Faut-il bannir une chanson de rugby issue de l'esclavage ? Non, estime Boris Johnson

Par Rugbyrama
  • Boris Johnson
    Boris Johnson
Publié le Mis à jour
Partager :

INTERNATIONAL - Faut-il bannir des stades "Swing Low, Sweet Chariot", chanson mythique des supporters anglais de rugby héritée de l'esclavage? Non, a estimé vendredi le Premier ministre britannique Boris Johnson après le débat lancé par la Fédération.

"Je ne pense pas qu'il devrait y avoir une interdiction d'aucune sorte pour chanter cette chanson", a commenté le Premier ministre conservateur, en marge de la visite d'une école en Angleterre. "Personne, pour autant que je sache, ne semble connaître les paroles, quand je vais à un match de rugby", a-t-il estimé. "Avant de commencer à nous plaindre à propos de "Swing Low, Sweet Chariot", j'aimerais connaître le reste des paroles".

La Fédération anglaise de rugby (RFU) a décidé de se pencher sur ce chant qui aurait été écrit par un esclave américain, Wallace Willis, au milieu du XIXe siècle. Il aurait fait son entrée à Twickenham en 1987, en hommage au joueur de rugby à VII et à XIII Martin Offiah, surnommé "Chariots" en référence au film oscarisé "Les Chariots de feu". Depuis plus de 30 ans, il est entonné par plus de 80.000 supporters lors de chaque rencontre de la sélection anglaise. Mais il fait désormais polémique, dans le sillage des manifestations antiracistes provoquées par la mort du Noir américain George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc. L'ex-joueur noir Martin Offiah a également estimé vendredi que "la chanson ne devrait pas être interdite", même s'il a dit sur la télévision Sky News en comprendre "les implications raciales". Il a en revanche salué l'effort entrepris pour mieux la comprendre.

`

"On peut l'utiliser pour se rassembler et l'utiliser comme un moyen d'en apprendre plus sur les joueurs noirs qui ont représenté l'Angleterre (...). On peut lui donner une tournure positive" a-t-il commenté. "Et avec un peu de chance, la prochaine fois qu'elle sera chantée à Twickenham, elle le sera un peu différemment". Après la dégradation de statues associées au passé colonialiste ou esclavagiste du Royaume-Uni, Boris Johnson s'était déjà élevé contre toute volonté de "réécrire ou censurer le passé".

Il a annoncé lundi la création d'une commission sur les inégalités raciales, appelant à s'attaquer à la "substance" du racisme et pas aux symboles. Le choix pour la présider de sa conseillère Munira Mirza, qui a dans le passé rejeté tout "racisme institutionnel" au Royaume-Uni, a cependant été critiqué.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?