Lapasset: "Stade français-Wasps n'est même pas homologué"

  • Bernard Lapasset, le président de l'IRB
    Bernard Lapasset, le président de l'IRB
  • Hugo Bonneval - London Wasps Stade français - 18 mai 2014
    Hugo Bonneval - London Wasps Stade français - 18 mai 2014
  • Bernard Lapasset - 8 novembre 2012
    Bernard Lapasset - 8 novembre 2012
Publié le Mis à jour
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Le président de l'IRB, Bernard Lapasset, a lancé un pavé dans la mare lundi soir dans l'émission "Les Jeux du stade" sur France Bleu Toulouse au sujet de l'European Rugby Champions Cup. En termes de droit ou d'organisation. Pour preuve, le barrage Stade français-London Wasps n'est même pas "homologué".

Les négociations pour trouver un accord

Bernard Lapasset l’avoue: cela n’a pas été simple du tout de trouver un accord pour l’organisation des prochaines Coupes d’Europe. Mais pour lui, le changement était nécessaire. Le président de l’IRB admet être intervenu personnellement afin d’éviter tout débordement, pointant notamment du doigt le comportement des Anglais. Et il ne s’en cache pas: l’accord actuel "n’est malheureusement pas encore achevé".

"Il y avait besoin d'un changement, de trouver une lecture différente des Coupes d'Europe. Au départ, c’était assez brouillon. L'environnement financier était le sujet majeur. La première mi-temps a été extrêmement compliquée où les affrontements sont été vifs entre BT et Sky (chaînes de télé britanniques, ndlr). Je n'ai pas vraiment aimé le comportement des clubs britanniques qui ont été limites dans une organisation de contrats privés qu'ils ont signé sur leurs propres intérêts sans faire participer les clubs français et surtout les autres nations. A ce sujet, il y a un parti pris qui n’est pas très bon. C'est pourquoi j'ai été obligé d'intervenir dans une deuxième mi-temps où nous avons été plus fermes. J’ai envoyé l’Angleterre au feu. La Fédé anglaise a commencé à négocier avec les clubs anglais avec davantage de liaisons avec les clubs français. Cela a été plus compliqué avec les autres nations pour finalement trouver un accord qui n’est malheureusement pas encore achevé. Nous avons encore beaucoup de travail à faire mais nous avons stabilisé les choses".

Je n'ai pas vraiment aimé le comportement des clubs britanniques qui ont été limites

Stade français-Wasps n’est même pas homologué

Aussi incroyable soit-il, Bernard Lapasset a précisé que le barrage qualificatif pour l’European Rugby Champions Cup n’était même pas "homologué". Un comble à un tel niveau. D’autant qu’on parle d’un sport "professionnel". Surtout, qu’en cas de souci, c’est la "responsabilité personnelle" de Bernard Lapasset qui est en jeu.

"Le barrage qui a eu lieu dimanche entre le Stade français et les London Wasps n'est pas encore un match homologué pour la nouvelle compétition puisque la nouvelle société n'existe pas. Cela car l'ERC existe toujours, que le siège de la nouvelle société n'est toujours pas déposé à Neuchâtel. Le match a eu lieu car le projet de compétition va se dessiner avec un club de plus mais le résultat même du match retour n'est pas homologable sur un plan professionnel de façon définitive. Dire qu'il y a encore du travail, c'est un euphémisme. C'est encore un grand chantier ouvert".

Hugo Bonneval - London Wasps Stade français - 18 mai 2014
Hugo Bonneval - London Wasps Stade français - 18 mai 2014

Sa vision de l’ERCC

Bernard Lapasset s’avoue favorable à une unité commune et ne veut pas voir un pouvoir dominé par les Français et les Anglais. Avec le chef exécutif de l’IRB, Bret Gosper, des réunions sont prévues pour que les contours de l’European Rugby Champions Cup soient mis en place et actifs le plus rapidement possible.

"L'important, c'est que les gens se sentent rassemblés. On a besoin d'un rugby pro organisé, structuré autour pas seulement de deux pays comme la France et l'Angleterre. On ne peut pas laisser les Irlandais de côté, ni les Gallois, ni les Écossais ou les Italiens. Il n’y a pas de raisons de les écarter. Trouvons des racines communes pour avancer ensemble. On a pris deux décisions au comité exécutif. La première: je vais réunir les présidents des six fédérations membres de cette nouvelle société rapidement à Dublin pour faire le point sur le plan sportif. Brett Gosper, mon chef exécutif réunira également les chefs exécutifs des six fédérations sur le plan opérationnel pour transformer l'ERC vers la nouvelle société de façon que l'on soit juridiquement et rapidement dans une position de travailler correctement".

On a besoin d'un rugby pro organisé, structuré autour pas seulement de deux pays comme la France et l'Angleterre

Aucune date sur le tirage au sort des poules

Pour l’heure, on sait que la future Coupe d’Europe regroupera vingt équipes. Mais le flou règne quant à la composition des poules et la désignation de têtes de série.

"Pour l'instant c'est un tout petit peu tôt. Ce sont des choses qui sont décidées d’ici, de là par les liaisons entre les différents responsables entre Français et Anglais. Je vais formaliser rapidement cette partie-là pour qu'il y ait une procédure qui s'installe rapidement. On est encore trop dans l'incertitude, trop dans la reconstruction sans vraiment avoir pesé et mesuré la réalité d'une vraie stratégie pour cette nouvelle société".

On est encore trop dans l'incertitude, trop dans la reconstruction

Quel droit utilisé ?

Autre point stratégique pour cette Européan Rugby Champions Cup: le droit utilisé. Là aussi, on navigue à vue. Le siège de l’ERC était à Dublin. Celui de l’ERCC est prévu à Neuchâtel. Un casse-tête en perspective dans les droits ne sont pas les mêmes. Bernard Lapasset juge important de régler cela "autour d’une table".

"Le nouveau siège de cette société va s'installer à Neuchâtel en Suisse. Quelle est la validité du droit suisse par rapport aux lois britanniques sur certaines décisions ? Est-ce que la discipline sera du domaine du droit suisse ou sera du domaine de l'IRB ? Ce sont des questions simples qui sont du fonctionnement normal d'une compétition. Donc je demande vraiment que l'on s'installe autour de la table et que l'on regarde ce qui est du droit suisse. Certainement les droits commerciaux. Pour le reste, au niveau de la gouvernance, de l'arbitrage, du contrôle antidopage, le contrôle des paris illégaux, etc. Tout cela, il faut que l'IRB regarde de près pour donner son sentiment pour prendre en charge la partie qui lui revient".

L'intégralité de l'entretien de Bernard Lapasset sur France Bleu Toulouse est disponible ici

Bernard Lapasset - 8 novembre 2012
Bernard Lapasset - 8 novembre 2012
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