Toulouse, une page se tourne
Encore en position idéale pour se qualifier il y a dix jours, le Stade toulousain s'est écroulé en perdant à domicile contre Bath puis sur la pelouse de Montpellier (27-26) au terme d'un match bien terne. Les Rouge et Noir sont éliminés et devront sauver leur saison en Top 14.
Difficile à imaginer, et il faut certainement aller chercher loin pour retrouver trace de pareille désillusion dans l'histoire de la coupe d'Europe: une équipe éliminée après avoir gagné ses quatre premières rencontres de phase de poules. Vu notre début de saison en coupe d'Europe, c'est évidemment une grosse déception pour une équipe comme le Stade toulousain. On a perdu nos chances de qualification en deux semaines. Ca a été difficile de se relever du match contre Bath, mais on avait largement la possibilité de gagner aujourd'hui, souffle Thierry Dusautoir.
Effectivement, le Stade a échoué de peu contre le MHR. Un point, en fait. Mais ce mince écart n'est-il pas l'arbre qui cache la forêt, notamment au vu des deux essais "casquettes" inscrits par Toulouse? A part sur ces deux coups de pieds contrés, le Stade n'a jamais franchement mis en danger ses adversaires. On n'a par ailleurs jamais senti une envie de tout renverser de la part des hommes de Guy Novès, comme on peut généralement le voir quand Toulouse joue des matchs à fort enjeu. On bascule avec quatre points d'avance à la mi-temps, donc que faut-il faire pour que vous sentiez le Stade toulousain motivé? Peut-être que vous attendez beaucoup de nous, se défend le manager.
Objectif Top 6 en championnat
On a effectivement tendance à attendre beaucoup des grandes équipes, à hauteur de leur potentiel, ou parfois de leur palmarès. Et celui de Toulouse est éloquent. Faut-il désormais se retourner dessus avec un brin de nostalgie? Les vingt dernières années ont été intéressantes, ce qui ne nous a pas empêché de perdre des matchs chez nous, de prendre des corrections... Aujourd'hui, nous perdons d'un point à l'extérieur, en d'autres temps ça aurait été un bon résultat, rappelle Novès. Sauf qu'aujourd'hui, il est éliminatoire. Et il est plus difficile de sortir des poules chaque année, avec un niveau général qui n'en finit plus de crever les plafonds. Toulouse n'a plus l'avance qu'il avait, et le technicien sait donc que son équipe doit se remettre à bosser, en se disant que si une compétition s'arrête, il faut rebasculer sur le championnat pour aller le plus loin possible.
Voilà donc, à court terme, les premiers objectifs des Garonnais. Analyser la défaite contre un MHR finalement assez peu dangereux. Shaun Sowerby estimait même qu'il ne s'agissait pas d'une opposition de grande qualité. Puis, digérer la déception afin de se replonger au plus vite vers le championnat, où les Toulousains n'ont plus vraiment de temps à perdre. Force est de constater sur les deux dernières semaines que nous ne méritions pas notre place en phases finales. Maintenant il reste le championnat, où notre situation est difficile. Il faut regarder vers l'avant et se bagarrer pour être dans les six premiers, exhorte le capitaine Thierry Dusautoir. Les plus optimistes verront peut-être un mal pour un bien dans cette élimination. Débarrassé de la Champions Cup, le Stade pourra se consacrer pleinement à l'accession au Top 6. Où son absence, pour le coup, ferait vraiment tache.
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