Pour 200 millions d'euros, la Ligue discute avec un fonds d'investissement

  • Paul Goze president - LNR
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INFORMATION MIDI OLYMPIQUE - Novalpina, un fonds d'investissement britannique gigantesque, a récemment approché la Ligue Nationale de Rugby afin de racheter, pour 200 millions d'euros, une partie des actifs commerciaux de l'institution. En période de crise financière, les clubs ne sont pas insensibles à la démarche...

Bien avant que ne frappe la crise sanitaire, le rugby était en proie à de sérieux soucis économiques et, si le fonds d'investissement CVC (100 milliards d'euros d'actifs) a racheté 27 % du Premiership anglais, 28 % de la Ligue Celte et espère toujours s'octroyer 14 % du Tournoi des 6 Nations, c'est à la fois parce que le "monstre" a flairé la bonne affaire mais aussi parce qu'il a, en quelque sorte, répondu à l'appel à l'aide des clubs, des provinces et des fédérations.

Jusqu'ici, la France et son rugby professionnel avaient échappé à l'appétit de CVC et des fonds d'investissement qui s'intéressent de près à ce rugby en souffrance. Ces dernières semaines, les choses ont toutefois évolué dans l'Hexagone : aujourd'hui, la Ligue Nationale de Rugby et ses trente clubs ne sont pas certains de recevoir l'aide gouvernementale qu'ils appellent de leurs vœux et qui pourrait, si elle était accordée, sauver quelques-uns des pensionnaires du rugby pro de la faillite (les jauges partielles semblant, à terme, condamner les modèles économiques de clubs tels Toulouse, Bordeaux ou La Rochelle, pour ne citer que les plus illustres).

Goze : "Des perspectives financières intéressantes"

Selon nos informations, la Ligue et les présidents étudieraient donc actuellement la possibilité de vendre une partie des actifs commerciaux de l'institution (20%) à un autre fonds d'investissement gigantesque, en l'occurrence le britannique Novalpina, dont l'intermédiaire en France n'est autre que l'ancien ailier de Montpellier et Brive, Jacques Boussuge, reconverti dans la finance.

Dans un courrier adressé aux trente présidents du rugby professionnel et que nous nous sommes procuré, Paul Goze écrit ainsi que la "marque d'intérêt (de Novalpina) ouvre des perspectives financières intéressantes pour le développement et le rayonnement de notre sport". Si le deal était acté dans les prochaines semaines, Novalpina investirait aussitôt 200 millions d'euros dans le rugby français et s'occuperait de la régie publicitaire et de la négociation des droits télés ; dans un second temps, le magot serait réparti entre les trente pensionnaires du rugby professionnel.

Afin de définir le périmètre de ce projet, Paul Goze et la LNR proposent de rajouter la thématique Novalpina à l'ordre de la prochaine réunion des présidents, prévue le 6 octobre prochain à Lyon. Si les patrons du rugby professionnel répondaient par l'affirmative à l'appel du pied de Novalpina, cette décision marquerait un tournant majeur dans la jeune histoire du rugby professionnel français.

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