Décryptage des enjeux électoraux qui agitent les négociations

  • Agustin Pichot (vice-président de World Rugby)
    Agustin Pichot (vice-président de World Rugby)
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INTERNATIONAL - Le 12 mai prochain se tiendront les élections à la présidence de World rugby. Si le ticket Bill Beaumont – Bernard Laporte est favori pour l'emporter, leur opposant Agustin Pichot vient d'accélérer sa campagne. En France, l'année 2020 est aussi celle des élections nationales du rugby.

A World Rugby Pichot muscle sa campagne

Au milieu des dossiers qui agitent actuellement la planète rugby, de nombreux enjeux électoraux sont à considérer au moment d'analyser toutes les négociations en cours. A commencer par World Rugby, qui ouvrira le bal électoral le 12 mai prochain.

Théoriquement deux hommes s'opposent : l'actuel président Bill Beaumont et l'ancien demi de mêlée argentin Agustin Pichot, vice-président de la gouvernance actuelle. L'Anglais, candidat sortant, part avec un temps d'avance, d'autant qu'il a le soutien de Bernard Laporte, déjà président de la FFR et seul candidat à la vice-présidence de World rugby.

Si la tendance leur est favorable, Pichot n'a pas dit son dernier mot. Ces derniers jours, il a notamment enclenché la machine médiatique du côté de la Nouvelle-Zélande, son principal soutien. En Europe aussi, Pichot muscle son jeu pour rattraper son retard.

Ce vendredi, il s'exprime dans les colonnes de Midi Olympique : "World Rugby doit changer, il faut moderniser tout ça. Mais l'establishment a toujours poussé contre moi quand j'ai voulu changer des choses, bouger les lignes, créer des compétitions... ". A-t-il une chance réelle de l'emporter ? "Aujourd'hui, le monde du rugby est divisé. J'imagine que vous avez fait le décompte des voix : c'est du 50-50. Il y a quelques mois, Bernard Laporte m'a dit : " Tranquille, Agustin. Dans quatre ans, tu seras président et moi vice-président." Je lui ai répondu que je ne fonctionnais pas de cette manière. Je ne spécule pas. Les choses que je veux changer, elles doivent l'être aujourd'hui. Pas dans quatre ans. Ma vision et celle de Bill (Beaumont) sont beaucoup trop différentes."

Retrouvez ici l'intégralité de l'interview d'Agustin Pichot

A la Ligue, Revol séduit

A la LNR, les réunions du moment sont les plus chaudes du rugby français et, en toile de fond, se joue la succession de Paul Goze prévue en 2020. Le Catalan, selon les dernières tendances, ne devrait pas candidater à sa propre succession. Ce serait alors un troisième mandat, pour lequel il devrait en passer par une réforme des statuts de la LNR (qui limitent pour l'instant à deux mandats avant de passer la main) et donc par une approbation de la FFR, où on sait Laporte et ses adjoints rarement sur la même longueur d'onde que Goze. Difficile, donc, à envisager.

Qui pour lui succéder ? Au fil des mois, de nombreux noms ont émergé. Certains publiquement, comme Mourad Boudjellal ou Jeff Fontnenau. "Je pourrais effectivement faire partie des primaires " confiait l'Agnenais en plateau télé, dans l'émission Commission de discipline animée par... Mourad Boudjellal.

Réputé proche de Bernard Laporte, Fonteneau n'est pas a écarter. Comme c'est le cas de l'ancien président du RCT, désormais statutairement loin des affaires du rugby mais qui garde un œil sur les évolutions en cours actuellement à la Ligue, pour essayer pourquoi pas d'y rebondir.

Autre personnage du rugby dont le nom revient régulièrement, celui d'Alain Tingaud, dont le nom avait déjà circulé pour les élections de 2016 et qui siège toujours au comité directeur de la LNR.

Toutefois, celui dont le nom remonte avec insistance ces dernières semaines est Pierre-Yves Revol. Également président de la fondation Pierre Fabre, le président du CO est aussi l'ancien président de la Ligue, de 2008 à 2012. Un profil idéal, donc, et qui connaît par cœur les rouages de l'institution.

Ces dernières semaines, il a occupé une position centrale, fédératrice autant que possible, dans les négociations qui se sont tenues à la Ligue. C'est lui, par exemple, qui a emporté l'adhésion de ses pairs en proposant à Paul Goze les deux scénarios de phases finales à disputer cet été.

A la FFR, débat sur le report des élections

A date, il n'y a qu'un seul candidat à la présidence de la FFR, dont les élections sont toujours prévues pour le 3 octobre : Florian Grill, président de la Ligue Île-de-France de rugby et qui s'est lancé dans l'aventure accompagné de quelques noms bien connus du rugby français (Jean-Marc Lhermet, Serge Blanco, Pierre Villepreux, Jean-Claude Skrela...). Face à lui, personne ? Tout du moins officiellement.

Président élu, Bernard Laporte n'a pour l'instant pas officialisé son entrée en campagne. Mais il fait peu de doute que le Gaillacois sera candidat à sa propre succession.

Pour l'instant, bien loin de chercher une première tendance, l'heure est surtout à savoir si l'élection sera bien maintenue au 3 octobre, alors que le Covid-19 est venu perturber la période de campagne. "Notre demande est simple : décaler les élections d’autant de temps que durera le confinement. Pour que les neuf mois de campagne prévus dans le code électoral de la FFR soient effectivement octroyés et que nous ayons le temps d’aller dans tous les territoires, à la rencontre de tous les clubs. Sinon, dans l’exemple d’une interdiction de circuler qui durerait trois mois, il nous manquerait un tiers des clubs. Démocratiquement, ça ne tient pas. Ce serait injuste " se défendait Jean-Marc Lhermet, il y a cinq jours dans les colonnes de Midi Olympique. Henri Mondino (vice-président de la FFR) lui répondait, toujours dans Midi Olympique. "Je ne vois pas pourquoi la Fédération devrait modifier son plan de marche. Les dates des élections ont été fixées en comité directeur à savoir le 3 octobre pour la présidence de la FFR, le 7 novembre pour les Ligues régionales et un mois après pour les comités départementaux. Ceci a certes été décidé avant la crise du Covid-19, mais aujourd’hui nous avons d’autres priorités que de modifier le calendrier électoral. " Sur ce dossier, le ministère des sports aura le dernier mot.

Retrouvez ici l'intégralité de l'interview croisée entre Jean-Marc Lhermet et Henri Mondino

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