Michalak : "Galthié est parti sans dire au revoir"

Par Rugbyrama
  • Frédéric Michalak
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Publié le Mis à jour
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Frédéric Michalak, ex-international, recruteur à Lyon Il a pris le temps de la réflexion avant d’accepter l’interview. La pépite du rugby français livre son point de vue sur l’état de notre rugby, sur le XV de France, et sa composition qui l’interroge. Sans concession.

Midi Olympique : Le XV de France est en train de préparer le Mondial au Japon. Comme à chaque fois tous les quatre ans, les joueurs indiquent qu’il s’agit de la préparation la plus dure qu’ils aient connue. En quoi cette phase est importante et gage de réussite d’une Coupe du monde ?

Frédéric Michalak : Alors c’est une période où tu vas travailler beaucoup et longtemps. Je comprends le discours des joueurs. En club, surtout pour les internationaux, tu as deux ou trois semaines de préparation et tu bascules sur les matchs amicaux. Avec le XV de France, avant une Coupe du monde, tu bosses pendant deux mois. C’est le seul moment mis à part les phases de blessure où tu peux faire du développement athlétique. Je crois que cette année, ils enchaînent jusqu’à trois séances de terrain par jour, c’est clair que ce n’est pas fun, et que c’est dur.

Pensez-vous que les Bleus vont parvenir à se qualifier pour les quarts de finale ?

F. M. : Pour la première fois, ils vont aborder la phase de poule en tant qu’outsiders. Je pense que c’est la bonne position, il ne faut pas se mentir. Les joueurs le savent et ils vont tout donner. Je n’ai pas d’infos de l’intérieur alors c’est dur pour moi de me prononcer. Ils travaillent bien physiquement c’est un fait mais pour réussir un Mondial, il faut réussir à créer une cohésion au sein du groupe. La vie de groupe, l’esprit d’équipe, c’est primordial si tu veux aller loin. On peut leur amener tous les entraîneurs, c’est aux joueurs de se créer le truc et de se prendre en mains.

C’est un peu l’échec de 2015, où le XV de France dans son ensemble n’était pas une équipe ?

F. M. : En 2015, l’état d’esprit n’était pas forcément mauvais, il y avait eu quelques chocs de génération, des petits trucs qui font grincer la machine, mais bon… Il faut mettre des règles dans une vie de groupe, mais tu ne peux pas être derrière chaque mec constamment. Si des joueurs se cachent pour envoyer des textos à table alors que les téléphones ne sont pas autorisés dans ces moments… Ou alors, le joueur qui, le repas terminé, file au plus vite dans sa chambre… Ce n’est pas comme cela que se forge un état d’esprit même si après pour revenir sur 2015, les All Blacks étaient bien meilleurs que nous sur le plan pur du rugby. Mais bon, quand tu es joueur disputant une Coupe du monde, tu es un adulte et plus un enfant ! D’où l’importance de la sélection du groupe au départ.

Est-ce tout ce qu’il manque aux Bleus actuels ?

F. M. : Réussir une Coupe du monde, c’est aussi et d’abord l’organisation sur le terrain. Là aujourd’hui, ce qu’ils ont l’air de faire sur le terrain, cela fait quatre ans qu’ils ne le faisaient pas. Je ne sais pas si cela va marcher au Japon, je n’en ai aucune idée. Jouer comme le Stade toulousain, cela ne se fait pas de suite. Il y a tout un "process" dans le fonctionnement des Bleus actuellement qu’on a du mal à comprendre de l’extérieur. Sur les deux dernières années, on encaissait énormément d’essais, preuve que notre défense n’était pas en place, et là on demande aux joueurs de jouer d’une façon qui ressemble beaucoup à ce que fait le Stade toulousain, avec énormément de déplacements. Est-ce que les joueurs en sont capables ?

Mais il fallait changer quelque chose, sinon n’allait-on pas droit dans le mur ?

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