Blin: "On ne repart pas à zéro"

Par Rugbyrama
  • Mathieu Blin, le manager d'Agen
    Mathieu Blin, le manager d'Agen
  • Les supporters d'Agen lors de la finale contre La Rochelle à Bordeaux
    Les supporters d'Agen lors de la finale contre La Rochelle à Bordeaux
Publié le
Partager :

"On a loupé le train", a estimé Mathieu Blin, manager d'Agen déçu après la défaite contre La Rochelle (31-22) en finale d'accession de Pro D2 dimanche à Bordeaux. 

Dans quel état d'esprit êtes-vous après cette défaite où vous êtes passés tout près ? 

Mathieu BLIN: La colère, pas du tout, la déception, oui, gigantesque. On a beaucoup  parlé de construction toute l'année et il nous a manqué la capacité de pouvoir gérer ce moment-là. Pourtant, on avait tout fait pour, à la fois déstresser, permettre aux joueurs d'être dans l'action. Mais quand on voit comment La Rochelle a mené le match de bout en bout, on voit bien que l'expérience acquise, le référent commun fonctionne à plein dans ces moments-là. D'une, il n'y a pas photo, de deux, on y a réellement cru en deuxième mi-temps, avec un discours à la pause qu'on a sorti avec Steph (Prosper) et Jeannot (Crenca). On leur a dit qu'il fallait arrêter de penser qu'on était dans un match de Juniors et que tout devait être encore plus tenu et maîtrisé. Mais on partait de trop loin. Si on ne prend pas cet essai magnifique de Bobo, on aurait pu être dans le bras de fer. Victorieux, je ne sais pas, mais dans le bras de fer jusqu'au bout. 

Vous les avez faits douter quand même, les Rochelais ont dit qu'ils "ont eu les chocottes" ? 

M.B: Ouais, on a réussi à mettre notre jeu en place, on a eu nos ballons en touche, une très grosse défense et une capacité à jouer nos ballons dans l'axe profond, chose qu'on n'avait pas réussi à faire. On avait fait cinq bonnes premières minutes mais après on se fait sanctionner et démonter dans tous les sens. En première mi-temps, on ne tient pas le ballon et en finale contre les équipes qui ont une très grosse densité, il faut avoir la capacité à avoir l'endurance offensive pour pouvoir répéter les temps de jeu. 

Quand tu es battu, tu fermes ta gueule et quand tu dois repartir sur un an, tu dois te remettre au travail

Qu'est-ce qui s'est dit dans le vestiaire à la fin ? 

M.B: Les joueurs ont parlé en premier, c'est important pour nous car les choses ne sont pas remises en cause. Les garçons ont dit que c'est con d'être passé à côté, que c'était à eux, que cela leur appartenait. On a renforcé ça avec Steph, Jeannot et Philippe (Sella), on venait de vivre une année de partage, de construction. Il y a des bases intéressantes, solides on verra par la suite, mais sur lesquelles on peut se référer tous ensemble. On sait à quel point l'année prochaine va être très compliquée parce que, heureusement, cette Pro D2 ne cesse de se développer, ça amène des matches assez géniaux. Je suis triste pour ceux qui sont descendus, mais Biarritz et Perpignan vont renforcer encore plus le niveau. La Pro D2 va être extrêmement suivie. Pour le très haut niveau, il faut savoir prendre le train quand il est en gare, on l'a loupé. On ne repart pas à zéro car on sait là où on est bon, là où on a des faiblesses, là où on voudrait aller mais la tâche va être très complexe. 

Avant cette finale, vous disiez que La Rochelle était prêt pour monter. Il l'était plus que vous ? 

M.B: Quand on analyse le match en lui-même, on sent une maîtrise et une force collective qu'on n'a pas réussi, nous, à mettre en place. Ils nous ont fait déjouer et eux ont joué très justement et dans ces matches-là, c'est ce qui fait la différence. Ca ne vient pas de nulle part, il y a un staff qui est en place depuis un petit moment et qui travaille avec un groupe de joueurs dans la continuité. Tout le monde s'accorde pour dire que La Rochelle mérite ce soir sa victoire et a toute sa place en Top 14 avec un club, une ville qui pousse, avec un stade magnifique. On avait commencé l'année avec une humilité fantastique, on va finir l'année avec une humilité qui doit l'être encore plus. Quand tu es battu, tu fermes ta gueule et quand tu dois repartir sur un an, tu dois te remettre au travail. On a la chance de faire ce travail-là, il y a des gens pour qui tous les jours, c'est compliqué. Nous, on est de grands privilégiés.

Les supporters d'Agen lors de la finale contre La Rochelle à Bordeaux
Les supporters d'Agen lors de la finale contre La Rochelle à Bordeaux
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?