Le "Saint" Lawes va retrouver la France
Deux semaines après avoir électrisé Jules Plisson dans le Crunch du Tournoi, Courtney Lawes, deuxième ligne tatoué des Northampton Saints aux plaquages dévastateurs, retrouvera samedi la France à Clermont en quart de finale de la Champions Cup.
On ne l'avait pas oublié, et surtout pas Morgan Parra, sorti l'épaule en vrac après l'un de ses tampons lors de la finale du Challenge européen de 2009 remportée par Northampton face à Bourgoin (15-3). Mais Lawes, qui ne retrouvera pas Parra (blessé) samedi, s'est tout de même chargé de rafraîchir la mémoire des amateurs français de rugby en assénant un nouveau plaquage destructeur qui a fait le tour d'Internet à Jules Plisson, resté groggy, lors de l'haletant Angleterre-France du 21 mars dans le Tournoi des Six Nations (55-35).
Il s'en est expliqué mercredi lors d'une conférence de presse par téléphone, interrogé sur son geste dès la première question: Bien sûr que c'était effectué dans la règle, je ne vois pas comment cela aurait pu ne pas l'être. Je n'avais pas vu que le ballon était parti de ses mains, et j'étais déjà pleinement engagé. Donc je n'ai pas eu peur de prendre un carton jaune. Je ne savais pas non plus qu'il était retombé comme ça (sur la nuque) et ce n'était pas un plaquage cathédrale ni un plaquage haut, a ajouté Lawes, assurant pour sa défense ne jamais avoir reçu de carton rouge dans sa carrière. Il s'agissait en effet sans doute "simplement" d'une charge typique de Lawes, colosse de 2 m pour 115 kg pour qui faire un gros plaquage donne confiance et est l'une des clés d'un match.
Évidemment, tout le monde parle de mes plaquages et j'aime ça
Cette réputation, appuyée par d'imposants tatouages qui n'ont aucune signification particulière mais dont il aime le côté artistique, il la connaît et l'assume parfaitement. On le voit ainsi, sur son site Internet, enseigner à de jeunes joueurs sa technique de plaquage, jambe, tête et épaule devant, qui relève en partie de l'instinct même s'il l'a beaucoup travaillée. Évidemment, tout le monde parle de mes plaquages et j'aime ça. C'est une bonne chose, c'est bien d'être reconnu pour quelque chose dans le rugby. Mais ma palette est plus large: appeler les touches, prendre la balle en touche, passer et porter le ballon. Il faut voir l'ensemble de mon jeu, et j'espère être aussi reconnu pour ça, nuance-t-il.
Effectivement, si Lawes compte à 26 ans 38 sélections pour le XV de la Rose, ce n'est pas uniquement grâce à ses qualités défensives. Dynamique et rapide malgré son gabarit, ce deuxième ligne déjà utilisé comme numéro huit est également habile balle en main, comme en témoigne son cadrage suivi d'une superbe passe qui avait lancé Chris Ashton vers un essai de près de 100 mètres en novembre 2010 lors d'une victoire contre l'Australie (35-18). Il n'est pourtant venu au rugby qu'à l'âge de 14 ans, après avoir joué au football et au tennis, et un peu au cricket. Mais il était à bonne école: né dans la banlieue de Londres à Hackney, il a déménagé avec ses parents à quatre ans à Northampton, dont est originaire sa mère. Et plus précisément à une rue de Franklin's Gardens, le stade des "Saints", où il est intégré en 2007 après avoir fait ses armes chez les Old Scouts, club qui a aussi formé les champions du monde 2003 Ben Cohen et Steve Thompson. Et où il a sans doute parfait sa redoutable technique de plaquage.
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