Roumieu: "J’avais peur de rentrer sur la pelouse"

Une semaine après une large défaite en Irlande, l’Aviron bayonnais retrouve le Connacht à Jean-Dauger pour une rencontre sans grand intérêt sportif. Parce qu’il faut bien assumer, Bayonne enverra bien quinze joueurs se frotter aux rugueux Irlandais, mais aucun de ceux-là ne sera couché comme titulaire sur la feuille de match dans une semaine face à Bordeaux-Bègles en Top 14. Aucun, sauf un peut être, David Roumieu. Gravement blessé au genou le 3 mai dernier face à Castres, le talonneur bayonnais est de retour comme titulaire ce samedi. Le chirurgien m’avait dit que je ne rejouerais pas avant février. Puis quand j’allais le voir et que les choses avançaient bien, il m’a dit pourquoi pas décembre .

Jouer avec des jeunes qui ont dix ans de moins, c'est bien, ça booste l'équipe

David Roumieu est entré en jeu vingt-cinq minutes il y a une semaine en Irlande. Une première étape réussie selon Noriega : La première chose était de donner confiance au corps et à son genou. Le premier contact, le premier ruck, le premier plaquage, tout ça c’est fait. A écouter David Roumieu, l’appréhension était bien présente il y a une semaine : J’avais peur de rentrer sur la pelouse. En voyant les impacts d’aussi près, je me disais 'ce n’est pas possible'. Mais une fois le premier contact, tout est reparti .

Cette blessure au genou représente la plus longue absence dans la carrière du joueur. A l’Aviron, pas mal de choses ont changé depuis son opération, et le voilà tel un petit nouveau dans ce groupe entraîné par Patricio Noriega : Quand je suis revenu du CERS tout avait changé, l’état d’esprit, le mec qui se bat pour le copain. Je sens un groupe libéré, plus tranquille. Il fallait que ça arrive à Bayonne et j’espère que ça va continuer très longtemps pour pouvoir regarder vers le haut. Il y a beaucoup de jeunes, une super ambiance. Jouer avec des jeunes qui ont dix ans de moins, c’est bien, ça booste l’équipe. Ils ont tous la tête sur les épaules et ils nous font vraiment du bien. C’est bon de revenir.

Quand on se blesse comme ça, on relativise beaucoup de choses

Depuis sa télé ou les tribunes de Jean-Dauger, David Roumieu a également vu l’émergence d’Anthony Etrillard, le retour de Grégory Arganese et les apparitions de Simon Labouyrie. Une concurrence inhabituelle pour celui qui, depuis le départ d’Arnaud Heguy en 2011, enchaînait les titularisations à plus de 75 minutes par match. Ce rythme effréné n’est sans doute pas à étranger à sa blessure. Il acquiesce : J’ai eu une année assez compliquée tant sportivement que personnellement. Si ça n’avait pas pété là, ça aurait peut-être pété en début de saison . Aujourd’hui, David Roumieu est plus soulagé qu’inquiet de voir d'autres talonneurs capables d’assurer en Top 14 avec l’Aviron bayonnais : Anthony, Greg et Simon ont répondu présents. C’est bien pour l’équipe. Vu le niveau, vu les impacts on ne peut plus faire 80 minutes à tous les matchs.

Le retour de David Roumieu est aussi une très bonne nouvelle pour l’Aviron qui voit revenir un leader, un joueur expérimenté avec un moteur neuf : Tous les petits coups que j’avais ont disparu. J’ai rechargé les accus. Quand on se blesse comme ça, on relativise beaucoup de choses. Ça m’a fait du bien psychologiquement et physiquement. Lui a déjà comme objectif de retrouver le Top 14 à l’occasion de la venue de Bordeaux-Bègles dans une semaine à Bayonne. Avant cela, Patricio Noriega explique ce qu’il attend de son vice-capitaine pour ce match de Challenge Cup face au Connacht : Il doit d’abord jouer avec précision la partition du talonneur, être bon dans son rôle en conquête, trouver sa place dans la ligne défensive et dans les mouvements offensifs qui sont différents de l’an dernier.