rugby est aussi évidemment au centre des préoccupations de la famille. La discussion s'est engagée avec les responsables de la formation au Racing 92. Objectif : revenir plus fort, plus mature. "Au niveau scolaire, le rugby est une matière à part entière, au même titre que les mathématiques ou la géographie, souligne l'ancien talonneur des Bleus. C'est quand même un gage de qualité. Et puis, il a également pu choisir les matières qu'il souhaitait étudier. Du sport, de l'Anglais, de la Géographie, mais pas seulement. Il a aussi choisi un module sur la culture maorie. Et puis, surtout, tous les jours à partir de 15h00, il est sur le terrain de rugby avec différentes options pour travailler les skills ou faire du renforcement musculaire." Rotorua est un fief de la culture maoris, Hugo va s'y frotter tous les jours sur le terrain. "Ca va l'endurcir", sourit Dimitri.

En 2011, Hugo avait déjà foulé le sol néo-zélandais. C'était pour accompagner son talonneur père durant la Coupe du monde. Cette fois-ci, c'est Dimitri qui a accompagné son ouvreur de fils. Il n'en dit rien, mais sans doute a-t-il eu un petit pincement au cœur. Comme un passage de témoin entre père et fils... "Bien sûr, il y avait un peu d'appréhension, confesse Dimitri. Mais cette expérience lui permettra de revenir plus riche. Si demain, il devient joueur professionnel, tant mieux pour lui. Mais si ce n'est pas le cas, c'est une aventure qui lui aura permis de grandir, de se responsabiliser."

Evidemment, la famille Szarzewski n'avait pas prévu le Covid-19. Depuis ce mercredi, la Nouvelle-Zélande vit à l'heure, elle aussi, du confinement pour quatre semaines. "Vu la situation en France, il est mieux là-bas, juge Dimitri. Nous en avons parlé ensemble au téléphone. Il a préféré rester car il se sent bien là-bas. L'internat reste ouvert. Ils sont une dizaine à rester sur place, notamment des étudiants étrangers." Avec l'espoir que la vie reprenne son cours afin qu'Hugo puisse aller au bout de son rêve et suive éventuellement les glorieuses traces de son paternel.

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