Labit: "Une vraie histoire humaine forte"

  • Christian Labit
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  • Jonny Wilkinson (Toulon) - avril 2014
    Jonny Wilkinson (Toulon) - avril 2014
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Dans une situation délicate après avoir perdu sa demi-finale aller de Fédérale 1 de 14 points face à Chambéry, Aix-en-Provence a réussi à inverser la tendance dimanche dernier devant son public et retrouvera le Pro D2 la saison prochaine. Son manager Christian Labit revient sur la joie et la fierté procurées par cette accession.

Deux ans après l’avoir quittée, Aix-en-Provence retrouve la Pro D2. Quels sont vos sentiments?

Christian LABIT: C’est un sentiment de joie pour le club, pour les présidents qui avaient besoin de franchir cette étape de la Fédérale1, pour Lucien Simon, un président avec lequel le club a avancé pendant plus de 20 ans et qui s’en va avec cette réussite aussi de cette montée. Personnellement, il y a un grand sentiment de fierté par rapport aux hommes que j’ai coachés cette saison. Au niveau du staff, on est fiers parce qu’ils répondent toujours présents par rapport aux exigences demandées, dans les bons et les moins bons moments, et surtout ils se sont forgés une âme de conquérant. C’est vers ça que j’ai essayé de peaufiner ma préparation. Au-delà du sentiment de réussite pour le club, c’est une vraie histoire humaine qui est forte.

Tout est possible quand on y met la volonté et surtout un état d’esprit

Après la demi-finale aller, la montée était compromise. La grande force du groupe a toujours été d’y croire?

C.L: Oui. Je savais au fond de moi qu’on allait relever le défi, parce que les hommes en étaient capables. On a fait une bonne semaine, analysé Chambéry pour prendre cette équipe à des endroits où elle avait des défaillances, les garçons se sont engouffrés dans ces brèches. Ça a souri. C’était compromis oui, mais ça prouve aussi que rien n’est désespéré. Dans les moments critiques, on peut se dire que ce n’est pas possible, mais tout est possible quand on y met la volonté, la manière de faire et surtout un état d’esprit.

Le scénario du match retour avec l’accession en Pro D2 décrochée à la 83e minute (après une pénalité, 27-12, après avoir perdu 10-24 à l’aller), est-ce que ça ajoute une saveur supplémentaire ?

C.L: Oui ça met surtout une pression pour le cœur. On a joué une très belle équipe de Chambéry. Sur le match, gagner c’était légitime parce qu’on était quand même au-dessus. Si on avait perdu d’un point (la montée), ça aurait été encore plus douloureux pour nous parce qu’on a été dominateurs, on marque deux essais, on a deux occasions d’essais supplémentaires, Chambéry en a eu aucune. Chercher cette montée à la fin, ça permet de rendre la pareille et de donner du plaisir à tous les gens qui nous suivent depuis le début de la saison, même dans les moins bons moments, parce qu’ils le méritent. Les supporters sont de plus en plus nombreux. Dimanche, il y avait 6 000 personnes au stade. Pour un match de Fédérale 1, certes pour la montée, ce n’est pas rien.

Je vais tout mettre en place pour qu’on soit champions de France

La clé du match a-t-elle votre mêlée conquérante?

C.L: Oui, cela a été l'une des clés du match. Si on avait failli dans ce secteur là, on n’aurait pas pu franchir le cap, on en était conscients. On l’a bossée. Elle nous a permis de mettre à la faute l’adversaire, de le faire plier. On marque beaucoup de points sur la mêlée et notamment à la fin. Au-delà de ça, il y a eu un gros investissement défensif. On les a joués au près parce qu’on savait que c’était l’endroit où ils auraient des difficultés si on insistait. Ça n’a pas forcément payé en première mi-temps parce qu’il n’y a pas un score fleuve mais ça les a resserrés et nous a permis en deuxième mi-temps d’avoir un peu plus d’espaces et de pouvoir davantage les jouer.

Christian Labit
Christian Labit

L’objectif est atteint avec cette montée, il vous reste une finale contre Lille à jouer dimanche. Comment allez-vous l’aborder?

C.L: Là, je laisse vraiment les garçons profiter. On était sous pression depuis quelques temps. Je leur en ai mis beaucoup. J’ai été dur. Je crois qu’il faut qu’ils savourent. J’en profite aussi. On va se remettre au boulot à partir de jeudi. Je leur ai dit les souvenirs que vous aurez en tant que joueurs, c’est d’être champion. Je vais tout mettre en place pour qu’on soit champions de France.

Sur le recrutement, pour moi, c’était important d’avoir des hommes qui s’engagent quel que soit le niveau (F1 ou Pro D2), qui s’inscrivent dans le projet

Comment s’annonce la future saison en Pro D2? Vous allez conserver l’ossature du groupe et le renforcer?

C.L: Exactement. Ce groupe a un super état d’esprit. Les joueurs méritent de jouer au niveau supérieur. Et on va chercher à se renforcer à des postes où la Pro D2 est plus exigeante. C’est mon boulot, j’ai à peu près un mois pour le faire. Ce n’est pas facile quand on finit par la finale le 7 juin, qu’il y a quatre semaines de vacances obligatoires pour les joueurs, ils reviennent mi-juillet et on reprend le championnat mi-août. Mais j’y suis habitué. Je l’ai déjà fait avec Carcassonne.

Quels postes recherchez-vous?

C.L: Des joueurs se sont déjà engagés pour la Fédérale 1 ou la Pro D2. On n’avait pas communiqué là-dessus. Pour moi, c’était important d’avoir des hommes qui s’engagent quel que soit le niveau, qui s’inscrivent dans le projet. Aujourd’hui, on a six joueurs qui vont venir devant: deux piliers droits, deux piliers gauches, un talonneur et un deuxième ligne. Et derrière, un numéro 10 et un arrière. On va encore renforcer devant et densifier derrière.

Au niveau du staff, va-t-il y avoir des changements?

C.L: Sébastien Bruno rebondit à Lyon. Je suis à la fois ravi pour lui parce qu’il a un challenge intéressant qui se profile et un peu déçu, parce qu’il est devenu important dans le système qu’on avait mis en place cette saison. Son investissement a été important et son travail de grande qualité. Il va falloir que je trouve une solution devant pour le remplacer, chose qui n’est pas simple. Quelqu’un qui connaît bien la mêlée, qui analyse les mêlées adverses et qui fait progresser les jeunes. Franck Comba reste avec moi pour entraîner derrière. Jonny Wilkinson donne un petit coup de main aux buteurs et pour le jeu au pied. C’est à titre individuel, il n’est pas impliqué dans le club. Je pense qu’on va poursuivre.

Jonny Wilkinson (Toulon) - avril 2014
Jonny Wilkinson (Toulon) - avril 2014
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