Une défaite au goût amer

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Le deuxième test perdu face aux All Blacks à Wellington (14-10) peut laisser des regrets au XV de France. Fébriles en première période, les Bleus sont pourtant passés tout près d'un second succès devant la Nouvelle-Zélande malgré un coaching douteux. Une chose est certaine: il y avait la place.

Une semaine après la victoire de Dunedin (27-22), les Bleus ne sont pas passés loin d'un nouvel exploit en Nouvelle-Zélande. Bien sûr, le résultat final, ainsi que la performance générale, sont encore une fois encourageants après un Tournoi des 6 Nations au bilan décevant. Le XV de France a enfin trouvé des certitudes et un état d'esprit conquérant. Mais le souvenir de Wellington pourra laisser des motifs de frustration... Certes, les All Blacks sont apparus plus déterminés que lors de leur dernière sortie mais cette équipe néo-zélandaise, sans sa magie et son collectif légendaires, était largement à la portée des Bleus. Ces derniers n'ont pas été assez constants et homogènes pour espérer l'emporter. La mêlée française, seul point positif de la première période, s'est notamment désagrégée après la pause alors que le jeu des Bleus devenait plus structuré.

Réveil dans les zones de ruck, affaiblissement en mêlée

Avant la mi-temps, les Néo-Zélandais ont parfaitement maîtrisé les zones de combat. Souvent à la limite du hors-jeu, en isolant systématiquement le porteur du ballon français et en le coupant de ses soutiens, ils ont réussi à arracher des ballons et à mettre leurs adversaires à la faute à plusieurs reprises. Les Français ayant décidé de couvrir rapidement les extérieurs une fois le ballon sorti, les Blacks ont usé de passes redoublées pour casser la ligne défensive adverse et désorganiser le rideau tricolore. De même, les hommes de Graham Henry étaient plus efficaces que les Français dans le jeu au pied. Profitant certainement de l'avantage du vent. Une partition sérieuse qui leur permettait de revenir aux vestiaires avec 8 points d'avance (8-0). Un moindre mal pour les Bleus.

Les Français, qui manquaient alors de munitions exploitables, ont rectifié le tir en deuxième période en rivalisant enfin dans les rucks. Balles en main, ils étaient également beaucoup plus efficaces et entreprenants. Et ils revenaient logiquement au score. Malheureusement, ils étaient affaiblis en conquête. A cause notamment d'un coaching surprenant. Dominés dans la plupart des secteurs de jeu dans le premier acte, les hommes de Marc Lièvremont avaient été impériaux en mêlées fermées. Seul l'arbitrage parfois douteux du Sud-Africain M. Jonker les avait privé de pénalités méritées quand le pack tricolore mettait son homologue au supplice. Une performance qui n'a pas empêché le sélectionneur français de sortir Fabien Barcella et William Servat à la pause, deux des meilleurs joueurs sur la pelouse. Fragilisant au passage l'équilibre de son cinq de devant.

Les absences de Marconnet et Papé

Le remplacement sur blessure de Nicolas Mas à la 65e minute finissait de déstabiliser la première ligne. Et de renverser la domination en mêlée. Fabien Barcella était alors obligé de retrouver sa place sur le terrain et Thomas Domingo de passer à droite. Malgré sa polyvalence, le jeune pilier clermontois est plus à l'aise à gauche. Dans le dernier quart d'heure, le pack des Bleus a souffert et a été enfoncé plusieurs fois. Alors qu'ils avaient réussi à mettre la pression sur leurs adversaires et qu'ils semblaient en position de force, ils n'ont donc pu bénéficier des ballons propres qui leur ont fait défaut pour amorcer des attaques placées.

Dommage, car sur chaque prise d'initiative, ils ont mis les All Blacks en difficulté, comme en atteste l'essai de Cédric Heymans. Une magnifique action sur un premier temps jeu. En ce sens, les Français ont peut-être aussi manqué de créativité et d'audace, comme le réclamait pourtant Emile Ntamack cette semaine. Il faut dire que les conditions climatiques et la pluie qui s'abattait sur Wellington, ne favorisaient pas les attaques classiques. L'absence sur le banc de Sylvain Marconnet, auteur d'un bon match samedi dernier, aussi efficace d'un côté que de l'autre de la mêlée, semble avoir été préjudiciable. De plus, en fin de match, derrière une première ligne en difficulté, Pascal Papé aurait pu être précieux dans ces phases de jeu. Marc Lièvremont avait décidé de se passer de ses services et de choisir parmi les trois deuxième ligne retenus pour ce test, deux joueurs ayant une expérience limitée (Chabal) ou quasi nulle (Martin) du poste. N'était-ce pas un de trop ?

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?