Brunel: "Maîtriser l'enthousiasme"

Par Rugbyrama
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Jacques Brunel, le manager de Perpignan, veut éviter de mettre une pression trop forte sur ses joueurs avant le quart de finale face aux London Irish, premier match couperet.

Comment avez-vous préparé ce premier match couperet de la saison ?

Jacques Brunel.- Nous ne prenons pas cette rencontre comme un match couperet ou de phases finales. Notre objectif est de continuer à construire notre équipe. Ce quart de finale va y participer mais il y aura d'autres matchs par la suite. Ce n'est donc pas un match particulier même si notre effectif est enfin quasiment au complet donc la concurrence est plus vive. Nous avons dû faire des choix mais ils n'ont rien de définitif.

Cela veut-il dire qu'il n'est pas impératif de battre les London Irish ?

J. B.- Nous n'avons pas d'impératif mais nous allons chercher à gagner comme nous l'avons fait à Paris ou à Bourgoin. C'est un match éliminatoire mais cela ne change rien. Il ne faut pas se bloquer et continuer à progresser.

Dans quels secteurs l'Usap peut-elle progresser ?

J. B.- Progresser pour devenir une très bonne équipe. Il y a encore des moments dans la partie où nous n'avons pas suffisament de maîtrise et nous devons être plus décisifs dans nos bonnes périodes. Nous manquons beaucoup d'occasions de scorer. Nous devons aussi bien maîtriser notre enthousiasme qui peut nous coûter cher sur le plan de la discipline. Cela a toujours été un syndrome français et catalan en particulier.

Craignez-vous l'arbitrage de la Coupe d'Europe ?

J. B.- Cela fera partie du contexte. L'arbitrage ne sera pas forcément différent mais il y aura peut-être moins de mansuétude que dans le Top 14. Les arbitres anglo-saxons laissent aussi l'avantage aux attaquants et ils sont peut-être plus souples dans les rucks. Mais nous allons être arbitré par un des meilleurs du monde (l'Irlandais M. Rolland, NDLR) donc je ne me fais pas de soucis. Bien sûr, il ne faudra pas tomber dans le jeu des joueurs britanniques qui aiment bien exciter notre côté latin.

Les deux matchs de poule face aux London Irish servent-ils? Faut-il en tenir compte?

J. B.- Cela sert à quelque chose car maintenant on connaît cette équipe, ses qualités, ses forces et les grandes lignes de son jeu. Après, le contexte est différent car lors des phases de poule on peut toujours se rattraper après un faux pas. Samedi, nous allons jouer un match éliminatoire mais nous devons garder la même attitude. Il ne faudra pas être stressé, ne pas être dépassé par l'enjeu. Pour résumer, nous devrons garder notre maîtrise quelques soit les événements.

Comment expliquez-vous votre début de saison un peu raté ? Est-ce la faute à une préparation tronquée car vous n'étiez pas là ?

J. B.- Nous nous sommes préparés de la même façon que les autres clubs. Nous avons fait une préparation sans aucun problème particulier mais beaucoup de nouveaux joueurs retenus pour la Coupe du monde sont arrivés petit à petit. Il ont dû s'intégrer et cela a pris du temps. Aujourd'hui, nous avons aussi la réussite que nous n'avions pas lors de nos premiers matchs. Entre un résultat négatif et un résultat, il n'y a pas grand chose car le championnat français est très homogène.

On a l'impression que vos joueurs sont maintenant heureux d'évoluer ensemble...

J. B.- Cela a commencé par une période d'hésitation avec un contexte difficile d'après Coupe du monde. Il y a eu un flottement où chacun se regardait. L'état d'esprit est aujourd'hui complètement différent. L'équipe fait preuve d'une grande solidarité mais aussi d'une belle compétitivité.

Et vous, êtes-vous heureux d'être à la tête de cette équipe ?

J. B.- Je suis heureux de trouver une certaine cohérence dans cette équipe. Chaque joueur commence à trouver sa place et les forces traditionnelles de l'Usap sont toujours là. C'est une bonne base pour aller plus loin.

Après une période aussi longue au service de l'équipe de France, avez-vous eu des doutes sur votre capacité à gérerune équipe de club ?

J. B.- Je n'ai pas eu de doutes mais il m'a aussi fallu une période d'adaptation. Je devais trouver un mode de fonctionnement car je n'avais plus l'habitude de vivre au quotidien avec une équipe et notamment avec des joueurs étrangers. Il faut arriver à trouver un bon moyen de communiquer avec eux. La langue est quelque chose de très particulier. Même s'ils peuvent vous dire qu'ils comprennent, ils n'ont pas toujours bien assimilés les choses. Il fallait donc trouver un mode de fonctionnement. Après, le rugby, c'est toujours le même.

Perpignan vient d'intégrer le carré de tête en Top 14 et va disputer un quart de finale européen. Quel est l'objectif de l'Usap ?

J. B.- L'objectif dans un premier temps c'est d'être européen la saison prochaine. Une place qualificative ne se jouera pas à grand chose. Cela va être serré jusqu'à la fin car il y a un beau regroupement derrière les trois grands leaders. Si nous arrivons à rester sur notre lancée, nous pouvons espérer figurer dans les quatre demi-finalistes.

La perspective de jouer une demi-finale "à domicile" n'est pas une source de motivation pour ce quart de finale ?

J. B.- L'objectif est de se qualifier. Nous avons l'ambition d'aller plus loin. Nous avons cherché à jouer un quart de finale à domicile mais nous n'avons manqué à pas grand chose donc maintenant nous avons envie de jouer une demi-finale près de chez nous.

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