France A : Durs de la feuille

Par Rugbyrama
  • france a chruchill cup maestri 2010
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Publié le Mis à jour
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Battus par le Canada (27-33), les Bleus n'affronteront pas les Saxons en finale de la Churchill Cup. Nerveux et fatigués, les Français ont cédé face à une feuille d'érable plus rugueuse que jamais... La non-récompense de la domination française en mêlée ajoutant un peu plus de sel sur la plaie.

Faut-il y voir la faute à la longue attente s'intercalant entre les hymnes et le coup d'envoi, en raison d'un micro de juge de touche récalcitrant ? Allez savoir... Toujours est-il que, rudoyés dans le jeu au près par les avants Canadiens, maladroits balle en main, les Bleus réalisèrent sur la pelouse de l'Infinity Park une entame plus que poussive. Ces derniers ne devaient même qu'à une charnière inspirée de tenir le score, à la grâce d'une pénalité et d'un drop de Beauxis. Un drop comme un aveu de l'impuissance des Français à dynamiser le moindre ballon au sol...

Patients et appliqués, les Canadiens donnèrent leur premier coup de semonce à la 11e, suite à une contre-attaque initiée par Mensah-Cocker miraculeusement stoppée par Jean-Pierre Perez. Mais ce que l'on pressentait finit bien par arriver. Sur une énième mauvaise transmission de balle, une perte de Chouly permit aux Canadiens de récupérer un bon ballon aux abords des 22 mètres français, transformé par l'arrière Evans en ballon d'essai pour son compère de la troisième O'Toole (21e). Une réalisation qui eut toutefois le mérite de réveiller les Français, qui répliquèrent immédiatement par Lacroix, mis sur orbite par une jolie redoublée de Beauxis et un débordement de Planté (24e).

Mais le doute n'était jamais loin. Un essai en contre de Kleeberger fut ainsi refusé, après qu'Arias ni Cabannes se soient parvenus à récupérer un pourtant magnifique "petit par-dessus" de Beauxis. Une pénalité de Monro vint toutefois récompenser les louables efforts des Nord-Américains juste avant la mi-temps, ainsi sifflée sur le score plus flatteur que logique de 16-10.

Magic Médard

L'entame de deuxième période ne fit que renforcer ce sentiment... Sur une faute en touche à la 48e, l'ailier Hearn sortait sa botte de sept lieues pour inscrire une pénalité de plus de 55 mètres en coin, avant d'égaliser deux minutes plus tard à peine d'un peu moins de 50 mètres, toujours depuis le coin droit. Une nouvelle fois vexés, les Bleus repartaient alors de l'avant, poussant les Canadiens à la faute sur le renvoi. Mais à la 53e, une nouvelle contre-attaque de Mensah-Cocker parti de ses 22 mètres envoyait Evans dans l'en-but, sans discussion possible cette fois. Un signe évident de la fatigue de fin de saison des français, incapables pour la troisième fois de la partie de trouver l'énergie nécessaire pour passer de la défense à l'attaque...

Acculés, épuisés, dos au mur, sur quoi les Bleus pouvaient-ils se reposer ? Sur leur mêlée, pardi. Las, Beauxis manquait une première pénalité. Puis sur une série de mêlées à cinq mètres, M. Pollock ne prit pas la décision qui s'imposait. Les Canadiens parvenaient même se dégager, pensant avoir fait le plus dur... Mais c'était compter sur un magicien nommé Médard. Revenu le premier sur le ballon, le Toulousain déposait Van der Merwe avant d'accélérer, puis de libérer les Castrais Cabannes et Audrin pour un superbe essai en coin (64e).

Interception fatale

La suite n'était plus que chassé-croisé purement irrespirable. Le Canada reprenait les devants sur une pénalité de Monro. Une réussite à laquelle répliquait Beauxis, des 50 mètres.

Et puis, à la 72e, advint le coup de grâce, alors que dans les deux camps le KO était proche. Sur une transversale de Wisniewski, le ballon parvenait à Arias. Le Parisien temporisait avant de chercher le soutien à l'intérieur pour un essai imparable... Sauf que l'essai fut Canadien. Kleemberger, encore lui, interceptait pour servir, au nez et à la barbe de Wisniewski et Médard, son deuxième ligne Erichsen. Un coup de massue ? Même pas ! Les Bleus repartaient à l'assaut, forts de leur arme favorite, la mêlée. Sauf que M. Pollock ne l'entendait pas de cette oreille, qui considéra la mêlée française, pourtant mille fois dominatrice, avait tourné, avant de ne pas prendre la même décision dix secondes plus tard. Un assassinat arbitral comme une morale en vue du prochain Mondial en Nouvelle-Zélande : même une grande mêlée ne peut pas toujours suffire à faire gagner...

Fiche technique du match :

A Glendale (Infinity park)

Dimanche à 15 heures 30 (heure locale)

3500 spectateurs

France A – Canada 27-33 (MT 16-10)

FRANCE A > 15.Médard ; 14.Arias, 13.Cabannes, 12.Lacroix (21.Wisniewski 63e), 11.Planté (22.Audrin 50e) ; 10.Beauxis, 9.Dupuy (20.Cazenave 63e) ; 6.Perez, 8.Chouly, 7.Nicolas (19.Battut 8e-22e, 63e) ; 5.Vilaceca (18.Suta 50e) , 4.Maestri (cap.); 3.Slimani (17.Baïocco 57e), 2.Genevois, 1.Forestier.

Non entré en jeu : 16.Kayser

CANADA > 15.Evans ; 14.Hearn, 13.Van der Merwe, 12.McKenzie, 11.Mensah-Cocker ; 10.Monro, 9.White ; 7.Kleeberger, 8.Carpenter, 6.O'Toole (20.Dala 57e) ; 5.Erichsen (19.L. Cudmore 32e-40e) , 4.Tait ; 3.Tiedemann (18.Marshall 45e) , 2.Riordan (cap.), 1.Woolridge (17.Dolezel 57e).

Non entrés en jeu : 16.Hamilton, 21.Wilson, 22.Pritchard

FRANCE A

Points > 2E Lacroix (24e), Audrin (63e) ; 1T/2 Beauxis (25e) ; 4P/5 Beauxis (2e, 31e, 50e, 69e) ; 1DG/1 Beauxis (18e)

CANADA

Points > 3E O'Toole (21e), Evans (53e), Erichsen (72e) ; 3T/3 Monro (22e, 54e, 72e) ; 2P/2 Monro (40e, 65e), 2P/2 Hearn (45e, 47e)

Evolution du score : 3-0, 6-0, 6-7, 13-7, 16-7, 16-10 (mi-temps) ; 16-13, 16-16, 19-16, 19-23, 24-23, 24-26, 27-26, 27-33 (score final).

Arbitre : M. Pollock (Nouvelle-Zélande)

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