De Toulouse à Castres, Trévise et Bayonne, Christian Gajan ouvre sa boîte à souvenirs

  • Christian Gajan.
    Christian Gajan.
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L’ancien entraîneur de Toulouse, Castres ou Bayonne revient sur son long parcours. Liberté de parole garantie et indépendance revendiquée, avec hommages à ses mentors, Son père, Jean Gajan, robert Bru, jean Fabre et pierre Villepreux.

Mine de rien, Christian Gajan entraîne au plus haut niveau depuis près de 40 ans. À 63 ans, il est désormais retiré mais il nous a accordé un entretien comme on solde un long parcours qui l’a vu entraîner à trois reprises le Stade Toulousain, mais aussi Castres (deux fois) et Bayonne. Il a officié également en Italie à Trevise, Venise et aux Zebre ainsi qu’au Japon (Sanix Fukuoka). Il a même été sélectionneur de la République Tchèque.

Retour sur un parcours varié avec des hauts et des bas, des rencontres, des joies et des déceptions mais une indépendance d’esprit revendiquée pour un homme qui n’a jamais joué à haut niveau, mais qui a eu des grands noms sous sa responsabilité.

En survolant votre parcours, on est frappé par une chose : vous avez entraîné le Stade Toulousain dès 1981, à 24 ans. Était-ce une blague ?

Non, non, j’ai bien entraîné Toulouse en étant plus jeune que les trois quarts des joueurs, dont les internationaux Rives, Skrela, Gabernet, Harize, Novès. En plus, je n’étais qu’un joueur de nationale B. Je l’ai fait à la demande insistante de Jean Fabre. Il m’avait prié de devenir entraîneur car, sinon, Robert Bru ne voulait pas venir.

Ah bon ? Le mythique Robert Bru, père de la méthode stadiste, ne voulait pas entraîner sans vous ?

Il voulait travailler avec quelqu’un qui connaisse le Stade Toulousain de l’intérieur. Il avait proposé deux noms, le mien et celui de Jean-Claude Sans, un éducateur formidable mais qui n’a jamais voulu entraîner les seniors. Robert Bru me connaissait car j’avais été son élève au CREPS. Il avait une grosse aura d’enseignant. Gérald Martinez et Serge Gabernet avaient poussé pour qu’il vienne. Mais lui ne se sentait pas encore la dimension d’un entraîneur en bonne et due forme. Il voulait un gars qui connaisse déjà les joueurs.

Cette expérience, surprenante, fut-elle positive ?

Excellente. Robert Bru apportait sa méthode très novatrice. Elle reposait sur l’entraînement par séquences, avec des ateliers de cinq ou six joueurs. Ensuite, il nous faisait travailler le "mouvement général". Attention, tout le monde s’en prévaut aujourd’hui, mais c’était très moderne et surtout, ça pouvait se transformer en mauvais "globalou" si on ne savait pas le maîtriser. Lui le maîtrisait, croyez-moi.

Pourquoi craignait-il de se retrouver face aux joueurs toulousains ?

Le Stade était un club traversé de guéguerres internes. Ce n’était pas facile à gérer. Chez les joueurs, il y avait de sacrés caractères. Les Gabernet, Novès, Harize par exemple. Il y avait des internationaux qui ne se parlaient pas forcément entre eux. Oui, ils étaient durs à gérer. Robert était un homme toujours courtois, posé, un vrai pédagogue. À un moment donné, il avait été heureux de pouvoir échanger les trois-quarts et les avants avec moi en cours de saison, car certains lui menaient une vie trop infernale. Après, Pierre Villepreux est revenu à Toulouse, il est devenu son adjoint. Moi tout naturellement, j’ai pris la Nationale B.

Retrouvez dès maintenant l'intégralité de l'interview sur Midi Olympique.

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