A 42 ans, l'ultime défi de Francis Ntamack

Il a été champion de France avec le Stade toulousain, a gagné la Pro D2 avec Montauban ou encore la Fédérale 2 avec Blagnac et a même porté le maillot du XV de France pour un test match en 2001 contre l’Afrique du Sud, Francis Ntamack a connu une carrière à en faire jalouser plus d’un. Et c’est justement pour cette envie de faire partager son expérience que le cadet des frères Ntamack a décidé de répondre favorablement à l’invitation de ses amis entraineurs du SO Givors, Cédric Desbrosse et Olivier Nauroy, tous les deux anciens joueurs, pour effectuer une pige de quatre matches en Fédérale 3.

Natif de Lyon, c’est donc un retour aux sources pour ce chef d’entreprise qui vit entre Toulon, Toulouse et Paris et qui a accepté de mettre son activité en stand-by pour un mois, pour un défi. Ce qui m’a fait replonger, c’est quelque part de pouvoir boucler la boucle. Revenir dans la région lyonnaise, où je suis né, où j’ai commencé le rugby, et terminer, j’ai trouvé ça sympa comme clin d’œil. La deuxième chose, c’est la présence d’Olivier Nauroy et de Cédric Desbrosse qui sont des amis de longue date. C’est vraiment un service affectif que je vais rendre, explique celui qui n’a jamais vraiment décroché...

Il est toujours très affuté

Francis Ntamack court encore deux à trois fois par semaine, joue au tennis mais surtout aime "taquiner la gonfle". Membre de l’amicale des anciens du Stade toulousain, il joue au moins une fois par mois en lever ou baisser de rideau. Avec l’association "Rugby French Flair", il participe à des matches à l’étranger tout comme à des rencontres caritatives avec les "French Legends" de Serge Betsen. Enfin avec les anciens de l’équipe de France, il dispute la "World Rugby Classic" aux Bermudes, une Coupe du monde des anciens, ce qui au final représente pas mal de matches durant l’année.

Et d'argumenter: Sinon je n’aurai jamais pris le risque. Je ne veux pas avoir un genou en vrac. Je suis chef d’entreprise, j’ai des salariés mais je serai prêt. Je veux bien rendre service mais il faut que j’arrive en forme. J’ai besoin d’être performant car si c’est pour faire venir un vieux qui perd tous les ballons, il vaut mieux que je vienne en tant que parrain. Il faut être à la hauteur car je vais prendre la place d’un gamin. Le minimum, c’est d’être en forme.

A la recherche d’un papa

Et les entraineurs comptent sur lui à l’image de Cédric Desbrosse, vu que l’on était un peu juste en effectif, je pense que c’est quelqu’un qui peut apporter beaucoup. Je le connais bien et je sais qu’il a une bonne mentalité. Il aime la compétition et prouver qu’il en est capable. C’est quelqu’un qui a un super esprit et son expérience va aider le groupe. Certains joueurs vont peut être progresser grâce à sa venue. Il a connu pas mal de clubs et peut nous apporter sur la technique en troisième ou deuxième ligne. On sent que là est bien la priorité, le passage de témoin car Givors est l’un des meilleurs clubs formateurs de la région.

Je pense qu’au niveau des jeunes de l’école, le voir sur le terrain sera un plus. L’idée c’est la qualification, et puis l’objectif à court terme est de retrouver la Fédérale 2 et de s’y installer durablement. On prépare ça, tant au niveau des joueurs qu’au niveau de la formation. On a créé un centre de perfectionnement, on a les installations, les structures, le potentiel d’encadrement, de bénévoles et d’histoire de club pour jouer en Fédérale 2 mais ça se prépare chez les jeunes , détaille le président Michel Commeinhes. Faut-il rappeler que le SOG a formé Sylvain Marconnet ou encore Pascal Papé ?

Je ne sais pas si le temps de ma présence suffira à se qualifier (le club est 4e de la poule 15, ndlr), c’est surtout le travail de tous les joueurs toute l’année qui fera qu’ils se qualifieront ou pas. C’est intéressant d’avoir une équipe bien organisée, parce qu’arriver dans une équipe dernière du tableau, c’est très compliqué. C’est à mon avantage, car je pourrai me plonger plus facilement. Il y a quand même un côté super sympa d’arriver dans une région que j’ai quittée il y a plus de vingt ans, dans un groupe qui fonctionne avec une moyenne d’âge beaucoup plus jeune que la mienne. C’est toujours sympathique de pouvoir amener son expérience, de pouvoir connaître autre chose, puis en plus si ça leur permet d’être mieux, à Givors de prendre un coup d’élan, ça vaut bien le coup de rechausser les crampons , témoigne Francis Ntamack qui a découvert sa nouvelle équipe ce jeudi. Avant un premier match courant février au stade de la Libération ?