Le miracle de Lourdes

Par Rugbyrama
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FEDERALE 2 - Seize matches, seize défaites, près de 500 points encaissés... Bon dernier de sa poule en Fédérale 2 (4e division), le FC Lourdes XV, club historique du rugby français, a échappé à la descente en cinquième division après que la FFR a gelé les championnats amateurs en raison de la crise liée au coronavirus.

Avec cinq petits points depuis le début de la saison, à... vingt-huit longueurs du 11e et avant-dernier, le FCL se dirigeait tout droit vers la Fédérale 3 quand, fin mars, l'épidémie a stoppé net tous les championnats amateurs. "Il nous restait trois matches à jouer, dont deux à domicile, contre Hagetmau et Orthez, les deux équipes qui nous précédent. On aurait pu espérer décrocher au moins une victoire mais c'est tout. Ca restera une saison sans victoire", soupire le président Jean-Pierre Armengaud, revenu à la tête du club lourdais pour la troisième fois il y a quelques semaines à peine.

"C'était une saison très compliquée, surtout du point de vue moral. Heureusement, on avait quand même un noyau d'anciens qui a fait que le groupe n'a jamais explosé", abonde l'ouvreur ou arrière Mathieu Pouey. "Le problème, c'était plutôt qu'on a vraiment un gros manque d'effectif, c'est ça qui nous a plombé. Chaque dimanche, on arrivait à tenir une mi-temps, voire une heure, avant de s'écrouler sur la fin. Et ça se répétait chaque semaine. On s'est vite retrouvés à bout de souffle, il nous manquait tout simplement du monde pour pouvoir être compétitifs tous les dimanches", raconte également Pouey, petit-fils de Henri Domec, l'un des grands noms du FC Lourdes.

Déjà miraculé il y a trois ans

En maintenant en l'état les championnats fédéraux, la Fédération française de rugby a donc sauvé la peau du FC Lourdes. C'est presque devenu une habitude pour le club, qui avait déjà été repêché lors de la saison 2016-2017, à la suite de la réforme du championnat. Le FCL, c'est pourtant huit titres de champion de France entre 1948 et 1968, six Challenges Yves-du-Manoir entre 1953 et 1981 et des joueurs de légende tels que 'Monsieur Rugby' Jean Prat et son frère Maurice, 'Le Mongol' Michel Crauste, Henri Rancoule mais aussi Jean Gachassin, 'Le Professeur' Jean-Pierre Garuet, Pierre Berbizier ou Aubin Hueber plus récemment.

Le club est également resté invaincu pendant onze saisons à domicile entre 1949 et 1960. Mais, entre querelles intestines et difficultés financières, Lourdes est rentré dans le rang. Au point du lutter pour sa survie au quatrième échelon donc. "On nous a donné le choix: parmi tous les clubs, ceux qui seront relégués ne le seront qu'en fonction de leurs desiderata. Nous, nous avons fait le choix de rester en Fédérale 2 parce que nous avons estimé que cette saison était un accident", précise le dirigeant.

On repart de zéro

Car la saison prochaine se prépare dès maintenant pour le FCL, qui se cherche un entraîneur. "On sait que ce sera difficile. La première réaction, c'est de se dire 'ouf, tant mieux'. Mais une des premières choses que j'ai faites remonter aux dirigeants, c'est "ok, on reste en Fédérale 2 mais c'est mieux de bien y figurer". Il faudra donc se remettre tout de suite au travail. Il y a un gros boulot à faire au niveau du recrutement. On repart de zéro, avec un nouveau projet", estime Pouey.

Bernard Laporte a promis 35 millions d'euros pour venir en aide au rugby français confronté à la crise du coronavirus. "J'ai cru comprendre qu'il y aurait beaucoup moins de prélèvements de la Fédération ou bien de la Ligue. S'il y a moins de dépenses, ça aidera forcément le club, sachant qu'on s'attend malgré tout à une baisse des recettes", explique Armengaud, expert-comptable à la ville.

"On n'est jamais inquiet pour l'avenir du club si on est prudents, dans la mesure où on fait en sorte que les dépenses n'excèdent pas les recettes. Le problème, c'est qu'on peut prévoir les dépenses mais on peut difficilement prévoir les recettes. Comment arriver à estimer le partenariat que l'on va percevoir, à commencer par les subventions, quelles viennent de la municipalité ou de la communauté de communes?", affirme le président du FCL, qui espère un nouveau miracle.

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