Duel de légendes : Jenkins - Woodcock, pionniers des piliers modernes

Par Rugbyrama
  • Gethin Jenkins vs Tony Woodcock (Duel de légendes)
    Gethin Jenkins vs Tony Woodcock (Duel de légendes)
  • Gethin Jenkins avec les Lions Britanniques lors de la Tournée en Afrique du Sud en 2009
    Gethin Jenkins avec les Lions Britanniques lors de la Tournée en Afrique du Sud en 2009
  • Tony Woodcock en 2013 lors d'un France - Nouvelle-Zélande avec Keven Mealamu
    Tony Woodcock en 2013 lors d'un France - Nouvelle-Zélande avec Keven Mealamu
Publié le Mis à jour
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INTERNATIONAL - Nouveau volet de nos duel de légendes. Et pour la première fois, des piliers sont à l'oeuvre. D'un côté, le Gallois Gethin Jenkins, de l'autre le néo-zélandais Tony Woodcock. Deux CV épais mais aussi des essais mémorables et une activité de tout les instants qui auront rythmé les carrières de ces deux mastodontes du rugby mondial.

Le CV :

Gethin Jenkins : Quand on demande un illustre joueur du XV de Poireau, difficile de ne pas penser au guerrier Gethin Jenkins. Le pilier, né à Llantwit Fardre au nord-ouest de Cardiff, s'est construit un CV bien épais au fur et à mesure de sa carrière. Une carrière qui s'est surtout dessinée chez les Cardiff Blues où Jenkins aura évolué durant 14 saisons entre 2004 et 2012 et entre 2013 et 2018. Entretemps, "Le Melon", comme il était surnommé, aura joué durant une saison à Toulon sous les ordres de Bernard Laporte. En club, Jenkins aura remporté deux Challenge Cup en 2010 et en 2018 et une Coupe d'Europe avec Toulon en 2013. Gethin Jenkins stoppera sa carrière fin 2018.

Mais le prestige du parcours de Jenkins, qui à 40 ans aujourd'hui, réside en équipe nationale où le pilier compte 129 sélections, deuxième joueur le plus capé de l'histoire de la sélection derrière l'éternel Alun Wyn Jones, toujours en activité. Une longue carrière internationale qui s'étend de 2002 à 2016, tout simplement impressionnant. Avec les Dragons Rouges, Jenkins aura remporté quatre Tournoi des 6 Nations dont trois Grands Chelems (2005, 2008 et 2012). Jenkins, c'est aussi quatre Coupes du Monde disputées, de 2003 à 2015. Une présence au plus haut niveau international qui lui aura aussi valu des convocations avec les Lions Britanniques où il comptabilise cinq sélections (mais onze rencontres au total, celles contre les provinces n'étant pas comptabilisées). Mais son adversaire dans ce duel n'est pas en reste.

Gethin Jenkins avec les Lions Britanniques lors de la Tournée en Afrique du Sud en 2009
Gethin Jenkins avec les Lions Britanniques lors de la Tournée en Afrique du Sud en 2009

Tony Woodcock : En effet, Tony Woodcock est lui une légende du rugby néo-zélandais, certes parmi tant d'autres. Mais dans l'ombre des stars de la ligne de trois-quarts des All Blacks, le pilier natif d'Helensville, au nord-ouest d'Auckland, a abattu un véritable travail de sape. Auckland et Woodcock, c'est justement une belle histoire d'amour, qui a duré 13 saisons. Au milieu, le pilier aura vécu une saison avec les Highlanders lors du Super Rugby 2013. Woodcock aura disputé 129 matchs de Super Rugby avec les Blues pour neuf essais inscrits. Mais malheureusement pour lui, le palmarès fut un peu maigre avec un seul titre, le Super 12 en 2003.

Mais quand on est All Black, le palmarès se construit à l'international et Tony Woodcock n'a pas dérogé à la règle. Le pilier, qui a fêté ses 40 ans hier 27 janvier, a remporté deux Coupes du Monde en 2011 et 2015 mais aussi 8 Tri-Nations/Four Nations (2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2012, 2013, 2014). Woodcock est le pilier le plus capé de l'histoire des All Blacks avec 118 sélections et le quatrième plus capé de la sélection derrière McCaw, Mealamu et Read. Là aussi, la carrière internationale fut longue et dense, elle a débuté en 2002 lors d'un match face... au pays de Galles et à Gethin Jenkins qui était remplaçant le 23 novembre 2002 (victoire des Blacks 43-17). Woodcock aura inscrit dix essais avec les All Blacks, avec lesquels il mettra un terme à sa carrière après le mondial 2015, mais un essai en particulier sort forcément du lot.

Tony Woodcock en 2013 lors d'un France - Nouvelle-Zélande avec Keven Mealamu
Tony Woodcock en 2013 lors d'un France - Nouvelle-Zélande avec Keven Mealamu

Un essai pour l'histoire

Les deux piliers ont eu le droit à leur heure de gloire. L'essai de Tony Woodcock est forcément dans toutes les mémoires de nous, français, lors de la finale de la Coupe du monde en 2011 car c'est bien lui qui offre le sacre mondial aux All Blacks. À la quinzième minute de jeu, les néo-zélandais ont un lancer à suivre à dix mètres de l'en-but français. Le ballon va être capté par l'actuel toulousain Jérôme Kaino qui va dévier immédiatement pour Woodcok. Le pilier a un trou béant devant lui entre les deux blocs de saut et peut tranquillement aller aplatir après avoir échappé au plaquage de Nicolas Mas. De quoi boucler une formidable compétition pour Woodcock qui avait débuté toutes les rencontres en tant que titulaire et qui avait presque disputé l'intégralité de chaque match (seulement remplacé à la 44e minute lors du match d'ouverture face aux Tonga).

? With 1⃣ day to go until #RWC2019 kicks off, we give you the most memorable World Cup try scored by a player in the 1⃣ jersey.

Where were you watching when Tony Woodcock crashed over in the 2011 final? pic.twitter.com/yJoFuEesef

— All Blacks (@AllBlacks) September 18, 2019

Gethin Jenkins a lui aussi marqué de somptueux essais. On pourrait mentionner le superbe solo effectué sur 30 mètres lors de la rencontre face à la Namibie lors du Mondial 2011 également. Mais au vu du score final (81-7), il revêtait une faible importance. Par contre, l'essai inscrit en 2005 lors du Tournoi des 6 Nations face à l'Irlande fut bien plus important. Peu après le quart d'heure de jeu, les Irlandais vont se mettre dans l'avancée, Ronan O'Gara est servi et peut dégager son équipe. Sauf que Jenkins, monté à toute vitesse, va contrer le coup du pied du légendaire ouvreur du Tréfle. Un dribbling et 40 mètres plus tard, Jenkins peut aplatir l'essai qui allait envoyer les Gallois au firmament, remportant le Grand Chelem, une première depuis 1978.

? A sensational Gethin Jenkins try, a Gavin Henson drop-goal and a Sidoli-O'Connell scrap...

? We'll be bringing these three things to you tomorrow and much more!

?Wales v Ireland 2005
? @BBCOne Wales, 1:15pm#WALvIRE05 pic.twitter.com/cHH8D7HICk

— BBC Sport Wales (@BBCSportWales) April 10, 2020

La mobilité, caractéristique du pilier moderne déjà à l'oeuvre

Alors que le rugby moderne demande de plus en plus d'activité aux membres de la première ligne notamment les piliers, nos deux acteurs du jour sont des pionniers en la matière. En effet, malgré leurs 120 kilos chacun, les deux joueurs étaient sur tous les fronts. Woodcock était très mobile mais était surtout un habitué aux tâches de l'ombre, en témoigne ses neuf plaquages effectué en finale du Mondial 2011 contre les Bleus. Également très solide dans le secteur de la mêlée, Woodcock a au final que très rarement déçu.

Même son de cloche du côté du Gallois qui avait une très forte mobilité et qui était souvent le premier soutien sur les regroupements. Également très gros plaqueurs, Jenkins avait une très bonne vision du jeu et pouvait même se permettre quelques jeux au pied, lui qui a buté à plusieurs reprises au tout début de sa carrière.

C'est un duel très équilibré donc entre deux piliers au profil très similaires et qui ont évolué sur la même période. Tout semble lier les deux joueurs mais au vu palmarès, l'avantage irait à Woodcock. Mais si l'on parle de science du jeu et d'aura sur le terrain, Jenkins tient la corde. Bref, ce duel est des plus indécis...

Par Kenny Ramoussin

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