Procès "Altrad-Laporte" - Jour 6 : Rover, l’anonyme du procès

  • Tribunal correctionnel - Illustration.
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Il est, des cinq prévenus du procès "Altrad-Laporte", le plus méconnu. Qui est donc Benoit Rover ? Et que lui est-il reproché, au juste ?

Benoit Rover, le gérant de la société Score XV dont Claude Atcher est le principal actionnaire, est le moins connu des cinq prévenus de l’affaire "Laporte-Altrad ". Cet ancien rugbyman, âgé de 43 ans, est pourtant poursuivi pour des faits similaires à ceux reprochés à Claude Atcher, soit "complicité d’abus de bien social" et "complicité de travail dissimulé". Appelé à la barre jeudi après-midi, le gérant de Score XV, visiblement très ému et naturellement moins à l’aise que les quatre "bêtes politiques " (Laporte, Altrad, Simon et Atcher) l’ayant précédé en ces lieux, expliquait en préambule : "J’espère que je serai un orateur audible, madame la présidente. Dans cette histoire, j’ai été très malmené et cité le 10 août, en plein été, soit des mois après tout le monde... Mais j’ai foi en la justice... "

Au fil de son audition, Rover fondit en larmes à deux reprises. D’abord, lorsqu’il évoqua son rapport au rugby : "J’ai eu un père absent. Mes éducateurs en club m’ont tout appris ou presque. Je dois tout au rugby, en fait" ; puis au moment d’aborder un aspect plus contemporain de sa vie, Benoit Rover estimant qu’il n’est ici qu’une pièce rapportée du dossier, un dommage collatéral : "Pourquoi suis-là aujourd’hui, madame la présidente ? Ma vie de famille est en souffrance, je suis un homme brisé... "

Rover : "Le coaching sportif, je n’étais pas au courant..."

Jeudi après-midi, il fut donc demandé à Benoit Rover pourquoi une partie des frais personnels de Claude Atcher furent à une période précise amortis en intégralité par la société Score XV. L’appartement rue d’Astorg à Paris, d’abord : "Ce n’était pas idiot d’avoir un appartement à Paris pour quelqu’un qui voyage beaucoup et dont les clients sont majoritairement basés à Paris, répondait-il. Je ne savais pas que c’était interdit. Vous savez, nous n’avions pas les moyens de consulter un expert juridique pour chacun des dossiers. Google était mon meilleur ami, pour vérifier tout ça... ".

La crèche du dernier enfant de M. Atcher, ensuite : "La directrice de l’établissement m’a un jour expliqué ce qu’était une crèche d’entreprise et on a donc inscrit l’enfant de M. Atcher dans cet établissement. Il y avait aussi un petit avantage fiscal pour la société. Mais la fille de Claude Atcher n’y est restée que quelques semaines avant de partir, avec sa famille, à Singapour. On parle donc d’une facture de 1500 euros, je crois". Sur la facture relative à un abonnement en salle de sport, à présent : "Le coaching sportif (d’un montant de 2016 euros, N.D.L.R.), je n’étais pas au courant... M. Atcher avait repris la boxe... C’est une grande carcasse, il s’entretient ". Sur le sujet des déclarations manquantes à l’Urssaf ou à l’administration des impôts, enfin : " Nous sommes une toute petite société et nous avions parfois du retard, oui. Mais on rattrapait toujours ces retards. On mettait en place des échéanciers avec les impôts et l’Urssaf, voilà tout ".

De ce que l’on comprend, la sincérité de Benoit Rover, l’anonyme du procès Laporte, a touché la présidente du tribunal, Rose-Marie Hunault. Et si les explications du gérant de Score XV, parfois trop légères, n’enlève rien au côté opaque, nébuleux, de ladite société, on voit mal comment il pourrait être lourdement sanctionné dans un dossier qui n’a que très peu de point de connexion avec l’affaire "Altrad-Laporte" proprement dite.

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