La cerise sur le gâteau (basque) ?

Ca y est, les choses sérieuses commencent. A Saint-Jean-de-Luz, sur la côte basque, on est un peu plus sérieux aux entraînements depuis quelques jours. C'est que le Trophée Jean Prat démarre dimanche, et personne ne sait vraiment à quoi s'attendre.

Certes, la présence des Luziens dans la compétition phare de Fédérale 1 n'est pas une surprise. Depuis 2000, ils ont toujours eu leur place en phases finales. Comme l'an dernier, quand ils ont terminé leur course en quarts après une défaite contre Bédarrides. Mais la nouveauté cette fois, c'est que le SJLO a fini premier de poule, ce qui n'était jamais arrivé depuis la descente en Fédérale. Montés en puissance au fil de la saison, les Basques ont coiffé au poteau l'un des favoris pour la montée : Oloron. "C'est un peu la loterie, on aurait tout aussi bien pu finir quatrièmes, concède, modeste, Benat Daguerre, coentraîneur. Mais on a su sortir les bons matchs au bon moment." A Oloron justement début janvier, quand le club s'est imposé 29-18 au terme de son match le plus abouti de la saison. "Nous avons notre match référence. Les joueurs ont vu de quoi ils étaient capables".

Car les Basques ont mis du temps à se trouver, à mettre en place leur jeu : "Nous avons trop voulu cadrer les joueurs au début, mettre en place un jeu trop restrictif, explique l'ancien centre du Biarritz olympique. Mais nous nous sommes aperçus qu'ils étaient bons quand on les laissait tranquilles. Il est certain que nous ne leur dirons plus quoi faire maintenant. Ils auront pour consigne de jouer comme ils le sentent."

Deux blessés graves

Il faudra toutefois se montrer beaucoup plus réguliers qu'en début de saison. Car les Luziens ont enchaîné les bonnes et les moins bonnes performances jusqu'à maintenant. "Ca va être très dur dans cette deuxième phase, analyse lucide, le centre international amateur Philippe Labrouche. Nous avons terminés premiers de poule alors nous allons être attendus." Benat Daguerre redoute un peu cette plongée dans l'inconnu : "On ne connaît pas du tout le niveau de jeu des équipes que nous allons rencontrer (Nîmes, Châlon-sur-Saône et Graulhet, NDLR). On doit nous faire passer des cassettes normalement, j'espère que nous les aurons. D'après ce qu'on nous a dit, ces équipes possèdent de gros paquets d'avants. Ce n'est pas notre cas, alors nous allons miser sur la vitesse du ballon et nous appliquer à éviter au maximum les points de contact. Il faudra jouer sur les extérieurs et varier notre jeu. Nous allons nous concentrer sur nos qualités

Advienne que pourra donc. D'autant que les Basques ont perdu deux pièces maîtresses de leur système lors des deux dernières journées de championnat. L'ancien deuxième ligne du BO Pierre Saint-Jean et l'ancien arrière de l'Aviron bayonnais Xavier Haïssaguère ont tous deux terminé leur saison, touchés à un genou. "C'est vrai qu'ils sont importants dans notre équipe, regrette le coach luzien. Xavier était notre buteur, il faisait souvent la différence derrière et Pierre organisait les touches et tous les renvois. On fera avec, ou plutôt sans. Ce qu'on espère, c'est que d'autres joueurs vont prendre leurs responsabilités en leurs absences. Peut-être aurons-nous des surprises. Il va en falloir."

C'est ainsi, en tâtonnant, que les Basques vont jouer leur va-tout. Si la qualification pour les barrages constitue un minimum syndical pour les dirigeants, les ambitions ne sont pas démesurées. Il est loin le titre de champion de France de Groupe B conquis en 1987... Aujourd'hui, le SJLO n'envisage même pas la montée. Il la refuserait sûrement, puisqu'il ne pourrait sûrement pas suivre en termes financier et sportif. Non cette année, la cerise sur le gâteau basque, ce serait le titre bien sûr, même si sur la côte, on se contenterait d'une demie.

Crédit photos : Site officiel de Saint-Jean-de-Luz, www.sjlo-rugby.com