Une majorité des clubs français appelle à la démission de Laporte

Par Rugbyrama
  • Bernard Laporte lors de son procès.
    Bernard Laporte lors de son procès.
  • Résultats e la consultation au sujet de Bernard Laporte.
    Résultats e la consultation au sujet de Bernard Laporte.
Publié le Mis à jour
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AFFAIRE "LAPORTE-ALTRAD" - Une majorité des clubs amateurs consultés souhaiteque le président Bernard Laporte démissionne même si, pour une grande partie, il garde toute sa légitimité et que d’autres poussent à ce qu’il se représente.

C’est un panel qui par trois fois s’est positionné en faveur de Bernard Laporte. À chaque fois que nous avons consulté les clubs amateurs (deux fois en 2016, une fois en 2020), le président de la FFR a été donné vainqueur, face à Pierre Camou, puis Florian Grill et dans des proportions voisines des résultats des élections fédérales. C’est pourquoi, dans les heures qui ont suivi le verdict, nous avons choisi de les consulter à nouveau afin de connaître leur sentiment. Pas de surprise, sous le coup de l’émotion, à 53 %, ils en appellent à une démission de Laporte. Bernard Laporte, comme tous les présidents de la FFR a été élu par les clubs. Il tire sa légitimité et son pouvoir de leur vote. Peuvent-ils lui retirer ce pouvoir ?

Oui mais avec une grosse mobilisation. Pour cela, il faut que 33 % des clubs signent une demande d’Assemblée générale extraordinaire. Que celle-ci se déroule après un délai de six semaines et en mobilisant deux tiers des clubs et des voix pour qu’il y ait le quorum nécessaire afin qu’une motion de dissolution soit mise à l’ordre du jour. Celle-ci doit obtenir la majorité des 66 % pour faire tomber le président et son comité directeur. Le poids des clubs amateurs reste donc considérable et c’est pour cela que Bernard Laporte a toujours cherché à rester proche du terrain durant ses deux mandats, tout comme depuis quelques mois, Florian Grill, qui multiplie les rendez-vous et rencontres avec les clubs.

Résultats e la consultation au sujet de Bernard Laporte.
Résultats e la consultation au sujet de Bernard Laporte.

L’opposant désigné de Bernard Laporte, peut d’ailleurs apparaître comme le grand gagnant de notre consultation, avec une large majorité des clubs consultés qui demande une démission de Bernard Laporte. "Il n’est pas condamné parce qu’il a fait appel, mais vu la situation, il devrait prendre du recul. Ce serait normal. Cela crée beaucoup de remous. Il y a une échéance trop importante pour le pays et les clubs amateurs. Il ne faut pas être pollué par ce genre de choses. Il faut éteindre l’incendie le plus vite possible", explicite Nicolas Chanat, président de Saint-Pourçain (Régionale 2). Même son de cloche chez le Francilien, Bruno Carrère, président du Rugby Olympique de Pantin (Régionale 2) : "Je réponds oui, mais ce n’est pas par hostilité envers M. Laporte. Je trouve d’ailleurs normal qu’il fasse valoir ses droits en faisant appel. On se doit d’être crédibles devant les échéances qui se présentent à nous, notamment la Coupe du monde 2023."

Le scénario d’un nouveau vote ?

Laporte garde des soutiens, malgré sa condamnation en première instance. Son bilan (l’organisation du Mondial 2023 en France, les bons résultats du XV de France, la remontée du nombre de licenciés, la refonte électorale, la bonne santé financière de la fédération), lui permet de conserver un noyau dur prêt à le défendre publiquement. "Par rapport à tout le travail qu’il a fait, ce n’est que du positif. Comme il a fait appel, il doit rester jusqu’à la décision", témoigne José Foncillas, président du Boucau-Tarnos (Fédérale 2).

"Bernard Laporte nous a amené la Coupe du monde, une équipe de France qui a des résultats. Ce serait bien que ce soit lui notre président pour nous représenter à la Coupe du monde", renchérit celui de Salles (Fédérale 1), Didier Dallet. Réélu de justesse en 2020 Laporte peut-il continuer à gouverner avec la sensation que la majorité de sa base ne souhaite plus pour le moment sa présence ? Ou alors, peut-il démissionner de lui-même pour mieux repasser devant ses électeurs ? Un acte chevaleresque, souhaité par certains au sein même de ses troupes, "pour sortir par la grande porte, il doit reconnaître ses torts en démissionnant et en se représentant dans la foulée", clame le président de Pontivy (Régionale 3), Jean-Marie Le Henanff. Un scénario qui aurait le mérite de confronter les deux candidats une nouvelle fois aux votes des clubs.

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