Procès "Laporte/Altrad": la défense de Laporte évoque une atteinte "à la sérénité des juges"

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PROCES LAPORTE/ALTRAD - Dans un courrier envoyé au patron du parquet national financier Jean-François Bonhert, la défense de Bernard Laporte a fustigé le timing choisi par le PNF, qui vient de procéder à des perquisitions dans les locaux de France 2023. A quelques jours du délibéré du procès "Laporte-Altrad", la bataille fait rage en coulisses…

En septembre dernier, Claude Atcher et les deux principaux dirigeants de la Fédération Française de Rugby (Bernard Laporte et Serge Simon) ont donc comparu pendant dix jours devant les magistrats de la 32 ème chambre correctionnelle de Paris pour répondre de délits relevant de manquements à la probité. Le jugement est actuellement en délibéré et doit être prononcé par la présidente Rose-Marie Hunault le mercredi 13 décembre prochain.

Parallèlement à cela, on a appris il y a quelques jours que les locaux de France 2023 avaientété récemment perquisitionnés par le parquet financier national financier, lequel enquête ici sur des soupçons de corruption au sein même du comité d’organisation de la Coupe du monde. Nos confrères de L’Equipe évoque aussi, dans un article daté du 10 novembre, que "d’autres personnalités de premier plan de la Fédération Française de Rugby pourraient être inquiétées" par les actuelles investigations de la police.

Versini-Campinchi : "Le magistrat a porté atteinte à la sérénité des juges"

Dans un courrier envoyé ce début de semaine au patron du parquet national financier Jean-François Bonhert, l’avocat de Bernard Laporte, Maître Jean-Pierre Versini Campinchi, a de son côté remis en question le timing des investigations. En ces termes : "Les personnalités évoquées dans l’article ne peuvent se comprendre que comme étant les deux dirigeants qui ont comparu en septembre aux côtés de M. Atcher et pour lesquels quatre avocats ont plaidé pour obtenir une relaxe totale. L’avocat que je suis ne peut qu’élever une véhémente protestation contre la démarche du PNF qui a consisté à dépêcher toute affaire cessante une force de gendarmerie au siège du GIP pour effectuer une journée entière de perquisition, alors que l’on sait qu’il s’agit de la mesure d’enquête la plus théâtrale et qu’il est inéluctable qu’elle soit médiatisée en temps réel lorsqu’il y est procédé dans des bureaux occupés."

"Le magistrat (le procureur François-Xavier Dulin, N.D.L.R.) qui a ordonné cette mesure éminemment dommageable à la sérénité de la réflexion des président et juges de la 32 ème chambre correctionnelle, ne pouvait ignorer qu’il allait porter atteinte à la nécessaire sérénité de ces juges puisqu’il a été non seulement le procureur qui a ordonné le renvoi des mis en cause devant le Tribunal, mais encore celui qui, pendant dix jours, a martelé que ces derniers étaient coupables d’atteintes à la probité, puis a requis à leur encontre des sanctions lourdes. Personne ne conteste que le procureur a le devoir de soutenir l’accusation comme il a le devoir de requérir en son âme et conscience mais étant une partie au procès, précisément en considération de ses réquisitions, il est ici partial. Il est navrant que ce soit ce magistrat-ci qui ait été chargé de la conduite de l’enquête actuellement en cours au comité d’organisation de France 2023. Les défenseurs ne peuvent pas ne pas considérer que ce magistrat poursuit le combat judiciaire qu’il a engagé et qu’ainsi la date de la perquisition a été choisie à cette fin." A quelques jours d’un délibéré qui a naturellement le pouvoir de changer le visage de l’état-major du rugby français, la bataille en coulisses continue donc de battre son plein…

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