Clerc: "On a une chance, même si elle est infime"

Revenons déjà sur ce match de Gloucester (défaite 33-3, ndlr). Vous êtes tombés sur un os!

Marc CLERC: Oui... On est tombés sur dix mauvaises premières minutes! On peut dire que l’on s’est tiré une balle dans le pied. En étant mené rapidement 19 à 3, c’est un peu compliqué. Après, on revient un peu dans le match en milieu de première période. On a une occasion de scorer, à cinq centimètres de la ligne, et derrière on prend un contre qui nous emmène sur notre ligne d’essai puis quatre mêlées et on prend un essai de pénalité. Si on avait réussi à marquer à ce moment là, on aurait pu espérer faire quelque chose mais c’était un peu compliqué. On a eu un jeu trop brouillon et une conquête vraiment pas assez bonne pour faire quelque chose.

Vous aviez pourtant des ambitions sur ce match...

M.C: C’est ça qui nous reste un peu en travers de la gorge. On y était allé avec des ambitions en s’étant dit que l’on avait rien à perdre, qu’il fallait aller faire un bon match là bas. Ils étaient venus gagner chez nous, c’était donc dans notre esprit de prendre notre revanche mais bon, on n’a pas su la prendre...

En plus, vous ne faites pas forcément les mêmes erreurs que face à Brive, Bayonne ou encore Grenoble.

M.C: On va dire que sur les derniers matchs, on avait du mal à concrétiser nos actions. Là, on passe deux fois la ligne d’en-but mais les essais ne sont pas accordés, à juste titre. On a déjà eu bien moins d’occasions sur le match et plus de laxité en défense, ce qui était un peu notre point fort, qui nous avait permis justement de gagner face à Bayonne ou Montpellier, même si c’était un peu au couteau.

On a passé des bons moments alors je pense que si on arrivait à se qualifier, ce serait sympa à jouer

Du coup, vous saviez sur quoi travailler avant les Zèbre?

M.C: Déjà la préparation a été relativement courte (rires)! On est rentré dimanche soir et on joue jeudi. On a essayé de travailler du mieux possible notre organisation défensive et notre organisation offensive, parce qu’on va quand même essayer d’envoyer du jeu malgré les conditions, de faire le meilleur match possible.

Justement, c’est problématique cette courte préparation?

M.C: C’est vrai que ce n’est pas l’idéal... Quatre jours pour préparer un match, avec un voyage assez long pour aller à Gloucester, des conditions météos qui ne sont pas top ici (Oyonnax, ndlr), c’est comme ça, il faut faire avec.

Quelle est l’idée de base de ce match face au Zèbre, le bonus offensif pour la qualification ou la préparation du match au Stade français?

M.C: Un peu des deux... On va essayer de faire un bon match, de tenter des choses et de préparer ce match contre Paris, c’est sûr, qui est une grosse échéance pour nous car c’est le dernier match avant les vacances. On est à la recherche de points comme toutes les autres équipes. Ensuite, il y a l’objectif qui est toujours là de la Coupe d’Europe. On a une chance, même si elle est très infime, de se qualifier. Elle est toujours là et il ne faut pas galvauder ça. C’est sur que si on arrivait à gagner en prenant un bonus, on s’offrirait une chance d’aller en quart même si on sait que cela ne dépend pas que de nous. Ce qui dépend de nous, c’est de prendre ces cinq points!

La qualification est quand même dans un coin de la tête?

M.C: Bien sûr parce que depuis que l’on est justement allé gagner au Zèbre, on s’est donné la chance de pouvoir se qualifier. Il y a des gens qui disent que c’est bête de la jouer pour des petits clubs alors que je pense que l’on a eu la chance de pouvoir faire tourner un peu. Dans une saison où l'on se bat pour le maintien toutes les journées de championnat, ça a été un ballon d’oxygène. On a passé des bons moments alors je pense que si on arrivait à se qualifier, ce serait sympa à jouer.

Une équipe costaud, à ne pas prendre à la légère

Mais dans votre cas, vous êtes du coup plus sollicité...

M.C: Je reviens de deux mois de blessure donc j’ai encore un peu de fraicheur à revendre. On a quand même réussi à faire tourner pas mal, on s’est partagé des mi-temps. C’est sur que l’enchainement des matchs n’est pas très facile mais on va s’en sortir et ce sont bientôt les vacances!

Quel souvenir vous avait laissé cette équipe des Zebre?

M.C: On avait été un peu surpris parce qu’on avait eu vraiment une première période assez difficile. Ils ont pas mal de joueurs de l’équipe d’Italie. Ils ont une très bonne mêlée, des avants très conquérants, une troisième ligne qui nous posait pas mal de problèmes dans les rucks, qui venait pas mal contester. Ils avaient bien joué leur coup là bas en écartant des ballons, et ils avaient marqué avec leurs deux ailiers internationaux. Ils avaient vraiment une équipe costaud. Il ne faudra pas les prendre à la légère.