Duel de légendes : Gregan - Kelleher, l'élégance face à la puissance

Par Rugbyrama
  • Duel de légendes - George Gregan contre Byron Kelleher
    Duel de légendes - George Gregan contre Byron Kelleher
  • Byron Kelleher lors du quart de finale de la Coupe du Monde 2007 face à la France
    Byron Kelleher lors du quart de finale de la Coupe du Monde 2007 face à la France
  • George Gregan et Stephen Larkham étaient inséparables
    George Gregan et Stephen Larkham étaient inséparables
Publié le Mis à jour
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RUGBY CHAMPIONSHIP - Alors que se profile le quatrième match d'affilée entre australiens et néo-zélandais, le Duel de légendes se met à l'heure du Tri Nations. Cette semaine, duel entre deux demis de mêlée qui ont marqué l'histoire de ces deux nations. D'un côté, le Wallaby George Gregan, de l'autre, le All Black Byron Kelleher.

Le CV

George Gregan : La carrière du grand technicien australien a de quoi forcer le respect. Gregan, c'est 139 sélections avec les Wallabies. Il y a encore quelques années, il détenait le record de capes en sélection nationale avant d'être dépasser par des joueurs comme Richie McCaw, Sergio Parisse ou encore récemment Alun Wyn Jones. Gregan, c'est aussi 59 capitanats avec l'Australie et une longévité en équipe nationale de 13 ans entre 1994 et 2007. George Gregan a aussi été pendant longtemps l'homme d'une seule franchise : les Brumbies. Il aura disputé 12 championnats de Super 12 avec l'équipe basée à Canberra. Par la suite, il aura été l'homme fort d'un projet lancé par Mourad Boudjellal au RCT. En 2007, il est l'une des premières grandes stars du rugby mondial a signé sur la rade avec Tana Umaga notamment qui était déjà présent. Une carrière riche qui s'achévera au Japon avec les Suntory Sungoliath. Deux Tri Nations, deux Super 12, un bouclier de Pro D2 et une Coupe du Monde en 1999, le palmarès du natif de Lusaka en Zambie a de quoi faire des envieux.

Byron Kelleher : Le palmarès d'un All Black est toujours riche, celui du puissant demi de mêlée n'échappe pas à la règle. En six ans avec les Highlanders et quatre avec les Chiefs, Kelleher n'aura soulevé qu'un seul trophée avec les derniers cités en 2006. C'est lors de son arrivée à Toulouse que le "Bison", comme il était surnommé, va enrichir son armoire à titre. Avec le Stade toulousain, Kelleher va remporter deux Boucliers de Brennus et une Coupe d'Europe. Il sera durant ses quatres ans en Haute-Garonne le facteur X des Toulousains avec sa puissance au bord des rucks et sa vision du jeu implacable. En équipe nationale, Kelleher s'avérera moins indispensable à cause surtout d'une concurrence féroce au poste avec Justin Marshall ou encore Jimmy Cowan, mais il remportera tout de même cinq Tri Nations (1999, 2002, 2005, 2006 et 2007). Byron Kelleher bouclera sa carrière internationale sur une énorme déception. Pour sa 57ème sélection, Kelleher chutera en quart de finale de la Coupe du Monde 2007 face au XV de France au terme d'un match qui reste aujourd'hui encore dans toutes les têtes. Il finira sa carrière au Stade français où il jouera 12 matchs avant de rompre son contrat.

Byron Kelleher lors du quart de finale de la Coupe du Monde 2007 face à la France
Byron Kelleher lors du quart de finale de la Coupe du Monde 2007 face à la France

Les points forts

Les deux joueurs sont fondamentalement différents dans leur style de jeu. Chez George Gregan, l'élégance était de mise. Le demi de mêlée d'1m75 savait se montrer très précis dans ses choix de passes. Mais le Wallaby était, comme les autres à son poste, très filou, ses valises sur les bords de rucks et en sortie de mêlée étaient presque une marque déposée grâce à une gestuelle singulière. Des aspects de son jeu parmi tant d'autres qui lui ont permis d'entrer dans le Hall of Fame de World Rugby en 2013.

Du côté de Byron Kelleher, cela se faisait plus en puissance. Certains parlaient même d'un neuvième avant avec Kelleher tellement la puissance du "Bison" faisait des dégâts mais surtout d'un numéro 9 moderne car premier attaquant mais aussi premier défenseur. Il faut dire qu'un gabarit d'1m75 pour 94 kilos est peu commun pour le poste. Mais Kelleher a su mettre ce profil atypique à son avantage car le All Black a su garder sa pointe de vitesse. Des ravages sur ses départs au ras qui lui ont permis d'inscrire sept essais en Top 14 lors de la saison 2008-2009, la saison la plus prolifique de toute sa carrière. Lors de cette même saison, Kelleher obtiendra l'Oscar d'argent Midi Olympique.

Des associations d'exception

Le demi de mêlée est un élément à part entière de la charnière mais la charnière est un élément à part en tière d'une équipe. Gregan et Kelleher ont formé la charnière de leur équipe nationale avec des grands noms. Celui de George Gregan va d'emblée avec celui de Stephen Larkham. Que ce soit avec les Wallabies mais même avec les Brumbies, les deux joueurs formeront toujours la paire. Il seront associés à la charnière à 79 reprises avec l'Australie, un chiffre tout simplement phénoménal. Mais l'association entre ces deux joueurs a été permise grâce à une amitié très forte entre les deux hommes qui s'est aussi nouée sur mais aussi en dehors du terrain.

George Gregan et Stephen Larkham étaient inséparables
George Gregan et Stephen Larkham étaient inséparables

Pour Kelleher, l'histoire est différente car il a eu à ses côtés principalement deux demis d'ouverture. Dans un premier temps, "Wazza" son autre surnom, a fait la paire avec Andrew Merthens. Pour l'histoire, lorsque ce dernier signera à Toulon, il formera la charnière avec... George Gregan. Mais petit à petit et au prix de grosses performances notamment lors de la tournée des Lions Britanniques en 2005, Kelleher s'imposera en équipe nationale avec Dan Carter. Une association qui durera jusqu'en 2007, les deux hommes étaient même titulaires lors du match face aux Bleus lors de la Coupe du Monde.

L'avis de Rugbyrama

Comme à l'accoutumée, il est difficile de départager ces deux grands joueurs qui ont eu leur rivalité notamment en 2003. Après le coup de sifflet final de la demi finale de Coupe de Monde 2003 qui voyait l'Australie vainqueure, Gregan venait chambrer Kelleher en lui disant "quatre ans de plus", une allusion au fait que les Blacks allaient devoir attendre pour tenter de remporter un nouveau titre mondial. Une caméra, présente à ce moment-là avait filmé la scène. Une scène vue par tout le peuple néo-zélandais. "Les propos s'adressaient juste à Byron mais quand la caméra vous prend, c'est 4,5 millions de Kiwis qui se sentent visés" se souvenait Gregan en 2011. De l'histoire ancienne mais Kelleher n'était pas le genre de personne qu'il fallait chercher. Avec son caractère bien trempé, le natif de Dunedin a connu quelques soucis durant sa carrière quant à son comportement extra-sportif. Une étiquette de "bad boy" qui est resté collé sur le joueur durant toute la fin de sa carrière et qui contraste avec le calme et le sourire de Gregan.

On pourrait néanmoins donner un avantage à George Gregan sur la longévité et le maintien du très haut niveau durant toutes ces années de présence au sein des Wallabies. Un jeu simple et clinique qui a maintenu l'Australie au sommet du rugby mondial. Mais Kelleher n'est pas en reste avec un palmarès un peu plus fourni. Il manquera tout de même à ce dernier le trophée mondial. La différence se fait aussi ici.

Par Kenny Ramoussin

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