Un test historique pour les Makis féminines

Par Rugbyrama
  • FEMININES - Les Makis de Madagascar
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INTERNATIONAL - Vendredi 9 août, l'équipe de rugby à XV de Madagascar disputera son tout premier test contre le Kenya dans le cadre du tournoi de qualification pour la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2021.

Vous connaissez les makis, ces petits "mammifères à museau allongé, au pelage épais et laineux et à queue longue et touffue, qui vivent à Madagascar et sur les îles attenantes", comme dit leur fiche Wikipedia ? C'est le surnom – et l'emblème – des équipes de rugby de Madagascar. Pour quelle raison ? "C'est parce que ces petits lémuriens sont très agiles ; c'est notre point fort !", dit Ravoavahy Lanto Nirina, l'entraîneur de l'équipe nationale féminine à XV de Madagascar.

Lui-même ancien joueur qui a débuté il y a 25 ans, ça fait dix ans qu'il s'est lancé dans l'aventure féminine d'abord en club puis depuis quatre ans avec l'équipe nationale à 7. Avec l'équipe féminine à XV, cela ne fait que trois mois qu'il est aux commandes. Et la prochaine échéance semble énorme : le tournoi de qualification de la zone Afrique pour la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2021.

Quatre équipes – Madagascar, Afrique du Sud, Kenya et Ouganda – vont tenter de décrocher la qualification au terme de trois jours de tournoi les 9, 13 et 16 août prochains à Johannesburg. Pour les Makis, ce sera une grande première. "Ce sera notre premier test international ; et en plus il n'y a jamais eu de qualification en Afrique avant", rappelle Ravoavahy Lanto Nirina.

Beaucoup d'attente dans ce tournoi

Si le pays est plus tourné vers le 7, le XV est un sport qui se développe et Lanto attend beaucoup de ce tournoi de qualification. "En Afrique il y a peu de nations qui pratiquent le XV féminin. Rugby Afrique a eu raison de nous inviter sur ce tournoi. On attend ce moment avec impatience pour savoir où on en est par rapport aux autres et savoir si on a des chances de se qualifier", explique l'entraîneur.

Avant même de rentrer sur le terrain, les Makis féminines ont donc déjà réussi leur coup : faire parler d'elles. "C'est extraordinaire ! On en parle dans les journaux en ce moment. D'ailleurs, à chaque fois qu'il y a une équipe qui se distingue, on en parle et les gens s'intéressent beaucoup. C'est un grand honneur pour moi d'aller là-bas et d'emmener les filles. Ce sera du très, très haut niveau et c'est pour ça qu'on a hâte d'y être !"

Présentation de la délégation Malagasy qui participera à la WOMEN’S CUP 2019 de @RugbyAfrique. Cette épreuve est la phase continentale qualificative pour participer à la WOMEN'S RUGBY WORLD CUP 2021 (Coupe du Monde de Rugby Féminine 2021).#AlefaWMakisXV pic.twitter.com/HMz22moPVP

— MALAGASY RUGBY (@MalagasyRugby) August 5, 2019

Pas encore présent dans le classement mondial

Le revers de la médaille, c'est que l'équipe n'a eu que quelques semaines pour bien se préparer à affronter ses adversaires qui, elles, on déjà une expérience internationale. Au classement mondial World Rugby, l'Afrique du Sud est 11e, le Kenya est 28e et l'Ouganda est 44e. Faute d'avoir eu des opportunités de jeu, Madagascar ne figure pas dans le classement contrairement à la Zambie (35e), à la Namibie (39e), au Zimbabwe (41e) ou au Botswana (42e) qui ont déjà un pied à l'international.

"Le Kenya, notre premier adversaire du tournoi, est naturellement une nation sportive. En ce qui nous concerne, notre gabarit n'est pas notre point fort c'est pour cela que l'on va se rattraper avec notre agilité, notre qualité de jeu, nos qualités techniques et tactiques, notre cohésion qui est très forte. Ça a été un peu compliqué de nous préparer. Je cherche par exemple surtout des filles costaud à mettre en première-ligne. Les lignes arrières sont toutes issues du 7, donc ça va", détaille Lanto.

La nécéssité d'une préparation mentale

L'équipe décollera de la capitale malgache mercredi 7 août et rencontrera le Kenya le 9, l'Afrique du Sud le 13 et l'Ouganda le 16 pour une grande première à chaque fois. "Les filles sont très enthousiastes et ne réalisent pas encore. Elles pensent que cette opportunité de jouer la qualification est un rêve. Je dois travailler beaucoup sur le mental avec elles car si elles s'excitent trop sur le tournoi, je ne sais pas si elles seront assez performantes", explique Ravoavahy Lanto Nirina.

Au quotidien, les joueuses sont femmes de chambre, femmes de ménage, lingères, commerçantes... Pendant le tournoi, elles seront de véritables stars représentant tout un peuple et un espoir de se faire remarquer sur la scène internationale. Pour cela, le staff a mis au point des entraînements drastiques : deux fois par jour, quatre jours par semaine les lundis et mardis, puis les jeudis et vendredis.

"Il y a une très bonne dynamique dans le groupe en ce moment", assure Lanto qui le promet d'ores et déjà : "l'effet de surprise va donner quelque chose !"

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