Plus des "bleus" ?

Quel bilan tirer de cette tournée en Nouvelle-Zélande ? Cela dépend du point de vue. Les optimistes retiendront que les Bleus, trois mois après un Tournoi des 6 Nations décevant, ont remporté le quatrième match de leur histoire au pays du long nuage blanc et qu'ils sont passés tout près d'un doublé historique. Le perfectionnistes diront eux que c'est bien "la plus faible équipe all black de l'ère professionnelle" que les Français ont affrontée, comme l'a affirmé la presse néo-zélandaise. Alors où se situe la vérité ?

Un peu entre les deux probablement. Il est vrai que, privée de ses cadres et de ses plus brillants talents, la meilleure équipe du monde a fait bien pâle figure face aux Tricolores. Le pilier biarrot Fabien Barcella concède pour sa part "un bilan mitigé" : "On sortait d'un Tournoi et d'une tournée automnale mitigés et on était à la recherche de références dans l'hemisphère sud. On a réussi à s'approcher d'eux sur deux rencontres mais on ne doit pas s'emballer et se voir trop beau, il leur manquait des joueurs." Face aux Australiens, au complet pour le coup, les Bleus pourraient payer très cher les problèmes dans le jeu aérien, le coaching discutable ou le manque de créativité et d'audace entrevus en Nouvelle-Zélande. L'entraîneur des avants Didier Retière confirme : "C'est vrai qu'il n'a pas manqué grand chose mais il ne faut surtout pas s'en satisfaire et il faut continuer d'avancer."

Lièvremont : "Les joueurs ont grandi"

Du côté du XV de France, on préfère bien sûr voir le verre à moitié plein. Les Bleus n'ont-ils pas remporté le Trophée Dave Gallaher, récompensant le vainqueur des confontations entre France et Nouvelle-Zélande, samedi pour la première fois depuis sa création en 2000 ? En bon capitaine, Thierry Dusautoir met l'accent là-dessus : "C'est une grande source de fierté. C'est historique, de fait. C'est un premier trophée avec cette jeune équipe, il faut en être fier." Bien que tous "déçus" de la défaite lors du deuxième test, ils ont choisi de positiver. Le sélectionneur Marc Lièvremont va même plus loin. Pour lui, son équipe a franchi un palier : "Les Blacks avaient dit qu'on avait gagné une bataille et qu'on allait certainement perdre la guerre. On a quand même gagné la guerre, explique-t-il. Assurément, les joueurs ont grandi. Ils ont montré sur cette série qu'ils étaient capables de rivaliser avec les meilleurs dans des conditions difficiles. J'espère que ces matchs vont leur permettre de se décomplexer, de se dire qu'ils peuvent se mettre au niveau des meilleurs."

Le voyage chez les Wallabies sera un test parfait pour l'équipe de France qui verra, alors, si elle a réellement passé un cap au bout du monde, deux ans et demi après la prise de fonctions du trio Lièvremont-NTamack-Retière. Après la communion néo-zélandaise, les Bleus seront attendus pour leur confirmation.