"Du jour au lendemain sur la paille", récit de la fin d'aventure de Corson chez les Wasps

Par Baptiste Barbat
  • Féminines - Lenaig Corson, deuxième ligne du XV de France. (entraînement)
    Féminines - Lenaig Corson, deuxième ligne du XV de France. (entraînement)
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FEMININES - Recrue phare des Wasps féminin, Lénaïg Corson se retrouve licenciée, suite à la liquidation judiciaire des Wasps. Elle raconte ces dernières semaines tumultueuses.

Internationale française aux 30 sélections, la seconde ligne bretonne Lénaïg Corson souhaitait un nouveau challenge après sa fin de contrat avec la FFR et la relégation du Stade français en juin dernier. La tentation anglaise s’est concrétisée quelques semaines plus tard. " Aujourd’hui le championnat d’Angleterre est une référence, assurément le meilleur du monde. Ce qui justifie le niveau de son équipe nationale. C’est le plus développé vers la professionnalisation. Cet été j’étais à la recherche d’un nouveau défi, et je voulais voir ça de mes propres yeux, sortir de ma zone de confort."

C’est donc vers les Wasps, basés à Londres pour les filles, que la Bretonne jette son dévolu. "J’étais une recrue majeure de l’effectif, le club a vraiment bien fait les choses pour m’accueillir. Les infrastructures sont supérieures à ce qu’on a en France. Le premier entraînement était catastrophique, mais l’entraîneur a su être hyper positif, il nous a dit qu’on allait se roder, il a vraiment responsabilisé les joueuses, sur le projet, ce qu’on voulait améliorer... Cette mentalité est généralisée ici et j’adore ça." Mais quelques semaines plus tard, le rêve bascule dans le cauchemar.

Une "touriste" sur un terrain

"J’ai été licenciée comme 167 personnes, le 18 octobre dernier, quand le club est mis en liquidation judiciaire. Sauf qu’à ce moment-là, on nous explique que l’entité féminine est détachée du club masculin. Que l’équipe allait poursuivre son aventure. C’est ce qu’il se passe. Sauf que pour moi ainsi que les quelques internationales de l’équipe, l’argent de nos contrats professionnels provenait de la structure principale des Wasps, pas de l’entité féminine. Pour tout le reste de l’effectif, considéré comme semi-professionnel, l’argent venant du rugby est perçu comme un complément, les filles ont toutes un travail à côté. Moi je me retrouve sur la paille. De plus, ma demande de visa en tant que sportive, en cours de validation, a du coup été annulée. Je peux rester sur le territoire en tant que touriste, sans aucune couverture sociale si je me blesse. On nous parle de repreneurs etc… Mais dans le meilleur des cas, c’est pour la saison prochaine"

Toujours envie d’Angleterre

Diplômée d’une licence en économie gestion et d’un master en management du sport, Lénaïg ne baisse pas les bras concernant son aventure anglaise. "Ça a été difficile de quitter les Wasps, parce que je suis quelqu’un de fidèle. Quand j’ai quitté le Stade Rennais après 10 ans au club, c’est parce que ça devenait impossible de faire autant de route avec la sélection à VII sur Marcoussis. Là, je pars du Stade français après 5 ans parce qu’il ne me permet plus d’évoluer au meilleur niveau.Je discute avec des clubs, mais nous n’avons pas d’agent en rugby féminin. Les clubs ont un salary cap et un effectif constitué donc je ne suis pas en position de force. Les négociations sont longues, mais en bonnes voies. Je souhaite également trouver un emploi dans le développement de l’écologie dans le sport. C’est une niche où les postes sont rares mais j’ai bon espoir."

Une niche essentiellement basée dans la capitale. En plus des Wasps, seules deux clubs sont londoniens, les Harlequins et les Saracens, où elle pourrait bien rebondir pour "encore une ou deux dernières années". C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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