Défi relevé pour les Bleus

Par Rugbyrama
  • Louis Picamoles France 2009
    Louis Picamoles France 2009
  • France Thierry Dusautoir 2009
    France Thierry Dusautoir 2009
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Les champions du monde sud-africains sont réputés pour posséder le jeu le plus rugueux de la planète ovale. Pourtant, les Français sont parvenus à les dominer physiquement et à les prendre à leur propre jeu pour finalement s'imposer (20-13). Un exploit dans l’exploit.

Toute cette semaine à Marcoussis, on n’a quasiment parlé que de ça. Du jeu des Boks, si rugueux, si âpre, si engagé, si "limite" qu’il ferait peur à un bataillon de légionnaires tout entier. Et toute cette semaine, les Français n’ont cessé de répéter qu’ils savaient à quoi s’attendre, qu’ils se préparaient en conséquence et qu’ils "seraient prêts" même comme l’avait annoncé leur capitaine Thierry Dusautoir.

Promesse faite, promesse tenue. Le public du Stadium de Toulouse l’a vite compris. Dès la première minute de jeu, Lionel Nallet et Bakkies Botha se lançaient quelques "gentillesses" avant que, deux minutes plus tard, Louis Picamoles ne mette le surhumain Schalk Burger "sur le cul" après un tampon phénoménal. Les Tricolores n’ont pas subi face aux champions du monde et ils se sont même payés le luxe de les dominer physiquement.. Avançant sur les impacts, en mêlée, sur les groupés-pénétrants, ce sont eux qui ont imposé leur rythme et qui ont marqué le match de leur empreinte. Le sélectionneur sud-africain Peter De Villiers le reconnaît : "Ils ont mis la main sur le ballon, ils ont gagné le combat au sol et nous avons perdu trop de ballons au contact. Ils ont été meilleurs ce soir (vendredi soir, NDLR)." Quant au deuxième ligne Victor Matfield, il ne pouvait dresser qu'un constat d'échec à la sortie des vestiaires : "Ils ont mis plus d'intensité que nous, ils avaient une seconde d'avance à chaque fois", déplorait-il.

Domination en mêlée

En relevant le défi physique, les Français ont pris les Boks à leur propre jeu, amenés par un Barcella hyper-mobile, un Nallet revenu à son meilleur niveau, un Picamoles super-perforant, un Dusautoir ultra-présent ou un Chabal plus que jamais impact-player. Le troisième ligne Imanol Harinordoquy, toujours aussi précieux dans les airs et au sol, affichait une mine réjouie après la rencontre : "Dès le coup d'envoi on leur a montré nos intentions. Sur le combat et l'agressivité, on a affronté ce qui se faisait de mieux sur la planète. C'est énorme. On a pris énormément de plaisir dans le combat."

France Thierry Dusautoir 2009
France Thierry Dusautoir 2009

Illustration, parmi d’autres, de cette domination dans le combat : la très grosse performance des Français en mêlée malgré à un pack sud-africain plus lourd d’une cinquantaine de kilos. Le pilier biarrot Fabien Barcella, auteur d’un très gros travail à gauche de la mêlée, avouait avoir souffert - "Les Sud-Africains font plus de 125 kg !" - mais il se montrait particulièrement satisfait de la copie rendue par la mêlée française "Nous avons été pénalisés en première mi-temps mais nous avons su nous remettre en question. Les mêlées gagnées ont fait du bien pour le reste de la partie."

Lièvremont : "Un truc en plus"

Derrière aussi, les Français ont fait preuve d'un engagement et d'une agressivité hors normes, à l’image des franchissements de Maxime Mermoz et Yann David au centre du terrain. L’ailier Vincent Clerc, auteur d’un essai, témoigne : "Nous savions que ça se jouerait à 80% sur du défi physique alors nous n’avions pas d’autre choix que de répondre présents. Nous l’avons fait et ça les a déstabilisés. On les a battus à leur propre jeu finalement."

Le sélectionneur Marc Lièvremont, comblé d’avoir vu ses joueurs se surpasser de cette façon, voit même plus loin : "On avait dit qu’on ne voulait pas uniquement jouer à la sud-africaine et c’est ce que les joueurs ont fait. Ils ont été présents dans le combat mais ils ont amené ce petit truc en plus, et le résultat est d’autant plus satisfaisant. Je me dis que ça commence à ressembler à quelque chose." C’est vrai, cette équipe commence même à avoir "de la gueule". Si elle n’a pas été particulièrement flamboyante, elle a fait preuve d’une maîtrise et d’une solidité extraordinaires face aux champions du monde. Et il paraît qu'au rugby, tout commence devant...

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